mardi 29 juillet 2008

Quizz

On se plaint régulièrement de la longueur des arbitrages, mais sachant que la recevabilité est déclarée sous 5 à 6 jours, quelle peut bien en être est la durée moyenne totale? (bonus pour celui ou celle qui devinera la durée la plus courte et la plus longue pour une décision).

Images: dépôt des requêtes (en bleu) et des décisions (rouge), séparés par mois et par Comité. On voit que les deux ne sont pas très fortement corrélés... (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

...mais que la lisibilité s'améliore quand on enlève les demandes non recevables. (cliquez sur l'image pour l'agrandir)

jeudi 24 juillet 2008

And the whiner is...


Gemme! Avec 6 citations1, 2, 3, 4, 5, 6 (7 en ajoutant celle7 déclarée non recevable), il devance de loin (presque) tout le monde.

Je dis *presque* tout le monde, car dans toute compétition émerge un champion incontesté qui n'a pas besoin de gagner pour briller (genre l'Allemagne en foot): que tous ceux qui avaient HC en tête (y compris HC) ne soient pas déçus, car il détient effectivement le record absolu de comparutions devant le CAr: 14 (10 demandes, 4 intimations). En fait, si l'on ajoute les 6 cas (2+4) non recevables, les 4 plaintes ajournées le font grimper à la première place du classement. Et je n'ai même pas pris la peine de jeter un oeil aux cas spontanément retirés par le ou les intéressé(s).

Ca nous fait donc un cas tous les deux mois en moyenne, ou plus de 10% de l'activité du CAr. Pour la petite histoire, le seul Comité qui n'aura pas eu à juger d'une plainte déposée par Hégésippe aura eu à statuer sur une plainte contre Hégésippe (et encore il s'en est fallu de peu, Hégésippe Cormier vs. Marc Mongenet ayant été déclaré non recevable).

Je suis allé voir rapidement la page des Comités anglophones et germanophones pour voir s'ils disposaient d'un équivalent Hegesip Cormew ou Kormier, mais leur structure d'archive n'est pas très pratique à explorer en un coup d'oeil (mais j'y reviendrai).

Dernière remarque avant de clore cette parenthèse ludique: j'ai pris mon parti de ne pas commenter les statistiques présentées pour plusieurs raisons:
1. Voir la citation en tête du billet précédent: on fait dire ce qu'on veut aux chiffres;
2. La critique est facile, l'art difficile: on reparlera de mes opinions quand j'aurai été arbitre (pas avant fin 2019, voire début 2042, m'est avis);
3. les (ex-)arbitres souhaitant s'exprimer peuvent, à l'image du Korrigan, apporter leur éclairage en toute liberté: les commentaires ne sont pas modérés et ils auront, eux, une réelle valeur ajoutée.

(à suivre...)

mercredi 23 juillet 2008

Panpan cucul

Comme le disait Benjamin Disraeli, "il y a les mensonges, les gros mensonges, et les statistiques". Une fois ces paroles pleines de sagesse bien en tête, il peut être intéressant de se pencher sur ce que l'ont peut tirer des 1200 et quelques jours d'activité du Comité d'Arbitrage, qui en est présentement à sa septième itération depuis mars 2005. L'idée n'est pas de juger - je n'en vois pas l'intérêt - mais juste de voir si des tendances plus ou moins lourdes se dégagent avec ce relatif recul (approche somme toute assez neutre et infiniment plus intéressante pour la sociologie wikipédienne).

Armé de mon tableur Excel, je suis donc allé voir ce qu'on pouvait tirer (si possible) comme conclusions de ces 121 décisions rendues (pour 61 demandes jugées non recevables).

D'abord les infos inutiles-mais-sympa (je n'ose plus dire "insolites"):
  • c'est le IIe CAr qui aura jusqu'à présent traité le plus d'affaires (47 requêtes déposées, 38 acceptées) - et l'actuel VIIe qui pour l'instant s'en tire le mieux (12 dépôts au total à 2/3 du parcours);
  • si moins de 6% des demandes ont été déposées un jeudi, plus de 25% des décisions sont tombées un lundi;
  • les arbitrages auront au final concerné près de 150 plaignants et défendeurs distincts (c'est moins que les 242 qu'ont pourrait attendre, car plusieurs se sont retrouvé des deux côtés de la barrière);
  • 5% des plaintes recevables ont visé la même personne (oui mais qui à votre avis - de mémoire et sans tricher?);

(à suivre...)

dimanche 20 juillet 2008

Valeur ajoutée

Je viens tout juste de créer l'article sur Eduardo Abaroa, martyr cambronnesque de la Bolivie qui a glorieusement démontré que, parfois, le ridicule tue.

J'avoue regretter que la catégorie "Article insolite" soit passée à la trappe. Même si l'on peut effectivement débattre du côté forcément subjectif de l'insolite, elle avait selon moi une valeur ajoutée bien supérieure à celles regroupant les naissances et décès par année (auxquelles je ne vois aucun autre intérêt autre que comptable, du style "oh tiens, on a quatre fois plus d'articles sur des gens morts en 1869 qu'en 1896): l'important n'est pas de savoir quand les gens sont nés et morts, mais bien de savoir ce qu'ils ont fait entre les deux (y compris, comme Eduardo, mourir pour la patrie).

On m'objectera qu'il existe une page méta intitulée fort à propos "articles insolites", mais rien que sa présentation soignée me laisse penser qu'elle n'est plus vraiment à jour (c'est probablement le problème ontologique des listes, soit dit en passant).

Du coup, je serai curieux de savoir ce qu'il y a comme autres histoires insolites et qu'on n'aurait pas (encore) listées sur cette page. La marine bolivienne n'y est pas, pour commencer, alors que la journée internationale où l'on parle comme un pirate, oui.

jeudi 17 juillet 2008

L'attaque des clones

(Voir en bas de page si les films ne s'affichent pas)
Le film du message précédent a en fait non pas un mais deux prédécesseurs - et une suite. Je vous préviens tout de suite, pas de Jar-Jar Binks dans ces premiers venus, les thèmes sont assez sombres.

La première animation (réalisée il y a déjà 2 ans!) montre l'évolution de l'article anglophone sur les attentats de Londres du 7 juillet 2005:


(On voit même passer un vandalisme à exactement 1 minute écoulée).

Le 2e se concentre sur les 12 premières heures d'édition du massacre de Virginia Tech (16 avril 2007):



L'historique est particulièrement impressionnant à voir, avec plus de 2000 éditions pendant ces 12 heures (semi-protection au bout de trois). Partisans et opposants du traitement de l'actualité sur Wikipédia y trouveront sûrement des munitions pour leur paroisse.

Pour finir sur une note plus légère (quoique), l'oeuvre de collègues de la cabale romande: je n'ai pas compris toute l'histoire, mais en substance et après avoir porté la bonne parole dans un établissement scolaire (16-18 ans quand même), ils ont fait un petit film montrant l'évolution de l'article sur la seconde guerre de l'opium rédigé par une des équipes. Sympa et didactique, même sans musique:



Note: si comme moi votre entreprise veut vous forcer à travailler pendant vos heures de présence au bureau et vous empêche de voir des vidéos Youtube, il est possible de passer par YouConvertIt pour télécharger ces vidéos (plusieurs options et formats disponibles).
Les liens sont:
  • http://www.youtube.com/watch?v=p_Dwq68Vp5s (pour le snus)
  • http://www.youtube.com/watch?v=s8O-hv3w-MU (attentats de Londres)
  • http://www.youtube.com/watch?v=zrCQ9dUsfqU (VT massacre)
  • http://www.youtube.com/watch?v=pSzwVC_6XUI (Guerre de l'Opium)

mardi 15 juillet 2008

Showtime!

Sans que ça soit du grand art, je pense qu'avec ce petit film les Hautes Sphères en auront ont eu pour leur argent:



J'essaie depuis quelques temps de convertir mon groupe aux joies du wiki, essentiellement pour des questions de gestion et mise à jour des informations. Et il y a deux mois, ma Chance (avec un C) est arrivée sous la forme d'une tâche assez ludique: expliquer au Très Haut Management ce qui se passe dans le vaste réseau, histoire de voir si on ne peut pas y prendre pied. C'est incroyable la quantité de fantasmes qu'internet peut encore générer chez des gens par ailleurs plutôt cultivés. Le petit film ci-dessus correspond à la section wikis.

Pour ceux que ça intéresse, le snus est une variante suédoise de tabac à mâcher qu'on ne mâche pas mais qu'on coince entre lèvre et gencive. On en parle pas mal depuis quelques temps pour son potentiel en terme de réduction du tabagisme (le risque en comparaison d'une cigarette conventionelle est de presque 1 à 100). J'ai trouvé intéressant de montrer comment un produit très local (il est même banni dans le reste de l'UE) peut se retrouver exposé en de multiples langues par des gens qui n'en n'ont certainement jamais vu ni consommé.

J'avais préparé une première version, identique si ce n'est pour la musique, que j'ai finalement "censurée" en faveur d'un tango plus consensuel parce que bon, la subversion a ses limites et le format de présentation changeait déjà pas mal du powerpoint standard attendu. Cadre dynamique oui, jeune punk, non.

Elle se trouve ici.

dimanche 13 juillet 2008

All your base are belong to us

Je reviens de quelques jours d'entraînement à la discussion avec des gens qui, par principe,
  1. se méfient de quiconque vient leur toucher un mot d'une réglementation en préparation (ou qui devrait l'être);
  2. plutôt que retravailler leur copie pour obtenir de meilleurs résultats, préfèrent l'affichage immédiat de leurs bonnes intentions (quitte à ce que d'autres paient la facture plus tard).
Je ne m'étalerai pas d'avantage sur ma misérable prestation et l'impression parfois décalée que j'ai du laisser à quelques collègues plus rompus aux choses politiques. En revanche, j'ai appris une morale importante et qui, en lisant les deux points ci-dessus me paraît d'une évidence crasse: plus le message est compliqué, plus il faut le simplifier. Et là, épiphanie wikipédienne: c'est partout pareil.

J'essplique.

Je suis allé faire un tour sur la page d'aide pour la presse, qui par sa densité m'a rappelé ce sur quoi nous travaillions: plein de réponses précises à des questions précises1, que n'importe quel wikipédien pourrait formuler (les réponses, hein, pas les questions). Sauf que ces questions, finalement, ne font que refléter le préjugé de celui-qui les pose (et qui a donc probablement déjà ses réponses). L'important consiste dès lors à disposer d'un message simple, et d'utiliser chaque question comme une opportunité de le répèter. Et là, peut-être, avec de la chance, on pourra faire rentrer quelque concept intéressant dans la tête de son interlocuteur et démarrer une vraie discussion, plus tard, lorsqu'il aura fait ses devoirs. J'ai eu ce problème une fois avec une journaliste parisienne qui voulait absolument me faire dire que l'équipe du maire parisien Delanoë exposait le linge sale de son opposante Panafieu par le biais de l'article qui lui était dédié.

Quiconque aura du affronter le regard vitreux des amis à qui il a essayé d'expliquer WP comprendra cette sensation d'impuissance intellectuelle.

Que dire, alors? A quoi s'accrocher? Les trois points en tête de la page mentionnée ci-dessus sont un bon départ, mais à mon humble avis limite un peu compliqués pour le néophyte de base
  1. Wikipédia est un projet encyclopédique rédigé par des bénévoles et mis à disposition librement et gratuitement.
  2. Wikipédia s'appuie sur une communauté structurée qui s'est dotée de divers règles et codes de conduite.
  3. Tout internaute est le bienvenu pour améliorer le contenu existant et rejoindre la communauté de bénévoles.
Je suis sûr qu'on peut réduire et simplifier (après tout, la République française prétend se définir en 3 mots et la Constitution américaine en sept articles), mais je ne vois pas trop quoi utiliser comme base idéologique sur laquelle ramener toute discussion. "Wikipédia est une encyclopédie par et pour le public... et...." et comment faire rentrer l'exigence de neutralité et de vérifiabilité, ainsi que la distribution gratuite mais sous attribution, avant la fin de la phrase (ou en deux phrases, ne soyons pas pingres)?


1: avec des dizaines de notes de bas de page, comme si quiconque allait jamais les lire (alors qu'elles sont, malheureusement, très certainement utiles).

samedi 5 juillet 2008

Pose


Je pars loin à l'Est pour contribuer au triomphe du capitalisme. Pas de nouveau billet prévu avant quelques jours!

vendredi 4 juillet 2008

Zorrobot est arrivé


Wikipédia c'était mieux avant™. Dans la grande série des traditions millénaires qui se perdent, je demande la famille des bots-avec-un-nom-rigolo. Maintenant les bots sont utiles, voire dans le cas du grandiose Salebot quasi-indispensables.

C'est en notant le passage de Zorrobot dans ma liste de suivi cette semaine que je me suis dit que cela faisait quand même bien longtemps que je n'en avais vu passer un avec un nom sympa. Et, en allant vérifier dans la liste correspondante, je me suis rendu compte que ce n'était pas qu'une impression: les bots, dans leur immense majorité, ont des noms aussi affligeants que les tâches qu'ils accomplissent peuvent être ingrates. Je me félicite du coup qu'ils n'aient pas d'âme, parce que forts de cette double injustice ils auraient tôt fait de se révolter et de foutre un sacré bordel (avis que tout auteur de S.F. un tant soit peu sérieux partagera certainement).

J'ignore si c'était une simple tradition francophone qui, friande de jeux de mots, nommait ces diligents esclaves qui Robbot, qui DasBot, qui LePiedBot, j'en passe et de meilleurs Bot de Sept Lieues et Bot de paille, mais toujours est-il que nos confrères des autres wikis ont bien moins d'humour (ou alors il faudra m'expliquer la subtilité sémantique de kwjbot, dont le propriétaire est l'inénarrable utilisateur:김우진1 - un sacré farceur pourtant vu son pseudo).

Je me permets donc humblement, pour les prochains apprentis dresseurs et afin d'épargner à l'Humanité future un massacre systématique et quelque peu mérité, d'abandonner à qui en voudra bien les noms suivants:
  • Babebibot
  • Bot-en-Touche
  • Bot-en-Train
  • Abracadabot
  • Bobot
  • ... (toutes suggestions bienvenues)

jeudi 3 juillet 2008

Tête à clique

La Cabale existe. Je le sais parce qu'on m'a dit que j'en faisais partie.

Les lecteurs du Bulletin des Administrateurs (BA) auront encore tout frais en mémoire cet épisode faisant référence au coup de gueule de l'ami Poulpy et son blocage très temporaire avec un autre utilisateur (voir également ici et pour les exégèses). Blocage qui, très normalement, lance la discussion la bagarre un échange de vues assez tendu sur sa pertinence: bref, une journée comme les autres chez les admins1.

Peu convaincu par le motif de blocage, et visiblement pas le seul dans ce cas, je prends sur moi de débloquer les deux vilains - après tout la durée initiale (6h) se voulait surtout symbolique, et les protagonistes sont suffisamment grands pour avoir saisi que sur Wikipédia il n'y a pas de passe-droit pour les gros mots (voire le sarcasme). Soit. Mais il fallait peut-être aussi (et c'était le sens de mon geste) montrer qu'on ne bloque pas à vue sur de vagues considérations morales, en tout cas pas avant de s'être assuré qu'une majorité appréciable est sur la même longueur d'onde2. Un partout, la balle au centre, c'était en tout cas l'analyse pleine de bon sens bourgeois de votre serviteur.

Grave erreur.

Visiblement mon geste a fait autant de vagues que le premier. Bon, jusque là rien d'essentiel, je suis plutôt ouvert à la critique tant qu'elle est argumentée, et si c'est le cas je trouve même ça plutôt intellectuellement rafraichissant. Hégésippe Cormier (HC, Hégé pour les intimes la plupart), comme à son habitude, crie au déclin de la civilisation occidentale et, comme à son habitude, exprime le fond de sa pensée, à savoir que ce déblocage procède d'une clique oeuvrant i) à la destruction de WP par l'intérieur; ii) au désaveu systématique des administrateurs et à leur oeuvre sisyphique d'enraiement du déclin sus-mentionné; iii) au soutien de théories et comportements déviants; iv) all of the above. Jusque là rien de choquant, j'ai appris à faire la différence entre vision générale (exprimée de manière cryptique comme ci-dessus, mais adressée à tous et donc à personne en particulier) et l'anathème direct (où il exprime et assume nommément ses inimitiés)3. Sauf que là, surprise, il est rejoint dans son analyse par l'ami Grondin:
HC: Ce désaveu de l'action justifiée de Darkoneko est franchement detestable (..) Mais il est clair que, depuis quelques semaines, de la part d'une certaine clique, tout est fait pour absoudre certaines fautes.
BG: Et le mot est faible en ce qui concerne une certaine clique.4
Visiblement ces deux là ont des noms en tête - et moi l'impression d'être à l'une de ces fêtes de famille où tout le monde sait que Tonton Roger a mis sa secrétaire enceinte, sauf bien sûr bibi qui demandera innocemment "ben le mari de Jeanine [Roger, donc] il ne vient pas cette année?" On m'a donc mis dans le même sac que... ben que je ne sais pas qui. Ca m'a suffisamment surpris pour que j'aille en toucher un mot à HC, qui m'a plus ou moins confirmé qu'il voyait le mal partout (c'est en tout cas comme ça que je l'ai interprété et du coup n'ai pas creusé, moins j'en sais sur des gens que je ne connais pas, et mieux je me porte). Par contre j'avoue que je n'ai pas (encore?) osé en parler à Grondin, pour la bonne raison que
  1. Si je lui demande de quoi il parle et qu'il ne croit pas à mon ingénuité, il va penser que je le prends pour un con;
  2. Si je lui demande et qu'il me croit, il va penser que je suis vraiment con.
J'ai donc décidé de prendre mon petit carnet, mon stylo, et me basant sur de vagues souvenirs, arbitrages et rumeurs (+ la liste des intervenants de la semaine en cours, mes excuses pour ceux que j'aurais omis), d'essayer de me faire un Vade Mecum des factions wikipédiennes, histoire de savoir qui sont mes amis supposés et, par extension, mes ennemis5. Et tout de suite, c'était quand même vachement plus simple:
L'embêtant pour vous c'est que je ne peux pas vous dire où je me positionne (j'ignore l'étendue de mon lectorat, voyez-vous), mais ce que je peux vous confirmer c'est que ceux d'en face sont vraiment de sacrés batards.

Ce n'est qu'un premier survol des relations les plus évidentes, vous avez bien sûr le droit de rectifier si j'ai omis un lien ou une personne.


1: Je pense que si un jour on posait sur le BA la question "Fait-il jour ou nuit?", on aurait à peu près le même volume de "pour" que de "contre".
2: Celle-ci étant constituée généralement autour du plus petit commun multiple des 15 ou 20 contributeurs réguliers du BA. Les autres s'en foutent et se contentent d'améliorer l'encyclopédie.
3: HC, je sais que tu me lis et tu as le droit de me corriger.
4: Je cite des extraits mais je crois retransmettre ici l'essence des interventions.
5: J'aurais pourtant juré que j'étais jusqu'à présent plutôt doué pour ne casser les bonbons de personne. En tout cas pas de manière récurrente.

mercredi 2 juillet 2008

Ta mère en short II


Décidément, il ne m'aura pas fallu longtemps pour tourner en boucle. Me voilà déjà à rédiger un prolongement de mon billet d'hier: on essaiera donc de faire court.

Le Monde, dans son édition en ligne d'hier nous gratifie d'un article sur les travaux d'une équipe d'universitaires bourguignons s'étant penchés sur l'usage de l'insulte en politique, avec un sympathique site illustratif en prime. Je n'ai pas été dévasté par la navigabilité du lieu, mais certains exemples historiques sont particulièrement intéressants (et, ma foi, drôles). Toute ressemblance avec la dynamique évoquée hier ne constitue, bien évidemment, que pure coïncidence, ne serait-ce que parce que la plupart des wikipédiens, à quelques rares exceptions près, manient assez mal le français. J'aime quand même bien la conclusion de l'article:
En dernier ressort : comment faire fi des insultes ? En suivant, par exemple, le conseil donné par Sancho Pança à Don Quichotte dans un passage du roman de Cervantès : "Je ne mettrai en façon quelconque la main à l'épée, ni contre vilain ni contre chevalier, et que je proteste ici devant Dieu que je pardonne toutes les injures qu'on m'a faites et qu'on me fera..."
Ce qui devrait en partie répondre aux légitimes inquiétudes soulevées par Gribeco hier.

De fil en aiguille, et ne me demandez pas quelles associations tordues m'ont mené là, la section gadgets du célèbrissime BoingBoing (crédit photo) nous présente les 10 gadgets les plus accomplis. Il y en a probablement plus, mais je n'ai rien à redire sur la liste présentée: je suis d'ailleurs prêt à parier qu'elle apparaîtra sous peu sur la version anglaise de WP.

De gadgets on passe à leur utilisation et, moyen détourné de revenir à ce blog, je cite en passant cet appel à soumissions du Chaos Computer Club, qui tiendra prochainement son 25e congrès annuel à Berlin. Pour les participants, prévoir une triple dose de protection de vos données (ça fait partie du jeu, paraît-il), et soumettez vos contributions dont le thème, comme d'habitude, s'articulera autour du développement de méthodes et applications inattendues ("unorthodox") sur la base des technologies existantes.

mardi 1 juillet 2008

Tongue police

L'expression est anglo-québecoise (elle viendrait de Mordechai Richler, auteur canadien qui n'a jamais ménagé son drolatique mépris pour les uns (les juifs montréalais) et les autres (les québecois, voire le monde en général)) et m'avait à l'époque beaucoup fait rire. J'avais au départ songé à intituler ce billet d'un pompeux "Surveiller et punir", mais ayant lu Richler et pas Foucault, je fais avec les moyens du bord.

Une des tendances lourdes que j'ai pu observer -disons à la louche depuis courant 2007- parmi les admins consiste à vouloir s'assurer que certaines limites de la bienséance ne sont pas dépassées. Gros mots et coups de gueule (s'ils contiennent un langage un tant soit peu vulgaire, voire sarcastique) sont désormais proscrits, ce qu'en langage wikipédien nous traduirons par l'équation

"Gros mots (x,y) proférés à l'endroit z = compte bloqué".

Ou x et y sont contenus dans tout bon San-Antonio et z est n'importe quelle zone de discussion de l'encyclopédie, y compris le Bistro (qu'on ferait dès lors mieux de renommer Salon de thé).

Si l'intention est louable (participer est un hobby, personne n'ayant l'idée de venir contribuer de son savoir pour finir traité de x qui devrait aller se faire y), je me demande quand même qui fixe cette limite de bienséance, où il la fixe, et de quel droit.

Je n'ai pas de réponse à ces questions. Empiriquement je dirais 1) le premier qui frappe, 2) au plus petit commun multiple (à savoir dès qu'un mot ou expression est soit ironique, soit absent du dictionnaire et donc "grossier") et 3) du bon droit.

Je n'ai pas non plus vraiment de solution à apporter, sinon qu'un peu de bon sens et de tolérance devraient être la norme sans pour autant laisser voler les noms d'oiseaux: nous ne sommes pas des saints, et si quelqu'un me traite d'abruti j'essaie quand même de me demander ce que j'ai fait pour l'y pousser (et de toute façon il faut toujours parler aux cons, dans l'espoir (ténu) que ça les instruise). Le conflit est une forme d'échec de la pensée et activer l'option nucléaire au moindre dérapage, outre qu'il dévalorise cette option et celui qui l'utilise, ne permettra à aucun des deux protagonistes d'apprendre quoi que ce soit de l'échange.

Il doit bien y avoir moyen de laisser place à quelques échanges virils sans pour autant recourir à la censure systématique ni transformer les espaces de discussion en cour de récré. Ou suis-je ici trop optimiste?