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jeudi 29 septembre 2011

Geek utile

Souvenez-vous, la Fondation Wikimédia avait mis en place en juin dernier la machine à offrir des chatons (et de la bière). C'était rigolo, ok, mais là on vient de passer à la vitesse supérieure avec, depuis hier, le lancement de QRPedia qui, dit tout simplement, déchire à mort.

QRPedia, en quelques mots et une image, vous permet, à partir d'une adresse URL wikipédienne, d'obtenir ça:
Contrairement aux apparences, ce n'est pas de l'art.
Cette vignette, figurez-vous, est un QR Code - une variété de code-barres destinée à être lue par un téléphone mobile par exemple. J'avais vu ce truc mis en place sur des affiches dans la rue pour des marques qui se voulaient branchées (ou des assurances), et ça m'avait laissé froid. Mais là, on va carrément un niveau au-dessus: imaginez un instant que vous êtes au musée, à contempler Les Menines, croûte espagnole de Velazquez. Un petit descriptif de 15 lignes se trouve à côté du tableau, à peine suffisant pour vous informer des grandes lignes et vous faire comprendre que non, ce ne sont pas juste quatre gamines en robe d'époque que l'on voit. 

Sauf que vous êtes vraiment curieux, vous voulez en savoir plus. Vous voyez le petit code barre, pointez votre téléphone mobile dessus et voilà! en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire l'article complet est à disposition... automatiquement dans votre langue (si l'article y est disponible)! 

Je ne sais pas pour vous, mais c'est le genre d'innovation qui me fait dire qu'on est vraiment au XXIe siècle.

Cette idée de lieu culturel qui s'appuierait sur des contenus librement (re)distribués est apparemment un produit collatéral d'une collaboration wiki-musées (GLAM pour les intimes), qui décidément n'a pas fini de nous sortir des bonnes choses. J'ai installé sur mon téléphone la première application gratuite de lecture de codes que j'ai trouvée (i-nigma), j'ai fait quelques essais, et visiblement ça marche sans problème. 

Amusez-vous bien.

lundi 22 août 2011

GLAM de fond(s)

Samedi dernier, Wikimedia CH tenait une réunion au sujet des fameux GLAM, on peut voir le programme ici.

Les retours d'expérience en France et Suisse étaient très intéressants. Cela dit
1- La structure des pays (et des chapters) n'a rien à voir il n'est donc pas évident/souhaitable/possible d'appliquer une recette identique.
2- On a, à mon avis, plus fait le point sur « ce qu'il y a régler » que sur les solutions en tant que telles. Je ne jette pas la pierre, si les solutions étaient évidentes, on les aurait évoquées voire mises en œuvre.

J'ai bien conscience que l'association repose sur le bénévolat, les bonnes volontés et que, si d'aventure, des dizaines de musées demandent une action de notre part, cela risque d'être difficile à mettre tout cela en œuvre car les ressources sont limitées. En évoquant ce point là, on s'est dit qu'il est fort probable que les musées, bibliothèques etc ne se rendent pas compte qu'il y a en fait peu de personnes qui entrainent les projets alors qu'on « vend » « la masse des gens qui collaborent à Wikipédia, Commons etc ».

En ce qui me concerne, j'ai un autre souci et j'en ai fait part à l'assemblée. Il y a quelque temps, sur une mailing liste interne, j'ai appris qu'un accord était envisagé entre un musée et Wikimedia CH pour photographier quelques éléments de collections. Je n'ai pas répondu mais ai gardé cela dans un coin de ma tête.

Mon souci est le suivant : je suis un photographe lambda avec du matériel basique (un compact en mode automatique qui fait tout ce que je lui demande). Autant je n'ai pas vraiment de soucis de faire des photographies « comme je peux » de certains monuments, paysages etc et les mettre sur Commons, autant je trouve que ce serait dangereux pour les futurs accords d'envoyer un n00b comme moi comme « preneur de photos officiel ».

Si c'est pour s'entendre dire « On a fait appel à Wikimedia et on a eu des photos banales (parfois correctes) ; il était bien gentil votre gars mais on aurait pu faire les mêmes clichés alors était-ce la peine d'ouvrir les galeries pour lui ? », je doute que l'association (et les projets Wikimedia) ont à y gagner car ne nous leurrons pas, les partenariats du futur seront débloqués ou freinés en fonction de ceux du passé1. C'est là où je trouve qu'il existe une limite à « c'est mieux que rien » (ou au fameux « N'hésitez pas »). Je comprends que c'est frustrant de faire attendre un musée ou de lui dire qu'on n'a personne pour l'instant et qu'on est navrés mais je pense que c'est mieux d'être honnête plutôt que de réaliser quelque chose qui risque de nous nuire dans le futur.

Personnellement, je ne me sens pas capable de faire ce genre de clichés. Ce n'est pas qu'une question de matériel d'ailleurs : même si on me prêtait de bons appareils avec plein d'objectifs, je serais incapable de savoir quoi en faire (lequel choisir, quels réglages faire ?). Comme indiqué par un participant du projet, on en revient à hausser le niveau demandé en appelant des élites plutôt qu'aux ajouts de Monsieur Tout le monde (ce qui est sensé être le principe des projets Wikimedia). Mais je pense que la crédibilité des actions conjointes entre Wikimedia et les GLAM est à ce prix. Je préfère que les partenariats avec les projets Wikimedia passent pour être réalisés par des semi-pros sérieux plutôt que par de gentils médiocres. On ne peut pas vraiment se permettre d'avoir une mauvaise image, surtout si on peut l'éviter.

1. Je connaissais un artisan (peintre) qui disait qu'un chantier réussi lui amenait 10 clients et qu'un chantier raté lui en faisait perdre 100. Je crois que nous sommes dans le même genre de logique.