vendredi 30 septembre 2011

Chaussures touristiques

Sandlingalm, Autriche.
Si l'on est un Touriste et que l'on fait de la randonnée, je me demande quelle sorte de message il faut comprendre du fait qu'un prédécesseur ait décidé d'abandonner ses chaussures en cours de route.

Bon courage? 

jeudi 29 septembre 2011

Geek utile

Souvenez-vous, la Fondation Wikimédia avait mis en place en juin dernier la machine à offrir des chatons (et de la bière). C'était rigolo, ok, mais là on vient de passer à la vitesse supérieure avec, depuis hier, le lancement de QRPedia qui, dit tout simplement, déchire à mort.

QRPedia, en quelques mots et une image, vous permet, à partir d'une adresse URL wikipédienne, d'obtenir ça:
Contrairement aux apparences, ce n'est pas de l'art.
Cette vignette, figurez-vous, est un QR Code - une variété de code-barres destinée à être lue par un téléphone mobile par exemple. J'avais vu ce truc mis en place sur des affiches dans la rue pour des marques qui se voulaient branchées (ou des assurances), et ça m'avait laissé froid. Mais là, on va carrément un niveau au-dessus: imaginez un instant que vous êtes au musée, à contempler Les Menines, croûte espagnole de Velazquez. Un petit descriptif de 15 lignes se trouve à côté du tableau, à peine suffisant pour vous informer des grandes lignes et vous faire comprendre que non, ce ne sont pas juste quatre gamines en robe d'époque que l'on voit. 

Sauf que vous êtes vraiment curieux, vous voulez en savoir plus. Vous voyez le petit code barre, pointez votre téléphone mobile dessus et voilà! en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire l'article complet est à disposition... automatiquement dans votre langue (si l'article y est disponible)! 

Je ne sais pas pour vous, mais c'est le genre d'innovation qui me fait dire qu'on est vraiment au XXIe siècle.

Cette idée de lieu culturel qui s'appuierait sur des contenus librement (re)distribués est apparemment un produit collatéral d'une collaboration wiki-musées (GLAM pour les intimes), qui décidément n'a pas fini de nous sortir des bonnes choses. J'ai installé sur mon téléphone la première application gratuite de lecture de codes que j'ai trouvée (i-nigma), j'ai fait quelques essais, et visiblement ça marche sans problème. 

Amusez-vous bien.

mardi 27 septembre 2011

Paris by day

On n'en parle pas assez, ou pas beaucoup, mais pourtant il y a une prise de décision (PdD) wikipédienne qui se prépare et qui me paraît intéressante: celle sur la remise en cause de l'exception au droit d'auteur pour les bâtiments récents

A l'origine du débat se trouve le fait qu'on prend des photos de bâtiments récents et que dans certains pays, on n'a pas le droit. La liberté de panorama, en France notamment, ça n'existe pas. Là où ça devient un peu tordu, c'est que cela concerne les bâtiments récents, mais également les modifications récentes de bâtiments anciens. Concrêtement, sur Commons:

Ca on peut....
...mais ça on ne peut pas.
La deuxième image Le deuxième objet, qui ressemble fichtrement au premier mais en bleu, est considéré comme une oeuvre d'art de par son éclairage spécifique: il est d'après la loi française sous copyright indépendamment du support, et donc on ne peut pas en copier la photo ou la distribuer à l'envi1. C'est balot mais, de fait, si l'on va sur les diverses catégories liées à la Tour Eiffel, on n'en trouve pas de nuit. Dura lex, sed lex. Des petits malins passent cependant régulièrement entre les mailles du filet, que ce soit sur Commons ou directement sur la Wikipédia francophone (où il est possible d'importer localement des fichiers).

La politique de la Fondation, nous dit-on, est d'avoir des images à la fois en conformité avec le droit US (assez libéral) et national (souvent moins). C'est un choix qu'on peut discuter à loisir, mais il faut faire avec: le piège, c'est qu'effectivement personne ne sera assez fou pour aller chercher noises à Wikipédia (mauvaise presse et tout), mais Commons se voulant une banque de médias réutilisables et certaines photos étant d'une qualité quasi-professionnelle, on peut légitimement s'attendre à en voir certaines apparaîtres sur des cartes postales ou albums commerciaux: Wikipédia n'est pas qu'un jouet pour Wikipédiens, on l'oublie trop souvent, et il faut donc penser assez large.

Le problème est relativement circonscrit et identifiable: on pourrait donc penser que 1) il n'y a pas vraiment de décision à prendre parce qu'il s'agit d'une politique de la Fondation (et ce sont eux qui paient pour le jouet, aux dernières nouvelles); et 2) au final la question devrait pouvoir se résumer à un simple oui/non.

Sauf qu'on est sur Wikipédia, et qu'une PdD sans discussions et argumentaires à rallonge2 n'est pas une PdD qui se respecte. On a même contacté la Fondation pour demander s'il n'y avait pas moyen d'avoir une exception à l'interdiction d'exception, au moins pour le contenu encyclopédique. Réponse de Moscou la WMF: niet.

Il me semble qu'après deux mois on soit dès lors assez bien partis pour avoir une question relativement simple, du style "Est-ce qu'on s'asseoit sur la loi française/belge/camerounaise, ou pas?". 

Je crois qu'on aura des surprises parmi certaines réponses.



1. Y compris sur le présent blog, mais il faut bien dire de quoi on parle.
2. Quoi que de bonne tenue, c'est assez rare pour être souligné.

lundi 26 septembre 2011

Bref.

J'ai décidé de prendre des photos de monuments historiques pour Wikimédia Loves Monument. C'était le dernier week-end pour le faire, la météo était bonne. J'étais invité à la pendaison de crémaillère d'une fille avec qui je sors depuis trois semaines: je lui ai dit vendredi matin que j'étais à l'étranger jusque mardi. C'était pourtant en pleine fête des vendanges de Neuchatel, où 100'000 personnes au bas mot se prennent une mine à l'oeil-de-perdrix1. J'ai hésité mais je suis resté fort, et sobre (et probablement célibataire), et je suis allé faire des photos.

Et pourtant, quelle ambiance!

Je me suis fait un petit plan, et je suis parti. Première étape, une maison de Maître. Facile. Sauf que c'est fermé. Je n'avais pas pensé que le week-end les propriétaires ne sont pas forcément chez eux.

Heureusement, il y a un gardien. Qui me dit que les propriétaires ne sont pas chez eux. Et que je ne peux pas rentrer.

Je lui demande s'il peut prendre une photo pour moi. 

Il me dit que non.

J'attends qu'il parte, et j'en prends une à travers les grilles:

Discret et simple à la fois.
Je me dis que ça ira. Je continue sur Morges, où la grand-rue me promet non pas un mais DEUX bâtiments, dont l'un est habilement répertorié sous le nom de "bâtiment".

J'arrive, je trouve un beau bâtiment:
Le ciel est surexposé pour mieux s'intégrer au blog.
En fait c'était pas le bon, c'était au numéro 75, pas classé. Le 72, qui en plus est l'"Ancienne auberge de la Croix-blanche", il était en face et ressemble à ça:
Et là je me dis que j'ai quitté une femme pour une crêperie.
Je vérifie le numéro, mais non c'est le bon. Je prends donc une photo de la crêperie-ancienne-auberge-de-la-Croix-blanche, sise au 72, et je me dirige vers le "bâtiment", au 54.

J'arrive devant le bâtiment, et je vois ça pendu au mur:


Je vérifie le numéro, mais non la Croix-blanche c'est l'autre, celui qui n'en n'a pas. Je me dis qu'ils sont bizarres les gens des monuments suisses, et je prends ma photo.

Je continue le long du lac, vers une maison Campagne2. Le portail est fermé, personne ne répond à l'interphone, la maison est au fond d'un parc, en bord de lac. Je suis malin (et informé), il y a en Suisse un droit de passage le long des berges.
Cherchez la berge.
Les proprios y ont laissé pousser des ronces. Salauds de riches. 

Je fais 50m un pied dans l'eau, un dans les ronces, et je prends une photo:

Aussi inimpressionante en vrai qu'en photo.

Je mets le cap sur Gland3.

J'arrive à Gland. Je trouve la maison, qui coup de bol n'a pas de grilles. Sauf qu'elle est basse et bizarrement agencée, elle doit être plus jolie vue de devant.

Je frappe à la porte. 

On m'ouvre.

Je souris.

La dame me sourit.

Je lui sors mon laïus monument-historique-machin-blabla-wikipédia-siouplé-photo.

Elle me dit: il faudrait demander à Monsieur Müller.

Je lui demande où est Monsieur Müller.

Elle me dit qu'il est à Monaco. 

Tout le temps?

Tout le temps.

En Suisse, les riches vont à Monaco, et laissent une gardienne roumaine pour surveiller les meubles. Logique.

Je la remercie, je fais demi-tour, et je la dénonce au bureau des étrangers m'infiltre chez les voisins pour passer à nouveau sur la berge.

La berge est 4m en contrebas, on voit rien. Du coup je glisse la main (et la caméra) à travers la haie mitoyenne, et je prends une photo:

Salauds de riches.
Bref. Là je me dis que j'ai fini ma journée. Et que la photo, c'est clairement un talent4.



1. J'ai travaillé un temps là-bas: le lundi qui suit est le seul de l'année où 40% de l'effectif pose une journée de vacances pour soigner sa gueule de bois.
2. Apparemment c'est comme ça qu'on disait.
3. Dont les habitants sont des... glandois.
4. VÉRIDIQUE: en chargeant mes photos sur Commons je me suis aperçu que c'était pas celle au milieu des ronces qui était classée, mais celle de l'autre côté de la route, au sec.

vendredi 23 septembre 2011

Beaucoup

Ok, je ne suis pas très doué en maths, il va falloir que quelqu'un m'essplique. Quand je lis:


Est-ce que ça veut dire qu'il y a eu plus de 88'000 photos de monuments historiques déposées depuis 3 semaines pour Wiki Loves Monuments?

Vous me pardonnerez l'expression, mais fichtre1. Ca fait beaucoup. Mon 0.8% des fichiers suisses devient un maigre 0.05% de l'Europe, et ça, ça fait pas beaucoup. La quantité n'est pas la qualité, certes, mais on est bien partis pour dépasser les 100'000, il me semble.

Heureusement que Wikipédia va mourir, parce que sinon je ne sais pas comment on pourrait gérer.

La bonne nouvelle, c'est qu'on annonce beau ce week-end (et que WP ne va pas mourir). Je vous engage donc à visiter ce site si vous êtes en Suisse, celui-ci si vous êtes en Belgique, et cette page si vous êtes en France2!

Das Strassenschild des Altenbergstegs, comme on dit là-bas.


1. Fun fact: Quand j'ai commencé à rédiger ce billet, le chiffre était 87'500. C'était il y a genre une heure. Fichtre.
2. Désolé pour les Canadiens et autres Africains, vous n'êtes pas invités à la fête :-(

Chaussure wikimédienne

Paris, France.
On me dit que cette chaussure était abandonnée dans l'entrée des locaux de Wikimédia France.

C'est donc une chaussure meta.

mercredi 21 septembre 2011

Tea Party

"La critique est facile, mais l'art est difficile." Le wiktionnaire m'apprend que la citation serait de Polybe, et un récent article confirme que non seulement la critique est aisée, mais en plus elle est payante.

J'essplique.

Le papier en question s'intitule "Social consensus through the influence of committed minorities"1 et, comme le titre l'indique, discute des changements d'opinion à travers un groupe et sous l'action d'une minorité engagée. En substance, les auteurs démontrent que tant qu'une minorité demeure inflexible et refuse le compromis, elle a de bonnes chances d'influencer de manière décisive la vision de la majorité une fois qu'elle aura atteint un seuil estimé à 10%.

Notez l'inflexion.
Un bon exemple actuel est le Tea Party américain, qui représentait effectivement une minorité de l'électorat US mais dont la capacité à fixer les lignes du débat politique local au cours des deux dernières années est proprement stupéfiante. 

La dynamique est assez simple: on part d'une minorité dont la ligne idéologique est claire et sans compromis, face à une majorité qui, par définition, est plus accommodante parce que les thèmes développés sont initialement marginaux. La majorité fait de plus en plus de concessions, jusqu'à finalement accepter les thèmes anciennement minoritaires comme le nouveau paradigme. Le plus beau, pour la minorité, c'est qu'il lui suffit de camper sur ses positions et d'attendre: ce sont les autres qui feront le chemin tout seuls comme des grands.

On a depuis quelques temps, il me semble, notre Tea Party wikipédien: une minorité solidaire et affirmée dont le slogan pourrait être Touche pas à mes potes, et qui a longtemps évolué aux marges de la communauté. Le fond de commerce de ce petit groupe a toujours été la critique inconditionnelle du système, à commencer par le Comité d'Arbitrage qui, justement, touchait à leurs potes. Je parle de critique inconditionnelle parce que, honnêtement, j'ai vu, lu et entendu des critiques à propos des décisions -pourtant collectives et consensuelles- du Comité d'arbitrage, mais beaucoup moins de contre-propositions quant à ce qu'un bon arbitre aurait pu faire pour régler les problèmes qui étaient soumis au CAr (à part, bien sûr, ne pas toucher aux potes et faire du Wikilove). Ajoutez à cela un Comité qui traditionnellement ne dit pas grand-chose hors de ses pages, une majorité plutôt conciliante - au nom du maintien de la bonne ambiance communautaire et de l'évitement des conflits justement - et, petit à petit, on s'est retrouvé avec un nouveau paradigme ces derniers mois: les arbitres sont collectivement des nazes.

C'est vrai qu'entre se casser la tête à lire des argumentaires-fleuves, fouiller des historiques, chercher des solutions qui profitent au contenu plutôt qu'à X, Y ou ses copains d'une part, et faire de la critique systématique sans autre contre-proposition que "j'aurais certainement pas fait comme ça, vous êtes un danger pour le projet", le combat est assez inégal.

La démonstration par l'absurde que ce système fonctionne est qu'on a aujourd'hui un candidat arbitre comme Argos42 qui, avec 12% de contributions en moyenne ces derniers mois dans l'espace encyclopédique (quasi-uniquement des retraits de bandeaux de suppression et LiveRC) et une usurpation d'identité à fins de nuisance à son actif, passe pour quelqu'un avec un programme2. Sa candidature au Comité a peu de chances d'aboutir (encore heureux), mais je suis surpris de voir autant de gens prêts à jouer avec le feu.

C'est plutôt bien trouvé, c'est un peu dommage pour ceux qui votent actuellement en fonction du bruit généré sur le bistro ou IRC plutôt que sur un bilan des arbitres qui, dans les faits, est globalement positif. Mais c'est la vie.



1.  J. Xie, S. Sreenivasan, G. Korniss, W. Zhang, C. Lim, B. K. Szymanski, "Social consensus through the influence of committed minorities", Phys. Rev. E 84, 011130 (2011). Je ne mets pas de lien, il est derrière un paywall. merci Skippy pour le lien vers arXiv.
2. Bon, au moins il est franc: wikipédia est pour lui un réseau social

mardi 20 septembre 2011

La mémoire courte

Je lisais ce week-end avec intérêt le dernier billet de Pierrot, qui rejoint pour partie une longue tirade de Rémih sur le Bulletin des administrateurs et qui se plaignait que si on débloque contre vents et marées et CAr et autres admins un personnage avec qui il a par ailleurs lui-même fréquemment été de connivence, on puisse craindre de devoir en payer les conséquences.

Jusque là, rien de très nouveau, le raisonnement se tient, tout juste ai-je été surpris par la franchise de la réaction de TigH:  "Pleunicheries aussi déplacées que ridicules". 

L'introduction de Pierrot, toutefois, a cela d'intéressant qu'elle part d'un postulat de base quelque peu surprenant en ce qu'il indique que "la réforme de juin 2010, [..] a amené beaucoup plus de problèmes qu'elle n'en a résolu".

Je crois que "résolu" prend un s, mais il y a suffisamment de fautes dans mon blog pour que ça soit trivial :-)

Deuxième problème: lier parti-pris assumé en faveur d'une personne et fonctionnement du CAr en tant qu'institution, ça me paraît bizarre. Je me demande par ailleurs à quel CAr idyllique et pré-réforme il est fait référence, parce que la situation dont je me souviens ne faisait pas super envie. Souvenez-vous, j'en avais parlé ici (les témoins que s'invectivent entre eux), (les témoins qui ne témoignent pas mais donnent un avis qu'on ne les a pas élus pour donner), et et (des arbitres tellement démotivés qu'ils disparaissaient corps et âmes de Wikipédia: les fameux zombis). Le but de la réforme n'était pas d'empêcher les copinages de fonctionner à plein régime (c'est impossible), mais de régler les problèmes évoqués.

Un an après, des impressions diffuses faisons table rase et regardons ce qui a changé.

Premier point, le plus important: les délais sont redevenus raisonnables. Ce n'est pas moi qui le dit, mais les chiffres bruts. J'ai passé quelques semaines à catégoriser les quelques 172 demandes déclarées recevables, j'ai soigneusement noté les délais entre dépôt, déclaration de recevabilité et décision. J'ai obtenu ça:
Durée moyenne d'un arbitrage juste avant la réforme: 133 jours (soit 5 mois). Après: entre 47 et 54 jours (soit 7 à 8 semaines). La réforme a permis de passer outre les zombis, ce que les arbitres ont fait. Plutôt que d'attendre 3 mois un avis qui n'arrivait pas en dépit des rappels, on est allés de l'avant et c'est tant mieux pour tout le monde.

Deuxième point: on ne zombifie plus les arbitres. Ca tombe bien, vu que ce sont aussi et surtout des contributeurs. On a toujours des départs (pour raisons personnelles ou exams), mais les gens préviennent désormais plutôt que tout laisser en plan. Je vois ça comme une conséquence indirecte de la réforme - en sachant à qui on peut parler, on parle mieux et plus souvent. Bonne communication égale confiance, confiance égale envie de participer. J'en parlais déjà il y a quelques mois, la mailing-list interne est utilisée et bien utilisée et contribue à la bonne ambiance interne. 

Ce qui nous amène au troisième point: les arbitrages sont plus cohérents.  En tout cas plus cohérents que les admins, seule alternative décisionnelle à l'absence de Comité d'arbitrage. Côté CAr on a huit personnes d'horizons divers, qui ne se connaissaient pas, et qui présentées avec les mêmes faits arrivent peu ou prou aux mêmes conclusions (et j'ajouterais: qui en cas de désaccord arrivent à trouver un consensus). A l'autre bout du spectre, on a deux douzaines d'admins qui voient chacun midi à leur porte et s'écharpent en fonction de leurs amitiés (ou inimitiés) respectives sur leur bulletin ou les requêtes pour savoir quelle interprétation donner à quels mots ou gestes. Sachant qu'il faut 4 à 6 heures au moins pour lire des historiques et rédiger un avis, vu le nombre d'interventions à l'heure je trouve qu'on a un splendide réservoir d'experts de la lecture rapide.

Plus sérieusement, quiconque fréquente ces pages de maintenance sait qu'il suffit d'une opposition un peu véhémente pour que la machine administrative se grippe et qu'on arrive à une non-décision qui cristallise les acrimonies... auquel cas on finit par se tourner vers le CAr. Ca a commencé en 2006 avec Gemme, ça s'est poursuivi en 2008 avec Aliesin, et ça se continue jusqu'à maintenant. Le bordel était là avant, le nier s'est se voiler la face. Vous me direz que les acrimonies sont toujours là puisqu'on prend désormais les arbitres à partie, mais je vous répondrai qu'au moins les décisions permettent de clore les débats et de passer à autre chose. Notamment parce que...

quatrième point: les décisions gagnent en clarté. On paie encore, au jour d'aujourd'hui, des décisions vagues dont on a oublié l'esprit pour se focaliser sur la lettre, avec des admins qui sont tout contents de jouer les Salomons et de chercher à savoir si tel ou tel truc rentre bien dans ce qu'ils pensent, eux, que le CAr pensait. Et comme il y a plus d'admins qui ont un avis que d'admins qui lisent les avis précédant les décisions arbitrales, c'est le bordel. Du coup, la couleur des lignes tracées par le CAr est en train d'évoluer. Du très jaune "interdit de faire des attaques personnelles" (qui ouvre le champ sur des débats sans fins sur le sexe des anges) on passe de plus en plus au très rouge "interdiction stricte de contribuer ici et là", qui fait perdre peut-être des contributions "normales" et bénignes, mais évite toute tentation de renouveler le problème. 

Au niveau administratif, les admins doivent revenir à ce qu'ils savent faire (et pour laquelle ils ont été élus), c'est-à-dire administrer plutôt que comme instance informelle d'évaluation de la pertinence des décisions du CAr. 

Cinquième point:  le CAr innove pour le projet. On attend encore des propositions alternatives à celles qui ont été faites. Silence radio  de ce côté. Or il se trouve que la finalité, même si cela semble sortir du radar des plus véhéments, c'est quand même qu'un maximum de gens apportent un maximum de choses à ce projet encyclopédique appelé Wikipédia. Contribuer n'est pas un droit de l'Homme, et intervenir à tout bout de champ dans les discussions pour régler ses comptes non plus. On a essayé diverses choses, certaines bonnes et d'autres moins bonnes, comprises et incomprises, mais n'empêche qu'on a essayé de mettre de l'huile dans les rouages. Ca change de l'opposition systématique et du pinaillage pseudojuridique, et ça colle au 5e Principe fondateur (n'hésitez pas!), justement.

Ca, c'est pour la vision du CAr dans les faits. Sauf accident, ces changements sont là pour rester car indépendants de qui sera élu ou pas. 

De fins esprits m'objecteront toutefois que, quand même, on n'a pas un bilan si rose vu l'opposition qui s'est manifestée dernièrement.

Figurez-vous que c'est justement le propos d'un prochain billet.

vendredi 16 septembre 2011

Sous-catégorie de chaussures

Madrid, Espagne.
Genève, Suisse.
Collectionner des chaussures c'est bien, en tout cas ça occupe. On arrive même, à terme, à une certaine expertise qui permet de classer en genres et sous-genres. 

Figurez-vous que je viens, à quelques jours d'écart, de recevoir cette espèce étrange parmi l'étrange du monde de la pompe abandonnée: la chaussure aérienne.

C'est plus original que des boules de Noël.

lundi 12 septembre 2011

C'était hier

C'était un mardi, je crois. Ma colocataire m'avait demandé de passer à l'agence lui acheter un billet d'avion pour Noël, et je suis arrivé à l'ouverture, un peu après 9h. Il y avait deux personnes dans le bureau. Je me suis dirigé vers une dame entre deux ages et lui ai indiqué que j'aimerais acheter un vol pour la France. "Impossible, m'a-t-elle répondu, tous les serveurs sont suspendus. Apparemment un avion s'est écrasé dans le World Trade Center à New York". "Pardon?" "Le site internet de CNN est inaccessible, je n'en sais pas plus."

C'est un détail idiot, mais c'est quand elle m'a dit que CNN était inatteignable que je me suis dit que ça devait être vrai. J'ai également tout de suite pensé à un attentat, et me souviens m'être fait la réflexion que celui qui avait goupillé cette affaire devait vraiment être un génie du Mal, un peu comme dans les comics américains1.

Je suis du coup retourné au labo. On avait sorti des télés de je-ne-sais-où pour les mettre dans la cafetéria, et les gens regardaient en silence. Un deuxième avion avait fait le plongeon pendant mon trajet jusqu'ici. On n'a pas beaucoup travaillé ce jour là - personne ne savait ce qu'il se passait, des rumeurs complètement délirantes de dizaines d'appareils manquant à l'appel circulaient. J'habitais Montréal, à 600 km de New-York, et toute la journée des gens en panique ont couru dans les écoles retirer leurs enfants.

Dix ans plus tard, je me dis que le 11 septembre 2001 aura eu assez peu d'influence sur ma petite vie. Mais c'est sûr que je m'en souviendrai.

Sur Wikipédia, c'était un peu différent. La version francophone du projet existait depuis exactement quatre mois (création le 11 mai 2001), mais un changement de serveurs fait que les historiques ont disparu et qu'on ne saura peut-être jamais si cet événement aura fait partie de la cinquantaine (50!) d'articles créés pendant l'année 2001. Ce qu'on sait, par contre, c'est qu'un an plus tard celui-ci existait et qu'il ressemblait à ça:

Les faits

C'est le jour où les États-Unis subirent plusieurs attaques terroristes, deux avions de ligne ont été détourné pour s'écraser sur les tours jumelles du World Trade Center, un sur le Pentagoneet un qui n'a pas réussi sa mission grâce au courage des voyageurs. Ces attaques sont atribuées à Oussama Ben Laden.
Un groupe, le Réseau Voltaire, a fourni une explication différente de cette journée (http://www.reseauvoltaire.net/index-11sept.htm). Selon ce groupe, ces attaques seraient un complot du gouvernement américain. Cependant, aucun spécialiste n'a confirmé cette analyse. Elle est plus souvent considérée comme une élucubration que comme une révélation.
Théorie du complot et fautes d'orthographe sont d'origine et resteront là pendant quelques mois encore. Pour mémoire, l'article actuel ressemble désormais à ceci, contient plus de 160'000 signes, 231 notes et références, le tout s'étalant sur 38 pages. 

Il y a quand même eu pas mal de réécritures au cours des années: 4030 modification par près de 1300 personnes (vandales compris). Contre toute attente, j'ai été surpris de découvrir que la croissance du contenu aura été remarquablement régulière:

Taille de l'article sur les attentats du 11 septembre 2001 (en kilooctets).
Tout cela m'amène deux réflexions:
  1. La première, c'est que WP ne s'est vraiment pas construite en un jour. On peut difficilement tirer de grandes théories d'un cas unique -surtout s'il est aussi unique- mais j'aime à penser que cet exemple montre combien le contenu global doit un tout petit peu à beaucoup de monde. C'est l'accroche du projet depuis le début -1 millions de gars moyens écriront plus et pour moins cher que dix génies- mais, c'est toujours bon de le rappeler; 
  2. La deuxième, c'est que la Wikipédia d'il y a dix ans a disparu pour de bon. Le niveau de réactivité et de sophistication du rédacteur moyen en 2011 est incomparablement supérieur. Personne n'a pris de cours, mais pourtant tout le monde a appris l'outil.
Le second point me semble particulièrement important. On s'est beaucoup congratulés sur le fait que Wikipédia avait dix ans et plusieurs millions d'articles. Mais ça, en deux pannes de serveurs on peut le perdre. Le point saillant, pour moi, c'est qu'après dix ans on n'écrit plus et, surtout, on ne lit plus comme avant. Parce qu'elle était faillible et le revendiquait, Wikipédia a semé les graines d'un certain esprit critique et montré le potentiel d'une nouvelle culture de travail. C'est immatériel, mais c'est important. Et ça, pour le coup, ça a aura eu une sacré influence dans ma vie.


1. Incassable était sorti quelques mois plus tôt. Dans ce film Samuel Jackson (le méchant) provoque d'énormes attentats pour découvrir celui qui, contrairement à lui atteint de la maladie des os de verre, peut résister à tous les chocs (Bruce Willis, le gentil). Bon film.

vendredi 9 septembre 2011

Les vivants

J'ai finalement réalisé ce qui, sur Wikipédia, me décourage un peu plus chaque jour: l'inanité des biographies de personnes vivantes. J'en avais quelques une dans ma liste de suivi (forcément, vu que cela constitue au bas mot 50% des articles), et j'ai finalement classé les modifications apportées en trois grandes catégories d'égale portée encyclopédique:
  1. Information triviales sur les goûts et la vie de couple de la personne;
  2. Mise sous silence ou en exergue d'un quelconque scandale;
  3. Autopromotion éhontée de la part du rédacteur/sujet de l'article.
Chacune s'adressant respectivement aux gens du show-business, de la politique, et aux inconnus en mal de reconnaissance.

Vous m'objecterez que les contributeurs sont bien là pour ça, éviter les dérapages et élaguer les branches d'un arbre de la connaissance parfois encombré. Certes. D'un autre côté, entre me faire plaisir à corriger (ou commettre) des ajouts maladroits et désespérer du manque d'ambition intellectuelle des gens, le combat pour mon coeur et mon esprit est quelque peu inégal. Ces sujets n'étant pas morts, il y aura forcément toujours un nouveau scandale ou mariage ou réalisation à rapporter, tant et si bien que vouloir garder un oeil dessus pour tenter de conserver un minimum d'apparence encyclopédique aux articles me paraît aussi attirant que demander à Sisyphe de remplir le tonneau des Danaïdes.
Christophe sera déçu, mais c'est la vie.
Sois fort, Christophe.

C'est décourageant, et en plus je m'en fous.

J'ai donc viré Éric et Ramzy de ma liste de suivi.
...
Et 3 ou 400 autres qui ont la chance d'être encore en vie et ont donc la possibilité de faire plein de choses dans les jours, mois, années à venir. Et par définition leurs articles attireront suffisamment de trafic pour que la maintenance soir assurée par des visiteurs occasionnels. 

"Que pensez-vous de la Révolution française?", a-t-on demandé un jour à Deng Xiaoping. "Qu'il est encore trop tôt pour se prononcer."

Il avait bien raison.

Chaussure cabalistique

Épalinges, Suisse. 
Lecteurs réguliers de ce blog, vous n'êtes pas sans ignorer que le 20 août dernier se tenait la mère de toutes les rencontres wikipédiennes francophones, celle où les cabales de qualité échangent leur meilleurs trucs et astuce pour faire des articles de cuillères et autres complots louches, le tout autour d'un chouette barbecue et les fesses au frais dans le lac de Genève. La cabale romande recevait.

Si ça peut vous rassurer (ou pas), l'évènement aura été d'une sobriété exemplaire, votre serviteur s'en étant personnellement assuré... en oubliant le vin à la caisse du supermarché1.

La petite histoire dans la (moyennement) grande histoire, c'est que sur le chemin du château de Prangins où toutes ces cabaleries se tenaient, nous sommes passés devant l'objet que vous voyez à droite (toutes les photos présentées sont réalisées sans trucage): une chaussure de randonnée, plantée sur le sommet d'une borne en bois, le long d'une route pour automobiles. 

C'est assez rare pour être noté2.

La prise de cette photo est en soi une histoire, mais je la garde pour mes longues soirées d'hiver.




1. Un jour, quelqu'un m'en remerciera.
2. La première fois que nous sommes passés devant je ne l'avais, de fait, pas vue. Un peu comme le vin à la caisse (j'essaie d'épuiser toutes les vannes sur le sujet avant qu'un autre ne s'en charge).

mercredi 7 septembre 2011

La vérité la vraie

J'ai un collègue qui revient tout juste de vacances en Corée du Nord. Comme il est sympa, il m'a ramené une petite tour du Juche en bois, ainsi qu'un opuscule vendu à Panmunjom, point de contact sur la ligne de démarcation avec les voisins du Sud. Je ne vais pas ici vous raconter les vacances des autres, mais plutôt profiter de cette anecdote extrème pour plaisanter un peu sur un concept wikipédien vraiment très, très relatif: la neutralité de point de vue.

Mais citons d'abord nos sources:
"Les agresseurs impérialistes américains ont tracé la ligne de démarcation militaire pour diviser la Corée et son peuple de manière artificielle. Cette ligne traverse Panmunjon. C'est une tribune qui permet d'exposer à la face du monde et de dénoncer avec véhémence l'agression criminelle des impérialistes américains en Corée. Les impérialistes américains ont démarré une guerre d'agression (1950-53) afin d'engloutir l'entier de la Corée. Mais c'est ici, à Panmunjom, que le peuple coréen les mit à genoux et qu'ils signèrent l'accord d'armistice. Ils poursuivirent après la guerre leurs provocations et leur hostilité délibérée en violation de l'accord d'armistice, choses pour lesquelles ils se sont excusés de manière répétée."
Panmunjom, Korean People's Army Publishing House, n°908229 (date inconnue).

"Les agresseurs américains partent précipitamment après que leurs
 crimes aient été dévoilés lors d'une réunion bipartite."
Je ne vous cache pas que c'est une lecture édifiante, et vous serez bien d'accord pour dire que les impérialistes américains devraient quitter au plus vite le pays avant qu'un "conflit thermonucléaire global" n'embrase la planète (le Camarade Kim Il-Sung a par ailleurs développé un plan en trois points pour la réunification pacifique, donc no soucis).

"Un MP américain baisse la tête, découragé
par notre garde.
"
Cela étant dit, la République Populaire de Corée étant l'ennemie de la propriété privée (et du confort bourgeois qui en découle), toutes les images sont pour autant que je le sache libres de copyright1. On pourrait du coup s'amuser à les scanner pour documenter quelques articles. Idem pour les preuves de l'agression US (l'article est honteusement biaisé en faveur des impérialistes au moment où j'écris) qui constituent de bonnes sources écrites. Pour une raison qui m'échappe, je ne crois pas que je vais oser. 

Et pourtant. 

Je me souviens par exemple que Wikinews avait en son temps couvert la guerre Russo-géorgienne en recopiant intégralement des dépêches de l'agence russe RIA Novosti. Apparemment les dépêches de l'agence sont sous licence libre Creative Commons (c'est bien), ce qui permet de gagner du temps et un effort de synthèse (c'est moins bien). Je crois d'ailleurs me souvenir que le pauvre anonyme qui avait en son temps soulevé ce trivial détail (en des termes certes peu amènes) avait été banni fissa par l'indispensable admin-bubu-garde patriotique du projet.

Hmmm.

Comme quoi, avec du bol la révolution sera bientôt à nos portes.


1. Tout comme celles datant de l'URSS il me semble, même si pour celle-ci Commons a trois ou quatre bandeaux de license différents au moins.

dimanche 4 septembre 2011

Apprenons de nos erreurs

En tout cas des miennes. Si vous passez sur Wikipédia en ce beau mois de septembre, il y a de fortes chances pour que aperceviez le bandeau suivant en haut de page:

Ca ou quelque chose dans le genre.
Wiki Loves Monuments, rappelons-le, est ce concours européen qui vise à encourager les masses tout aussi européennes à photographier les monuments historiques (MH) qu'ils voient, et à partager le résultat sur Wikimedia Commons pour que tout le monde puisse en profiter.

Chaque association nationale gère un peu l'affaire (communication, listes) comme elle l'entend, et jusque là tout va bien. Je sais par exemple qu'au niveau suisse le métrique du succès ne sera pas pas tant le nombre de photos que le taux de couverture finale des divers cantons et, bonus, le nombre de nouveaux comptes utilisateurs créés pour l'occasion.

Toujours est-il que si vous êtes un lecteur assidu de ce blog, vous vous souviendrez qu'en avril dernier je me décidais justement à explorer la Suisse et à profiter d'un outil dont je ne dirais jamais assez de bienet qui permet de repérer sur une carte quels monuments se trouvent où:

Au hasard: en Appenzell Rhodes-Extérieures. Pour le Canton de Vaud, c'est un brin plus dense.
C'est fou ce que ça facilite la vie, et je mets donc le cap sur Schaffhouse, que je ne connaissais pas mais dont le nom m'amuse énormément. Je ne verrai évidemment pas que ça, mais c'est au final l'endroit que j'aurais le plus mitraillé pour une simple raison de densité. C'est là qu'arrive le partage d'expérience.

1. Prévoyez à l'avance votre trajet, et une fois que c'est fait prévoyez-en une version réduite. Même quand c'est dense, les MH sont rarement côte-à-côte et il faut marcher, se garer, etc.. Plutôt que de vous faire une grande liste que vous ne couvrirez jamais, ce qui vous forcerait éventuellement à revenir, visez humble mais visez juste.

2. Si vous avez un GPS, prenez-le. Les MH sont assez rarement indiqués comme tels, bizarrement (en tout cas en Suisse). L'outil de WM CH permet par exemple d'exporter un fichier de coordonnées KML, et un tutoriel est disponible ici (je me suis contenté de rentrer les adresses dans mon smartphone): profitez au maximum de la technologie.

3. N'hésitez pas à demander: aux indigènes si vous n'êtes pas sûrs d'être au bon endroit (il existe de tous petits MH, ou bien ils sont intégrés à une plus grosse structure, genre une malheureuse colonne romaine dans un cimetière), ou aux voisins si vous voulez une meilleure vue (ou que le bâtiment / le parc est fermé ou un peu caché). Les gens sont plutôt réceptifs, au moins à l'idée de prendre la photo depuis leur jardin ou de vous indiquer d'où on aura un meilleur point de vue.

4. Prenez des notes! Si vous ne téléchargez pas vos photos rapidement, vous oublierez ce que vous avez dans vos fichiers. Résultat garanti (et vécu). Vu que sur le numérique la place est quasi-illimitée, une bonne technique que j'ai trouvée consiste à prendre juste avant ou dans la foulée une photo de plaque, de nom de rue, ou de n'importe quel élément écrit qui permettra par la suite de resituer le lieu. C'est bête à dire, mais ce qui sur le coup vous paraîtra unique le sera bien moins quelques jours et quelques dizaines de clichés plus tard.

C'est joli mais on ne sait pas ce que c'est.
Maintenant on le sait!
Bref, la chasse aux monuments est très honnêtement une bonne manière de passer un après-midi sympa, même si comme moi vous n'êtes pas branchés vieilles pierres: le côté jeu de piste est en fait assez ludique.

Sur ces bonnes paroles, bonne chasse!



1. En tout cas en public ;-)

jeudi 1 septembre 2011

Chaussures doublement abandonnées

Padirac, France.
Je reçois un nombre croissant de photos, tant et si bien que j'ai d'ores et déjà largement de quoi nourrir ce blog jusqu'en 2012. Je suis très honnêtement le premier surpris de ce succès (ou de la facilité avec laquelle on abandonne et trouve des grolles), mais je ne peux que m'en féliciter.

La paire que vous observez à droite m'a été envoyée il y a quelques jours déjà par un ancien collègue blogueur1. Son message, en substance, était celui-ci:
"J'ai pensé à toi en voyant cette paire abandonnée sur un parking du gouffre de Padirac (...). Je te laisse envisager les hypothèses de ce délaissement."
Délaissement, c'est le mot. Figure-toi que j'ai bien évidemment, Gentil Hibou, une explication au fait qu'une femme supposémment inconnue fasse tout ce chemin pour abandonner près de ta voiture ses chaussures, au vu et su de ton épouse et enfants.

Ne sachant toutefois si cette heureuse famille consulte le présent blog, je m'arrêterai là et vais de ce pas revoir Liaison fatale, film très bon quoiqu'un peu flippant si on se fait prendre en chasse par une femme qu'on ne connaît pas vraiment.




1. Pas de lien, car après avoir rempli sa fonction le blog a été supprimé :-/

Tokyo vs. Tōkyō

C'est assez rare pour qu'on le souligne, une prise de décision vient de démarrer qui pourrait mettre à mort l'un des plus beaux marronniers de Wikipédia: l'usage de macrons pour les mots japonais existant dans la langue française.

C'est une formulation compliquée pour dire qu'on va une fois pour toutes (?) choisir entre Tokyo (prononcé [toːkjoː]) ou Tōkyō (prononcé [toːkjoː]) dans l'usage courant des textes. On parle ici d'un truc tellement fondamental au niveau communautaire qu'il avait été évoqué à l'époque dans ce pastiche grossier (à 2:41).

Bref, je ne veux pas vendre la peau de l'ōurs, mais ça a l'air bien parti. Et je vous engage à voter, bien sûr.

Une fois cette question réglée, il n'y aura plus qu'à trouver autre chose pour s'écharper.