jeudi 30 juin 2011

C'est officiel

Le sexe attire plus que la violence :

Fréquentation des articles wikipédiens durant les sept premiers jours du cycle de news (milliers de visites).
Mais pas de beaucoup.

mercredi 29 juin 2011

Dichotomie

C'est Skippy le Grand gourou qui le dit dans sa synthèse du sondage sur l'administration wikipédienne:
"Cette réticence à attribuer les outils est plus fortement revendiquée par la population admin que par les non-admins, ce qui suggère à mon sens chez les premiers une exacerbation du sentiment de manque de garde-fous et de contrôle de leurs activités. Le fait que cette réticence soit plus forte de la part des admins réfute en outre l'hypothèse souvent évoquée selon laquelle le statut d'admin serait sacralisé par les péons."
tout en relevant quelques lignes plus loins que les conditions de perte de statut sont plus facilement considérées comme mauvaises par les peons que les admins (d'où le vote de la Prise de décision qui a suivi). C'est contradictoire.

Bien que d'accord avec la plupart de ses (très factuelles) conclusions, je ne suis pas certain qu'une plus grande réticence à attribuer les outils soit liée à une plus grande sacralisation de leur statut par les admins: on pourrait simplement arguer d'une plus grande conscience de leur part -mue par la pratique- du pouvoir discrétionnaire que donnent ces outils. D'où la réticence à les confier à des inconnus. Mais, à titre individuel et concernant les finalement très rares remises en cause d'actions particulières, d'une constatation que ce qui n'est pas véritablement cassé n'a pas besoin d'être réparé.

mardi 28 juin 2011

Savoyards et Haut-Savoyards

Un peu plus de granularité dans les résultats de la Prise de Décision sur l'obligation de mise en place d'une page de contestation pour les administrateurs de Wikipédia, dont je parlais il y a peu. On se rappellera que celle-ci s'était soldée par un très serré 74 à 73 en faveur de l'obligation:
Répartition des votes (%).
Hmmm.

lundi 27 juin 2011

Wikilove

Je n'ai vu personne d'autre en parler, du coup je répercute: Erik Moeller a annoncé vendredi dernier sur  le blog de la Fondation vouloir mettre en place pour le 29 (mercredi prochain, donc), un bouton Wikilove sur la version anglophone:
L'idée est apparemment que si vous voyez une édition sympa (?) vous puissiez d'un clic féliciter l'auteur. Une fenêtre s'ouvre, vous permettant d'offrir au choix étoiles, bières ou chatons:


J'avoue que j'ai d'abord cru à une blague, mais vous pouvez d'ores et déjà tester la machine à bière et chatons sur le site prototype de la Fondation.

La preuve par l'image

Si après ça on me soutient que tout n'est pas déjà sur Commons...

A gauche: Popo le Chien, juin 2011. A droite: utilisateur:He-ba-mue, juillet 2005.
La rivière Orkhon mesure 1124 km. Je le jure, il n'y a pas une yourte à 10 km et la première ville était à 1 heure de route - on s'est arrêtés pour des besoins physiologiques et je me suis dit "profitons-en, si ça se trouve c'est tellement paumé ici que personne n'y a pensé".

Bon, la mienne est moins jolie (forcément), mais au moins il y a de l'herbe.

Comme quoi mettre ses photos de vacances sur Commons pour illustrer des articles, c'était possible en 2005. A l'inverse, il faut désormais réfléchir et trouver ce qui n'y est pas.

vendredi 24 juin 2011

Savoie contre Haute-Savoie

La Prise de Décision sur l'existence des pages de contestation pour les admins est close: la proposition D (obligation) l'emporte sur la B (mise en place volontaire).

Le score: 74 à 73.

Hmmm.

lundi 20 juin 2011

I is back

Quoi de neuf?
Enfin de retour au bercail. J'aurai entre autres traversé la Sibérie, galopé dans la steppe mongole et mangé des larves grillées à Pékin, tout ça pour la moitié de ce que je paie comme loyer mensuel. 

Du coup, plein d'idées de billets et de trucs à mettre à jour, pas tous forcément en lien avec WP vous le verrez, bref largement de quoi s'occuper pour les prochaines semaines.

En attendant, et pour fêter ça, vous pouvez consulter un entretien réalisé pour le Wikimag de ce jour. Je n'ai pas vraiment eu l'impresssion d'y révéler le secret du fil à couper le beurre, mais il paraît que c'est très différent de ce qu'"on" raconte de moi sur IRC...

samedi 18 juin 2011

Bulle à niveau

Hier après-midi, j'ai rejoint Chandres pour le premier jour du salon Questions d'âge situé dans la riante cité de Bulle (canton de la Gruyère Fribourg) pour tenir un stand1 Wikimedia.ch. C'était ma première expérience de communication externe, le but visé étant d'essayer de se faire voir (et plus si affinités) auprès de contributeurs qui ont des connaissances et du temps2, à savoir les 50 ans et plus.

Il faut bien dire qu'il n'y pas foule dans l'espace Gruyère ce vendredi, cela m'étonne assez peu en fait. Chandres a bien fait les choses, on a un joli stand avec de beaux visuels et un ordinateur relié à un écran pour faire des démonstrations. On a même décroché le stand 41, l'indicatif téléphonique du pays3, juste à côté de nos amis de Seniorweb, des gens charmants et dans une logique proche de la notre. D'ailleurs on partage les prises, les sunlights4, le frigo, la connexion. Nous sommes situés dans un angle, juste en face d'un coin pour se restaurer (on y piquera d'ailleurs des gobelets, merci !), d'un espace où deux fois par jour des ninjas seniors fribourgeois feront des chorégraphies de remise en forme (45 minutes à chaque fois tout de même...), y a pas à dire Boney M, ça nous rajeunit tous, vu que cela fait 30 ans qu'ils sortent un best-of par an. Et pas loin de nous, un stand de W-C \o/.


Notre première visiteuse est une apicultrice qui pose des questions assez techniques sur son métier. Heureusement Chandres s'y connait mieux que moi en biologie (et pour cause) et il lui montre l'article sur l'espèce, le genre qu'elle élève (cultive ?). Cerise sur le gâteau, on trouve même un lien rouge quand elle évoque le créateur de cette espèce et donc on lui montre comment modifier cela. La deuxième personne nous cause à peine, car voyant le panneau Wikipédia, elle balance juste entre ses dents : « Wikipédia ? Je connais déjà » avant de partir. Cela donne l'idée à Chandres d'intervertir deux panneaux et de placer ainsi ceux parlant de Wikimedia dans les axes d'allées et venues du public. Et également de préparer des feuilles A3 pour le lendemain, incitant le visiteur à se/nous poser des questions.

Plus tard dans l'après-midi, nous accueillons un contributeur en alémanique5. J'ouvre une parenthèse à ce sujet : on notera que la page d'accueil a quatre onglets donc en fait quatre sous pages d'accueil (pour les Alsaciens, Souabes etc). J'attends que fr:wp ait autant de sous-pages d'accueil que de coins où on parle le français, ce serait assez rigolo6. Le contributeur (qui parle très bien français) étudie la linguistique et m'a parlé d'un souci entre le code de la langue alémanique (als) qui est aussi celui d'une version de l'albanais tosk, qui est une base de l'albanais standard donc n'aura pas de wikipédia à lui dans le futur. Sans compter le fait que l'alémanique (als) est souvent encore décrit comme « alsacien ». Bref, un nouveau chenit dont j'ignorais l'existence. Pour terminer, je note aussi que les autres projets en alémanique (wikisource, wikiquote etc) sont dans Wikipédia avec des namespaces différents. Fin de la parenthèse sur les projets de la Foundation en alémanique.

Les contacts que j'ai eus avec le public me confirment des choses plus que cela ne m'en apprend.
1. Les gens connaissent Wikipédia, la notoriété spontanée est sans doute immense ; la notoriété assistée est totale.
2. Les gens n'ont aucune idée de ce qu'est Wikimedia.

Le corollaire de tout cela est assez rigolo. Une fois que Chandres a interverti les panneaux, on voit plus celui parlant de Wikimedia (avec tous les projets de la Fondation) que Wikipédia. Du coup, la réaction standard, c'est des gens qui froncent les sourcils d'un air de dire « Ils abusent d'utiliser un nom très proche de Wikipédia sans être identique, et en plus, on retrouve le logo, hmm c'est quoi ce truc » suivi, notamment si on les invite à poser une question, du rituel « Wikimedia, par rapport à Wikipédia, c'est quoi ? ». Et là, c'est souvent la découverte des nouveaux projets pour eux. Si je sens que ça « prend », j'évoque le concours de l'été avec Wiki Loves Monuments - Suisse. Ah oui, les gens aiment bien prendre des dépliants également.

Parmi les questions qui me reviennent, il y a ce monsieur qui voulait rajouter des images sur Wikipédia depuis Google Earth. Je décide de voir avec lui sur Google Earth, je trouve des photos mais elles ne sont pas liées à Wikipédia ni Commons. J'explique quand même qu'on peut mettre7 des photos sur Wikipédia via Commons (et là je parle de Wiki loves Monument aussi) mais la personne paraît peu intéressée si ce n'est pas directement dans Google Earth. Après son départ, on recherche d'où viennent ces images. En fait, elles sont liées à Panoramio et Wikipédia me dit que : « Panoramio est un site web de partage de photographies géopositionnées. Certaines photos mises en ligne par les utilisateurs sont visibles depuis Google Earth, elles viennent enrichir l'information visuelle du lieu : ce sont en général des photos prises au sol, créant une mise en perspective avec les vues satellite de Google. Les photos sélectionnées dans Google Earth sont choisies pour leurs qualités documentaires. Google a racheté Panoramio en juin 2007 pour la complémentarité avec Google Earth. », bref rien à voir avec Wikipédia.

Autres questions traditionnelles qui me viennent à l'esprit : « Vous vérifiez tout ? », « Vous êtes rémunérés pour cela ? »

Autre souci, montrer qu'il est simple de modifier un article quand une personne dit qu'elle lit Wikipédia mais ne contribue pas car « je n'ai pas le niveau », « je ne vois pas ce que je peux apporter » etc. J'ai choisi l'article sur Bulle ou Fribourg et cela demande une certaine gymnastique de montrer à l'écran le haut de l'article (c'est ce qu'on voit en arrivant sur la page) mais de cliquer pour ne modifier qu'une section de l'article. Car il faut bien reconnaître que le code de l'infobox, ce n'est pas du tout convivial pour un novice et cela effraie plutôt que cela ne démontre la simplicité de l'outil. Je pense que je ferai comme cela la prochaine fois (montrer le haut de l'article mais modifier une petite section), j'ai même repéré une faute d'accord dans l'article « Bulle (Fribourg) » que je me réservais mais personne n'est venu entretemps.

On commence à ranger le stand et les ordinateur+écrans sont débranchés quand, forcément on a la visite d'un commercial pour un salon en automne à Genève. Il commence par le traditionnel « Wikimedia, par rapport à Wikipédia, c'est quoi ? » puis nous parle du salon (je lui dis de revenir demain, il y aura de grands pontes de Wikimedia.ch) avant de demander si on n'a pas eu de soucis d'argent. Je réponds que non, qu'il y a deux mois par an (de mi-novembre à mi-janvier environ) un appel de fonds pour payer la bande-passante (entre autres). Il répond « Ah bon, j'avais cru lire que vous aviez des soucis de financement, que c'était un appel à l'aide sous peine de fermeture ». Je recommence mes explications mais il n'a pas l'air de me croire (après tout, c'est un commercial, il connaît le « métier »). M'est avis qu'on a des efforts à faire pour la communication lors de la levée de fonds car si le grand public perçoit le message comme étant « Payez tout de suite ou on disparaitra sous peu », on n'est pas loin8 du FUD.

Je termine en adressant un « Bon courage » aux volontaires qui sont sur place aujourd'hui et demain9 !!


1. A prononcer sans le « d » final.
2. Et sortir du « jeune mâle informaticien » surreprésenté dans la population wikimédienne.
3. Je sais, le 42, cela aurait été mieux, consolons-nous avec ce qu'on a.
4. Projos dans la tronche, on est presque des stars sur scène.
5. Bientôt 10 000 articles.
6. Et prétexte à se taper dessus. « Comment ça, il est pas frais mon poisson ? »
7. Non je n'ai pas osé utiliser « uploader » ou « téléverser ».
8. Consciemment ou pas, that is the question
9. Le kebab après le magasin militaire, en sortant sur la gauche, est pas mal !

jeudi 16 juin 2011

A cheval en Mongolie

Deuxième billet (antidaté pour coller au précédent) pour les aspirants routards: la Mongolie. En cas de questions: pp.lechien chez gmail.com (mais l'essentiel est là).

Avant de partir
Visa: en quelques jours à n'importe quelle ambassade de Mongolie, et pour lequel vous aurez besoin, en sus de votre passeport, de:
  • Un formulaire avec photo;
  • Des sous (se renseigner, le coût varie selon les pays);
  • Une enveloppe timbrée pour le renvoi du passeport.
Une liste des ambassades et consulats se trouve ici: il est possible de demander un visa à Irkoutsk et Ulan-Ude, dernières étapes russes du transmongolien, mais pas directement à la frontière. Vous avez droit à 30 jours, renouvelables une fois. Il est possible d'obtenir 3 mois d'un coup, mais la demande doit être faite lors de la demande originale (i.e. impossible d'obtenir 2 extensions successives de 30 jours). En cas de dépassement du séjour, l'amende est de 500 dollars au maximum (pro rata temporis, en plus).

N'oubliez pas de scanner et vous envoyer par email une copie de votre passeport (+page de visa), et de garder une copie dans votre sac (ou dans le sac de votre binôme de voyage si vous êtes deux). Notez aussi quelque part (i.e. pas juste dans votre portable) le numéro de l'ambassade locale et celui d'un ami de confiance (et polyglotte), au cas où vous ayiez un accident et ne puissiez communiquer.

Prévoyez trois semaines sur place au minimum (1 jour aller, 1 jour retour, 1-2j à Oulan Bator, et 2 semaines à crapahuter).

Equipement:
Partons du principe que vous ne venez pas pour admirer la statue géante de Gengis Khan mais, quand même, profiter de la nature locale. Vu la rareté des moyens de transports, vous voudrez voyager léger car tout se trouvera sur votre dos.

Obligatoire:
Zzzzzz...
  • Un sac de couchage: compact mais chaud. Le mien est un sac momie en plume d'oie (soit -8°C max, confort -2°C, attention à la distinction) de 1.8 kg  (j'avais pas de sous à l'époque, on fait plus léger maintenant et je prendrais un modèle trois saisons plutot que deux). Si vous avez chaud le sac s'ouvre, si vous avez froid vous maudirez ces économies de bout de chandelle juste avant de sombrer dans l'hypothermie.
    Pour info, il a neigé 3cm sur Oulan Bator le 21 mai, et début juin j'ai passé trois matinées de suite à devoir briser la glace des rivières pour avoir de l'eau! N'oubliez pas d'enlever vos vêtements pour dormir et de les glisser dans votre sac, les premières minutes du réveil n'en seront que plus supportables;
  • Un  gros pull, une veste polaire (si hors juillet-août), un coupe-vent;
  • Deux paires de chaussettes longues (jusqu'au genou - chaussettes courtes = frottements à cheval = brûlure et épilation garantie), deux sous-vêtements, deux t-shirts. Pourquoi toujours par deux? Parce que vous porterez l'un quand vous laverez / ferez sécher l'autre (et ça ne sera pas souvent); 
  • De bonnes chaussures de randonnée, étanches. J'ai des Timberland avec semelles de chez Vibram, elles ont depuis trois ans enduré villes, montagnes, rivières et volcans, et les semelles sont comme neuves;
  • Une boite d'allumettes (pas un briquet);
  • Un rouleau de papier toilette, qui servira pour les fesses, le nez qui coule, la vaisselle et l'allumage du feu - préférez le modèle soviétique genre papier journal recyclé au truc rose tout doux pour les fesses mais inutile dès que c'est humide. On en trouve dans tous les supermarchés hors de l'UE;
  • Un vrai couteau de camping, i.e. une lame d'au moins 10 cm et qui coupe. Le mien a un ouvre-boîte, cuiller et fourchette intégrée. Couteau suisse = sympa mais trop petit;
  • Une tasse en métal;
  • Dentifrice, brosse à dent, barre de savon (si vous partez longtemps sur le terrain, sachez qu'on fait mal sa lessive avec du gel douche); 
  • Aspirine/ibuprofène (pour les soirées vodka), imodium (uniquement si vous devez vous déplacer: ce truc ne guérit rien mais bloque le transit, la seule façon de guérir étant d'évacuer (et boire) - si vous restez trop longtemps à en prendre, attention à l'occlusion intestinale), gros pansements (plus faciles à découper), pastilles Micropur™ pour l'eau, solution antiseptique, pince à épiler;
  • Une paire de tongs, une serviette de toilette;
  • Un ou deux ziplocs (sachets en plastique refermable), pour le passeport et billets;
  • Une gourde en métal.
Pour le sac, un 65 litres devrait largement suffir (< 3kg). Comme pour le sac de couchage, investissez et préférez un modèle avec plein de poches. J'ai un Jaguar55 de Karrimor (ancien modèle: 10 ans et une seule accroche cassée dans un avion), mais j'ai croisé quelqu'un avec un Haglöfs qui m'a beaucoup plu. Backpack p0rn!

Facultatif:
  • De l'anti-moustiques et de la crème solaire. Entre le 15 juin et le 1er septembre, l'anti-moustiques passe dans la section "obligatoire"!;
  • Une tente, si vous comptez tenter la vraie aventure, sinon la plupart des circuits offrent l'hébergement en yourte ou vous prêterons/louerons l'équipement nécessaire;
  • Des lingettes humides pour bébé, complément ou alternative à la toilette dans les rivières;
  • Equipement photo (chargeur et câble de transfert). La bonne nouvelle c'est que les prises sont les mêmes qu'en Europe continentale (220V/50Hz, deux prises mâles);
  • Une housse étanche pour le sac (recommandé).
Tout équipé(e), vous peserez 12 kilos de plus grand maximum.

Inutile:
  • Un guide touristique, genre Lonely Planet / Routard. Il y a assez peu de monuments et musées à voir, et les informations vraiment utiles changent plus vite que les rééditions; vous aurez les mêmes en plus frais par le bouche à oreille des autres voyageurs que vous croiserez;
  • Un guide de conversation. Soyons honnêtes, avec 7 cas (+un huitième pour adresser les personnes par leur titre) et un alphabet cyrillique inadapté à la prononciation, vous n'y apprendrez pas grand chose. J'ai laissé tomber le mien et me suis contenté de pointer des trucs au hasard en disant "inioué?" ("Qu'est-ce que c'est?") et en répétant la réponse. Le langage des signes et le petit nègre, on ne fait pas mieux pour communiquer;
  • Téléphone portable et son chargeur. Vous n'appellerez personne, il y a internet partout, et c'est un poids/volume faible mais non totalement négligeable (à moins qu'il fasse aussi appareil photo);
  • Pas de vaccins nécessaires à ma connaissance.
Oui, en yak aussi c'est possible.
Sur place:
Transports
Le trajet depuis l'aéroport d'Oulan-Bator au centre est d'environ 12-15 dollars... et 0.2 USD en bus (le 11 ou le 22, qui arrivent sur la route un peu plus loin - je ne recommande pas si vous débarquez tout juste, il faut un peu chercher. Aucun problème au retour par contre). 
Si vous venez d'Irkoutsk (un train / jour, 24h+, env. 150 USD) ou Pékin (1 / semaine, 24h+, env. 200 USD), la gare est à 20 minutes à pied au sud-ouest du centre-ville (mais facile à trouver), la station de bus à même distance mais plein ouest (Dragon station, sur Peace Ave, votre axe de référence). Les taxis ont un compteur, vérifiez juste qu'il soit à zéro. Vous pouvez également héler n'importe quelle auto, et paierez 500 tugrugs du km (un peu moins de 0.5 USD) - notez le compteur kilométrique au démarrage.

Note importante: il est possible de traverser la frontière sino-mongole à pied - c'est juste un peu plus compliqué qu'avec le train direct. Il en existe un quotidien jusqu'à Zamyn-Üüd, à partir d'où vous prendrez un taxi jusqu'au poste frontière et attendrez le train coté chinois à Erenhot. Le seul soucis est que le train mongol arrive à 7h du matin, et le chinois part vers minuit (il est aussi possible de prende un bus). L'un dans l'autre, le trajet complet coûte une fraction du direct, donc une option budgétaire à considérer.

A travers le pays, les distances sont grandes:
  • 26h depuis Irkutsk ou Pékin en train;
  • 15h de bus minimum jusqu'au Gobi;
  • 7h vers Tsertserleg (et encore plusieurs heures de voiture -si vous en trouvez une- vers le lac Blanc)
  • 2h vers le Terelj;
  • 3 jours minimum vers la frontière ouest.
Les bus roulent assez peu de nuit, mais quand on voit les routes hors de l'axe Russie-Chine, c'est pas forcément une mauvaise chose. Il est également possible de faire du stop, tout le monde s'arrête (et hors OB c'est gratuit), il faut juste être patient car il n'y a pas grand monde quand on s'éloigne des centres urbains.


Hébergement:
Vous pouvez tenter le Couchsurfing, mais vu les prix locaux c'est presque moins bien car votre hôte ne sera pas forcément au centre-ville. Deux auberges à recommander:
  • Gana's guesthouse, tenue par le sympathique et tranquille pater familias du même nom. Calme, à un jet de pierre du monastère Gandan et de son Bouddha géant, et à 10 minutes à pied du magasin d'État. Bonus: la seule auberge à ma connaissance où vous logerez dans une yourte sur le toit! (5 USD/nuit). Spartiate.
  • Khongor (par ouï-dire), en plein centre. Réserver à l'avance (5 USD).
  • Evitez Golden Gobi: en plein centre, c'est très sympathique et propre, mais une vraie boîte de sardines. Dommage (6 USD/nuit).
Il y a en fait plein d'autres auberges, la meilleures chose est de demander conseil aux personnes croisées lors de vos étapes précédentes si vous arrivez de Chine ou de Russie.

Tours:
Passez par une agence locale plutôt que réserver à l'avance. Toutes les auberges proposent des tours de longueur variable et arrangeable. Comptez 30 à 50 USD par jour pour un guide avec cheval (plus de gens = moins cher). Pour l'authentique, allez voir ger to ger, une agence montée par USAID et qui fait dans le développement durable. Cours obligatoire sur la culture locale avant de partir (25 USD / 2h), on fait les choses sérieusement en dépit de leurs brochures en mauvais anglais.

Très clairement des délinquants.
Sécurité:
A priori pas de soucis, mais Oulan Bator est un peu différente: beaucoup d'alcoholisme (et donc de bagarres à la sortie des bars), et surtout gros problème de pickpockets, comme en fait je n'en avais jamais vu auparavant. Ne prenez que du cash (et pas beaucoup) sur vous, le portefeuille et tout ce qui fait une bosse dans la poche (portefeuille, passeport, téléphone) reste à l'auberge. Votre sac sera ouvert ou découpé sans que vous le réalisiez. Ils sont très doués (mais pas de violence, si on se fait attraper on s'excuse...).

mardi 14 juin 2011

Voyager en Transsibérien

On m'a récemment demandé des détails sur comment voyager où, ce qui tombe bien vu que j'ai pas mal tendance à voyager n'importe où et un peu n'importe comment. Voici donc deux billets écrits sur la route et sans lien avec Wikipédia pour faire profiter à ceux d'entre vous que l'aventure tente d'une information utile et de première main: une compilation d'infos que j'ai cherchées avant de partir, pas forcément trouvées, et qui donc seront utiles au visiteur occasionel tombant ici par le hasard de Google.

Premier billet - le transsibérien (ou plutôt le transmongolien dans mon cas, mais le principe est le même). Demain, la Mongolie.

Avant de partir:
Apprenez à déchiffrer le cyrillique. Ca sera la différence entre des vacances exotiques et une galère sans fin.

Visas: la Russie possède un double système soviétique en matière de visas et d'administration qui fait que courtoisie et bon sens sont sévèrement réprimés. Attendez-vous donc à de mauvaises surprises, en partie parce que chaque consulat ou ambassade édicte un peu ses propres règles.Occupez-vous en donc à l'avance.

Les documents de base demandés sont:
  1. Votre passeport;
  2. Un formulaire de demande de visa, avec photo;
  3. Une invitation:
  4. Une preuve de billet retour (email de confirmation par ex.);
  5. Une preuve de paiement des frais de visa (entre 80 et 150 USD, selon que ce soit rapide (30') ou normal (4-5j.))
Il pourra accessoirement être demandé un deuxième exemplaire du formulaire de demande avec photo, un itinéraire détaillé et, pour les non-nationaux (faisant la demande dans un pays autre que celui de leur passeport d'origine), une copie de votre certificat d'établissement: il faut donc faire la demande dans le pays où vous vivez plutôt que lors de votre dernière étape avant d'entrer en Russie (mais là aussi cette règle est variable: j'ai vu des gens faire leur visa de transit à l'Ambassade russe d'Oulan Bator - ouverte 1h par jour pour les étrangers).

Concernant l'invitation, pas la peine de réserver tous vos hotels à l'avance: vous pouvez demander une invitation pour une trentaine de dollars auprès d'agences telles que VisatoRussia - indiquez juste les villes où vous comptez rester, ils vous renverront une invitation en bonne et due forme. Vous avez droit à trente jours, donc même si vous comptez faire moins demandez le maximum, ça vous laissera de la marge de manoeuvre pour le même prix.

Enfin, coté avion Aeroflot est probablement la meilleure option, mais un bon outil à connaître pour comparer les prix est Hipmunk.

Sur place:
1. Logement:
Moscou est une ville chère, et ça n'est pas peu dire. Une solution pour économiser sur le logement (y compris lors de vos étapes) est de passer par Couchsurfing ou Hospitality Club. Cela consiste en gros à loger chez l'habitant, sur le canapé de service s'il y en a un. Souvent spartiate, mais gratuit et pratique pour avoir un contact sur place. Sinon bonne auberge à Irkoutsk: le Baikaler Hostel - faites attention qu'en Russie les hotels et pension ne sont pas indiqués, donc n'hésitez pas à rentrer dans les immeubles et demander au concierge de service (ou regarder les noms sur l'interphone) si vous êtes sûrs de l'adresse.
2. Enregistrement (Registratsia)
Encore une survivance soviétique. Supposémment obligatoire si vous restez plus de deux jours de semaine dans une ville, ou sept jours dans le même oblast. Votre hotel peut aller la faire pour vous moyennant finance, sinon au bureau de poste du coin (d'où l'idée des jours de semaine). Je ne l'ai jamais faite, on ne m'a jamais rien demandé.

3. Train
Vous allez sinon acheter votre billet de train sur place, parce que c'est facile et infiniment moins cher que par une agence. Il vous suffit pour cela de prendre simplement 1) votre passeport et 2) le cash nécessaire.

Platskart.
Il existe plusieurs trains par jour jusqu'à Irkoutsk voire Ulan Ude, qui ensuite suivent différentes routes (Tchita, Vladivostok, Pekin ou Pekin via Oulan-Bator). Vous pouvez consulter les horaires sur tutu.ru ou rzd.ru, la première ayant à mon avis une interface plus pratique car si tout en russe, au moins elle prend les caractères latins pour les villes. 

Note: bien qu'on y voie le logo Visa, il ne semble pas possible d'acheter son billet de l'étranger: il faut donc aller sur place - le plus simple étant peut-être de faire une "fausse" réservation (indiquant ville, places, dates) et d'imprimer toutes ces infos avant la page de paiement: cela vous évitera des discussions au guichet.

Vous avez en gros trois catégories: première (Люкс / Liouks - deux personnes par compartiment), seconde (Купе - coupé, 4 personnes), et troisième (Плацкарт / Platskart - wagon ouvert: imaginez un sous-marin rempli de réfugiés; tous ceux que j'ai croisé qui ont essayé ont cependant adoré l'ambiance). Les prix varient selon les jours, les trains, les classes bien sûr, mais pour le coupé aussi selon que vous preniez une couchette en hauteur ou pas (-30% environ pour les grimpeurs).

Pour un Moscou-Irkoutsk (5200 km / 87 heures), comptez un peu plus de 200 dollars US en coupé, dans les 140-150 en platskart. Pas vraiment la peine de réserver à l'avance sauf en périodes de vacances, mais ça ne coûte pas non plus grand chose de le faire. Le trajet Irkoutsk-Oulan Bator (26 heures) ne se fait qu'en coupé, et coûte environ 150 USD, idem pour OB - Pékin, qui lui ne part qu'une fois par semaine depuis OB. Le paiement se fait uniquement en roubles, mais à cause des taux de change mouvants je donne en dollars, monnaie de référence (il est cependant facile de changer n'importe quelle grande monnaie - EUR, CAD ou CHF).

Attention: tous les horaires sont sur le fuseau de Moscou - une arrivée à 04:30 à Irkoutsk veut donc dire 09:30 du matin, de la même manière qu'un départ depuis Irkoutsk à 11:30 est en fait à 16:30 (cela vaut pour tous les trajets, y compris de province à province). Malgré les distances, les horaires sont respectés à quelques minutes près. Autre particularité, les noms des stations sont ceux du temps de l'URSS (Ekaterinbourg = Sverdlovsk).

Une fois à bord et votre billet demandé, le ou la chef(fe) de wagon (provodnik/provotnitsa) vous donnera une paire de drap, une taie d'oreiller, et une serviette de toilette. Après ça, davaï!

Équipement:
Confort: le train sera votre maison: mettez vous à l'aise. La première chose que font les Russes est donc de se changer pour quelque chose de plus confortable: jogging ou short, et tongs. Prévoyez de faire de même, vous aurez beaucoup plus facilement trop chaud que trop froid.

Hygiène: vous l'aurez compris, celle-ci est minimale - les toilettes sont propres mais anciennes et basiques, et n'ont guère qu'un robinet d'eau pour la toilette. La meilleure option est de prendre un petit sachet de lingettes humides pour bébés. Attention: les toilettes sont fermées à partir de 20 minutes avant l'arrivée dans une nouvelle gare.

Nourriture: il y a un arrêt long (30 min.) toutes les 4-5 heures. Des babouchkas viendront sûrement sur le quai vendre divers produits (pierogis, fruits, bière) pour trois francs six sous, et si ce n'est pas le cas (surtout les très grandes villes), alors il y a forcément une supérette dans ou à côté de la gare: n'hésitez pas à sortir explorer. Le wagon restaurant, est aussi étonnamment abordable et bon (note: il n'y en a pas sur le trajet Irkoutsk - OB).

Enfin, sachez que l'eau bouillante est gratuite et à volonté, dans le samovar près de la cabine du provodnik: pensez à prendre donc une tasse en métal, des sachets de thé, et un ou deux paquets de nouilles instantanées.

Lecture: le temps passe extraordinairement vite. On discute, on est à l'aise, j'ai à peine eu le temps de toucher mes sudokus. Prévoyez quand même de la lecture - j'ai essayé Dostoïevski (L'Idiot), mais c'est lourd et pas très rock n'roll. Ma découverte russe aura été Une saga moscovite, de Vassili Axionov, qui raconte le devenir d'une famille russe pendant les trente années du stalinisme. Si vous aimez l'Histoire, la guerre et la politique, c'est vraiment une grande épopée.

lundi 13 juin 2011

Pendant ce temps

...à Vera Cruz.

J'ai deux jours à tuer à Oulan Bator en attendant la prochaine étape. J'espère pouvoir en profiter pour répondre à de récentes interrogations qui m'ont été communiquées.