Je découvre, à la dure, que ce qu'on attend d'un arbitre, essentiellement, c'est qu'il se garde bien d'essayer d'arbitrer. C'est en tout cas la leçon que je retire de la deuxième récusation dont je suis l'objet, cette fois de la part de Gustave Graetzlin dans l'
arbitrage qui l'oppose à Moyg. A ce rythme, et comme on me l'a très justement fait remarquer, je suis bien parti pour être le premier arbitre qui aura passé tout une session du Comité d'arbitrage... sans avoir déposé d'avis (auquel cas on revient au postulat premier).
Tout cela est révélateur de bien des choses - à commencer par le fait que je devrais apprendre à me tenir tranquille, mais on ne se refait pas -, et l'on voudra certainement commenter l'inclusion par
48 personnes de cet arbitrage dans leur liste de suivi.
Mais dans le cas d'espèce, j'ai surtout l'impression que Gustave a commis à la fois une erreur tactique, et une erreur stratégique.
J'essplique.
Le contexte d'abord. Moyg dépose une demande d'arbitrage contre Gustave Graetzlin, arguant du fait que celui-ci est inutilement agressif avec ceux avec qui il est en désaccord préférant "aller les critiquer sur le bistro" - en clair anti-collaboratif, crime quasi-suprême sur Wikipédia pour un utilisateur enregistré
1. Ca, c'était il y a dix jours, l'arbitrage etant déclaré recevable le 16 août.
Hier (le 24), Gustave
demande s'il lui est possible de battre le rappel des gens "à qui [il] a rendu service, et qui ont apprécié [son] esprit collaboratif". Je précise qu'à l'heure où il dépose sa demande, une douzaine de personnes se sont déjà exprimées, une majorité pour protester de la bonne tenue de l'intimé. J'ignore aussi à ce moment (ce n'est pas dans le mot de GG), que Moyg avait signalé la recevabilité de l'arbitrage par le biais de
son compte Twitter2.
Ignorant de tout cela
3, je
réponds donc que battre le rappel de ses copains n'est pas utile, que les arbitres ont bien compris et que, de toute façon, un arbitrage n'est ni un procès, ni un concours de beauté où l'on recensera ses amis (ce que la plupart des gens semblent avoir du mal à comprendre).
Gustave Graetzlin signale qu'il
demande ma récusation un peu plus tard dans la nuit.
L'erreur tactique, premièrement, aura été de demander à pouvoir spammer ses copains pour multiplier les témoignages. C'est insultant pour les arbitres (vous ne connaissez pas WP, vous ne me connaissez pas, mais attendez de voir combien j'ai de gens derrière moi, je ne peux être que quelqu'un de bien) et, plus prosaïquement, c'est probablement inutile de faire répéter 30 fois la même litanie de compliments quand il n'y a pas si longtemps les arbitres étaient ceux qui demandaient que les argumentations se limitent à 500 mots. En clair, lire des trucs inutiles et répétitifs gonfle tout le monde - quel intérêt dès lors à vouloir en rajouter?
L'erreur stratégique, après cela, aura été dans l'usage de la récusation. Sitôt la recevabilité déclarée, Moyg
annonçait ne pas vouloir demander de récusation. A tort ou à raison, il joue la confiance. Gustave s'est pour sa part bien gardé de le faire, à tel point que je me suis même demandé s'il était au courant de ce "droit".
Mais quel est le message que l'on transmet aux arbitres restant, quand on est accusé de ne pas tolérer la contradiction et qu'on se garde un joker dans la manche pour éjecter le premier arbitre qui ne va pas immédiatement dans votre sens?
Ce message, vous l'aurez deviné c'est que
ce qu'on lui reproche est probablement vrai.
1. Le crime suprême des IP anonymes étant bien sûr le vandalisme.
2. Je donne un franc à qui m'explique et me convainc de l'utilité de ce service.
3. En fait même si je l'avais su ma réponse aurait été la même.