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jeudi 16 juin 2011

A cheval en Mongolie

Deuxième billet (antidaté pour coller au précédent) pour les aspirants routards: la Mongolie. En cas de questions: pp.lechien chez gmail.com (mais l'essentiel est là).

Avant de partir
Visa: en quelques jours à n'importe quelle ambassade de Mongolie, et pour lequel vous aurez besoin, en sus de votre passeport, de:
  • Un formulaire avec photo;
  • Des sous (se renseigner, le coût varie selon les pays);
  • Une enveloppe timbrée pour le renvoi du passeport.
Une liste des ambassades et consulats se trouve ici: il est possible de demander un visa à Irkoutsk et Ulan-Ude, dernières étapes russes du transmongolien, mais pas directement à la frontière. Vous avez droit à 30 jours, renouvelables une fois. Il est possible d'obtenir 3 mois d'un coup, mais la demande doit être faite lors de la demande originale (i.e. impossible d'obtenir 2 extensions successives de 30 jours). En cas de dépassement du séjour, l'amende est de 500 dollars au maximum (pro rata temporis, en plus).

N'oubliez pas de scanner et vous envoyer par email une copie de votre passeport (+page de visa), et de garder une copie dans votre sac (ou dans le sac de votre binôme de voyage si vous êtes deux). Notez aussi quelque part (i.e. pas juste dans votre portable) le numéro de l'ambassade locale et celui d'un ami de confiance (et polyglotte), au cas où vous ayiez un accident et ne puissiez communiquer.

Prévoyez trois semaines sur place au minimum (1 jour aller, 1 jour retour, 1-2j à Oulan Bator, et 2 semaines à crapahuter).

Equipement:
Partons du principe que vous ne venez pas pour admirer la statue géante de Gengis Khan mais, quand même, profiter de la nature locale. Vu la rareté des moyens de transports, vous voudrez voyager léger car tout se trouvera sur votre dos.

Obligatoire:
Zzzzzz...
  • Un sac de couchage: compact mais chaud. Le mien est un sac momie en plume d'oie (soit -8°C max, confort -2°C, attention à la distinction) de 1.8 kg  (j'avais pas de sous à l'époque, on fait plus léger maintenant et je prendrais un modèle trois saisons plutot que deux). Si vous avez chaud le sac s'ouvre, si vous avez froid vous maudirez ces économies de bout de chandelle juste avant de sombrer dans l'hypothermie.
    Pour info, il a neigé 3cm sur Oulan Bator le 21 mai, et début juin j'ai passé trois matinées de suite à devoir briser la glace des rivières pour avoir de l'eau! N'oubliez pas d'enlever vos vêtements pour dormir et de les glisser dans votre sac, les premières minutes du réveil n'en seront que plus supportables;
  • Un  gros pull, une veste polaire (si hors juillet-août), un coupe-vent;
  • Deux paires de chaussettes longues (jusqu'au genou - chaussettes courtes = frottements à cheval = brûlure et épilation garantie), deux sous-vêtements, deux t-shirts. Pourquoi toujours par deux? Parce que vous porterez l'un quand vous laverez / ferez sécher l'autre (et ça ne sera pas souvent); 
  • De bonnes chaussures de randonnée, étanches. J'ai des Timberland avec semelles de chez Vibram, elles ont depuis trois ans enduré villes, montagnes, rivières et volcans, et les semelles sont comme neuves;
  • Une boite d'allumettes (pas un briquet);
  • Un rouleau de papier toilette, qui servira pour les fesses, le nez qui coule, la vaisselle et l'allumage du feu - préférez le modèle soviétique genre papier journal recyclé au truc rose tout doux pour les fesses mais inutile dès que c'est humide. On en trouve dans tous les supermarchés hors de l'UE;
  • Un vrai couteau de camping, i.e. une lame d'au moins 10 cm et qui coupe. Le mien a un ouvre-boîte, cuiller et fourchette intégrée. Couteau suisse = sympa mais trop petit;
  • Une tasse en métal;
  • Dentifrice, brosse à dent, barre de savon (si vous partez longtemps sur le terrain, sachez qu'on fait mal sa lessive avec du gel douche); 
  • Aspirine/ibuprofène (pour les soirées vodka), imodium (uniquement si vous devez vous déplacer: ce truc ne guérit rien mais bloque le transit, la seule façon de guérir étant d'évacuer (et boire) - si vous restez trop longtemps à en prendre, attention à l'occlusion intestinale), gros pansements (plus faciles à découper), pastilles Micropur™ pour l'eau, solution antiseptique, pince à épiler;
  • Une paire de tongs, une serviette de toilette;
  • Un ou deux ziplocs (sachets en plastique refermable), pour le passeport et billets;
  • Une gourde en métal.
Pour le sac, un 65 litres devrait largement suffir (< 3kg). Comme pour le sac de couchage, investissez et préférez un modèle avec plein de poches. J'ai un Jaguar55 de Karrimor (ancien modèle: 10 ans et une seule accroche cassée dans un avion), mais j'ai croisé quelqu'un avec un Haglöfs qui m'a beaucoup plu. Backpack p0rn!

Facultatif:
  • De l'anti-moustiques et de la crème solaire. Entre le 15 juin et le 1er septembre, l'anti-moustiques passe dans la section "obligatoire"!;
  • Une tente, si vous comptez tenter la vraie aventure, sinon la plupart des circuits offrent l'hébergement en yourte ou vous prêterons/louerons l'équipement nécessaire;
  • Des lingettes humides pour bébé, complément ou alternative à la toilette dans les rivières;
  • Equipement photo (chargeur et câble de transfert). La bonne nouvelle c'est que les prises sont les mêmes qu'en Europe continentale (220V/50Hz, deux prises mâles);
  • Une housse étanche pour le sac (recommandé).
Tout équipé(e), vous peserez 12 kilos de plus grand maximum.

Inutile:
  • Un guide touristique, genre Lonely Planet / Routard. Il y a assez peu de monuments et musées à voir, et les informations vraiment utiles changent plus vite que les rééditions; vous aurez les mêmes en plus frais par le bouche à oreille des autres voyageurs que vous croiserez;
  • Un guide de conversation. Soyons honnêtes, avec 7 cas (+un huitième pour adresser les personnes par leur titre) et un alphabet cyrillique inadapté à la prononciation, vous n'y apprendrez pas grand chose. J'ai laissé tomber le mien et me suis contenté de pointer des trucs au hasard en disant "inioué?" ("Qu'est-ce que c'est?") et en répétant la réponse. Le langage des signes et le petit nègre, on ne fait pas mieux pour communiquer;
  • Téléphone portable et son chargeur. Vous n'appellerez personne, il y a internet partout, et c'est un poids/volume faible mais non totalement négligeable (à moins qu'il fasse aussi appareil photo);
  • Pas de vaccins nécessaires à ma connaissance.
Oui, en yak aussi c'est possible.
Sur place:
Transports
Le trajet depuis l'aéroport d'Oulan-Bator au centre est d'environ 12-15 dollars... et 0.2 USD en bus (le 11 ou le 22, qui arrivent sur la route un peu plus loin - je ne recommande pas si vous débarquez tout juste, il faut un peu chercher. Aucun problème au retour par contre). 
Si vous venez d'Irkoutsk (un train / jour, 24h+, env. 150 USD) ou Pékin (1 / semaine, 24h+, env. 200 USD), la gare est à 20 minutes à pied au sud-ouest du centre-ville (mais facile à trouver), la station de bus à même distance mais plein ouest (Dragon station, sur Peace Ave, votre axe de référence). Les taxis ont un compteur, vérifiez juste qu'il soit à zéro. Vous pouvez également héler n'importe quelle auto, et paierez 500 tugrugs du km (un peu moins de 0.5 USD) - notez le compteur kilométrique au démarrage.

Note importante: il est possible de traverser la frontière sino-mongole à pied - c'est juste un peu plus compliqué qu'avec le train direct. Il en existe un quotidien jusqu'à Zamyn-Üüd, à partir d'où vous prendrez un taxi jusqu'au poste frontière et attendrez le train coté chinois à Erenhot. Le seul soucis est que le train mongol arrive à 7h du matin, et le chinois part vers minuit (il est aussi possible de prende un bus). L'un dans l'autre, le trajet complet coûte une fraction du direct, donc une option budgétaire à considérer.

A travers le pays, les distances sont grandes:
  • 26h depuis Irkutsk ou Pékin en train;
  • 15h de bus minimum jusqu'au Gobi;
  • 7h vers Tsertserleg (et encore plusieurs heures de voiture -si vous en trouvez une- vers le lac Blanc)
  • 2h vers le Terelj;
  • 3 jours minimum vers la frontière ouest.
Les bus roulent assez peu de nuit, mais quand on voit les routes hors de l'axe Russie-Chine, c'est pas forcément une mauvaise chose. Il est également possible de faire du stop, tout le monde s'arrête (et hors OB c'est gratuit), il faut juste être patient car il n'y a pas grand monde quand on s'éloigne des centres urbains.


Hébergement:
Vous pouvez tenter le Couchsurfing, mais vu les prix locaux c'est presque moins bien car votre hôte ne sera pas forcément au centre-ville. Deux auberges à recommander:
  • Gana's guesthouse, tenue par le sympathique et tranquille pater familias du même nom. Calme, à un jet de pierre du monastère Gandan et de son Bouddha géant, et à 10 minutes à pied du magasin d'État. Bonus: la seule auberge à ma connaissance où vous logerez dans une yourte sur le toit! (5 USD/nuit). Spartiate.
  • Khongor (par ouï-dire), en plein centre. Réserver à l'avance (5 USD).
  • Evitez Golden Gobi: en plein centre, c'est très sympathique et propre, mais une vraie boîte de sardines. Dommage (6 USD/nuit).
Il y a en fait plein d'autres auberges, la meilleures chose est de demander conseil aux personnes croisées lors de vos étapes précédentes si vous arrivez de Chine ou de Russie.

Tours:
Passez par une agence locale plutôt que réserver à l'avance. Toutes les auberges proposent des tours de longueur variable et arrangeable. Comptez 30 à 50 USD par jour pour un guide avec cheval (plus de gens = moins cher). Pour l'authentique, allez voir ger to ger, une agence montée par USAID et qui fait dans le développement durable. Cours obligatoire sur la culture locale avant de partir (25 USD / 2h), on fait les choses sérieusement en dépit de leurs brochures en mauvais anglais.

Très clairement des délinquants.
Sécurité:
A priori pas de soucis, mais Oulan Bator est un peu différente: beaucoup d'alcoholisme (et donc de bagarres à la sortie des bars), et surtout gros problème de pickpockets, comme en fait je n'en avais jamais vu auparavant. Ne prenez que du cash (et pas beaucoup) sur vous, le portefeuille et tout ce qui fait une bosse dans la poche (portefeuille, passeport, téléphone) reste à l'auberge. Votre sac sera ouvert ou découpé sans que vous le réalisiez. Ils sont très doués (mais pas de violence, si on se fait attraper on s'excuse...).

mardi 14 juin 2011

Voyager en Transsibérien

On m'a récemment demandé des détails sur comment voyager où, ce qui tombe bien vu que j'ai pas mal tendance à voyager n'importe où et un peu n'importe comment. Voici donc deux billets écrits sur la route et sans lien avec Wikipédia pour faire profiter à ceux d'entre vous que l'aventure tente d'une information utile et de première main: une compilation d'infos que j'ai cherchées avant de partir, pas forcément trouvées, et qui donc seront utiles au visiteur occasionel tombant ici par le hasard de Google.

Premier billet - le transsibérien (ou plutôt le transmongolien dans mon cas, mais le principe est le même). Demain, la Mongolie.

Avant de partir:
Apprenez à déchiffrer le cyrillique. Ca sera la différence entre des vacances exotiques et une galère sans fin.

Visas: la Russie possède un double système soviétique en matière de visas et d'administration qui fait que courtoisie et bon sens sont sévèrement réprimés. Attendez-vous donc à de mauvaises surprises, en partie parce que chaque consulat ou ambassade édicte un peu ses propres règles.Occupez-vous en donc à l'avance.

Les documents de base demandés sont:
  1. Votre passeport;
  2. Un formulaire de demande de visa, avec photo;
  3. Une invitation:
  4. Une preuve de billet retour (email de confirmation par ex.);
  5. Une preuve de paiement des frais de visa (entre 80 et 150 USD, selon que ce soit rapide (30') ou normal (4-5j.))
Il pourra accessoirement être demandé un deuxième exemplaire du formulaire de demande avec photo, un itinéraire détaillé et, pour les non-nationaux (faisant la demande dans un pays autre que celui de leur passeport d'origine), une copie de votre certificat d'établissement: il faut donc faire la demande dans le pays où vous vivez plutôt que lors de votre dernière étape avant d'entrer en Russie (mais là aussi cette règle est variable: j'ai vu des gens faire leur visa de transit à l'Ambassade russe d'Oulan Bator - ouverte 1h par jour pour les étrangers).

Concernant l'invitation, pas la peine de réserver tous vos hotels à l'avance: vous pouvez demander une invitation pour une trentaine de dollars auprès d'agences telles que VisatoRussia - indiquez juste les villes où vous comptez rester, ils vous renverront une invitation en bonne et due forme. Vous avez droit à trente jours, donc même si vous comptez faire moins demandez le maximum, ça vous laissera de la marge de manoeuvre pour le même prix.

Enfin, coté avion Aeroflot est probablement la meilleure option, mais un bon outil à connaître pour comparer les prix est Hipmunk.

Sur place:
1. Logement:
Moscou est une ville chère, et ça n'est pas peu dire. Une solution pour économiser sur le logement (y compris lors de vos étapes) est de passer par Couchsurfing ou Hospitality Club. Cela consiste en gros à loger chez l'habitant, sur le canapé de service s'il y en a un. Souvent spartiate, mais gratuit et pratique pour avoir un contact sur place. Sinon bonne auberge à Irkoutsk: le Baikaler Hostel - faites attention qu'en Russie les hotels et pension ne sont pas indiqués, donc n'hésitez pas à rentrer dans les immeubles et demander au concierge de service (ou regarder les noms sur l'interphone) si vous êtes sûrs de l'adresse.
2. Enregistrement (Registratsia)
Encore une survivance soviétique. Supposémment obligatoire si vous restez plus de deux jours de semaine dans une ville, ou sept jours dans le même oblast. Votre hotel peut aller la faire pour vous moyennant finance, sinon au bureau de poste du coin (d'où l'idée des jours de semaine). Je ne l'ai jamais faite, on ne m'a jamais rien demandé.

3. Train
Vous allez sinon acheter votre billet de train sur place, parce que c'est facile et infiniment moins cher que par une agence. Il vous suffit pour cela de prendre simplement 1) votre passeport et 2) le cash nécessaire.

Platskart.
Il existe plusieurs trains par jour jusqu'à Irkoutsk voire Ulan Ude, qui ensuite suivent différentes routes (Tchita, Vladivostok, Pekin ou Pekin via Oulan-Bator). Vous pouvez consulter les horaires sur tutu.ru ou rzd.ru, la première ayant à mon avis une interface plus pratique car si tout en russe, au moins elle prend les caractères latins pour les villes. 

Note: bien qu'on y voie le logo Visa, il ne semble pas possible d'acheter son billet de l'étranger: il faut donc aller sur place - le plus simple étant peut-être de faire une "fausse" réservation (indiquant ville, places, dates) et d'imprimer toutes ces infos avant la page de paiement: cela vous évitera des discussions au guichet.

Vous avez en gros trois catégories: première (Люкс / Liouks - deux personnes par compartiment), seconde (Купе - coupé, 4 personnes), et troisième (Плацкарт / Platskart - wagon ouvert: imaginez un sous-marin rempli de réfugiés; tous ceux que j'ai croisé qui ont essayé ont cependant adoré l'ambiance). Les prix varient selon les jours, les trains, les classes bien sûr, mais pour le coupé aussi selon que vous preniez une couchette en hauteur ou pas (-30% environ pour les grimpeurs).

Pour un Moscou-Irkoutsk (5200 km / 87 heures), comptez un peu plus de 200 dollars US en coupé, dans les 140-150 en platskart. Pas vraiment la peine de réserver à l'avance sauf en périodes de vacances, mais ça ne coûte pas non plus grand chose de le faire. Le trajet Irkoutsk-Oulan Bator (26 heures) ne se fait qu'en coupé, et coûte environ 150 USD, idem pour OB - Pékin, qui lui ne part qu'une fois par semaine depuis OB. Le paiement se fait uniquement en roubles, mais à cause des taux de change mouvants je donne en dollars, monnaie de référence (il est cependant facile de changer n'importe quelle grande monnaie - EUR, CAD ou CHF).

Attention: tous les horaires sont sur le fuseau de Moscou - une arrivée à 04:30 à Irkoutsk veut donc dire 09:30 du matin, de la même manière qu'un départ depuis Irkoutsk à 11:30 est en fait à 16:30 (cela vaut pour tous les trajets, y compris de province à province). Malgré les distances, les horaires sont respectés à quelques minutes près. Autre particularité, les noms des stations sont ceux du temps de l'URSS (Ekaterinbourg = Sverdlovsk).

Une fois à bord et votre billet demandé, le ou la chef(fe) de wagon (provodnik/provotnitsa) vous donnera une paire de drap, une taie d'oreiller, et une serviette de toilette. Après ça, davaï!

Équipement:
Confort: le train sera votre maison: mettez vous à l'aise. La première chose que font les Russes est donc de se changer pour quelque chose de plus confortable: jogging ou short, et tongs. Prévoyez de faire de même, vous aurez beaucoup plus facilement trop chaud que trop froid.

Hygiène: vous l'aurez compris, celle-ci est minimale - les toilettes sont propres mais anciennes et basiques, et n'ont guère qu'un robinet d'eau pour la toilette. La meilleure option est de prendre un petit sachet de lingettes humides pour bébés. Attention: les toilettes sont fermées à partir de 20 minutes avant l'arrivée dans une nouvelle gare.

Nourriture: il y a un arrêt long (30 min.) toutes les 4-5 heures. Des babouchkas viendront sûrement sur le quai vendre divers produits (pierogis, fruits, bière) pour trois francs six sous, et si ce n'est pas le cas (surtout les très grandes villes), alors il y a forcément une supérette dans ou à côté de la gare: n'hésitez pas à sortir explorer. Le wagon restaurant, est aussi étonnamment abordable et bon (note: il n'y en a pas sur le trajet Irkoutsk - OB).

Enfin, sachez que l'eau bouillante est gratuite et à volonté, dans le samovar près de la cabine du provodnik: pensez à prendre donc une tasse en métal, des sachets de thé, et un ou deux paquets de nouilles instantanées.

Lecture: le temps passe extraordinairement vite. On discute, on est à l'aise, j'ai à peine eu le temps de toucher mes sudokus. Prévoyez quand même de la lecture - j'ai essayé Dostoïevski (L'Idiot), mais c'est lourd et pas très rock n'roll. Ma découverte russe aura été Une saga moscovite, de Vassili Axionov, qui raconte le devenir d'une famille russe pendant les trente années du stalinisme. Si vous aimez l'Histoire, la guerre et la politique, c'est vraiment une grande épopée.

jeudi 21 avril 2011

Wikimedia Suisse aime les monuments suisses

Vous l'ignorez peut-être, mais en Suisse et dans beaucoup d'autres pays, pour Pâques, ce sont à la fois le vendredi et le lundi qui sont fériés.

J'avais d'abord songé à jeûner, puis à me gaver d'agneau mais, devant ce magnifique printemps et la perspective d'avoir quatre jours de congés, j'ai décidé d'opter pour le plan B: j'enfourche ma  mötö et je pars mettre un pied dans chacun des 26 cantons suisses, variante intéressante et touristique du problème du voyageur de commerce. Il est un jour dans la vie d'un homme où l'on ne peut simplement plus résister à l'appel de noms aussi terriblement exotiques que Schaffhouse, Porrentruy et Appenzell Rhodes-Extérieures. Ce jour-là est arrivé pour moi.

Mais jusque là vous vous en moquez et vous avez bien raison.

Là où tout cela devient intéressant, c'est que cet été plusieurs associations Wikimedia vont lancer une initiative à l'échelle européenne intitulée "Wiki loves monuments". Pour faire court, il s'agit d'attirer l'attention des gens sur le fait que si on a désormais dix millions de documents sur la médiathèque Commons, une fois fait le tri des chats et autres images pas forcément utiles on se retrouve bizarrement avec assez peu de photos de monuments historiques.

C'est balot, et je ne pensais pas qu'un jour ce constat viendrait de moi.

Arrive Wikimedia Suisse (CH pour les intimes), qui a décidé d'être un peu plus organisée que la moyenne et d'en faire un concours basé, histoire d'être helvétiquement efficaces, sur la liste des monuments d'importance nationale tels que définis par le département fédéral de la culture. Ledit concours n'est pas encore ouvert mais se déroulera tout au long de l'été, soutenu notamment par ce site, qui a la bonne idée de localiser chacun des monuments sus-cités sur une carte du canton pertinent. En gros, si cet été vous décidez d'aller rendre visite à vos amis près de Gland1, dans le rupestre canton de Vaud, vous pourriez vous saisir de cette carte:


Ou télécharger les données KML pour les transférer sur votre GPS2. C'est quand même bien fait, et on rendra à César ce que Nicolas Ray et Ludo ont fait, car c'est un sacré bon boulot.

Donc voilà. Je pars (mal) mitrailler ce qui me tombera sous la main. Ce sera trop tôt pour gagner la Ferrari mise en jeu, mais ça n'est pas grave non plus. En attendant, je vous souhaite un bon week-end pascal.



1. Pour ceux que ça intéresserait, Gland (VD) est à quelques kilomètres du Fion (74).
2. Ne me demandez pas comment, je n'ai pas de GPS. La bonne nouvelle, c'est que j'ouïs dire qu'un tutoriel sur le sujet est toutefois disponible.