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jeudi 15 décembre 2011

Starcraft II

Vous l'aurez sans doute vu mentionnée ici ou , peut-être même aurez vous commencé à jouer avec: je parle bien sûr de la nouvelle interface d'édition de médiawiki, le logiciel qu'on trouve sous le capot de Wikipédia. Il n'y a pas à dire, c'est bien fait

C'est pareil, mais différent.
En gros on a supprimé la fenêtre d'édition pour permettre l'écriture directement dans le texte. Je me suis même pris à penser "wow, vivement qu'ils mettent tout ça en place!"

Et puis je me suis souvenu de Starcraft II.

Starcraft II, pour les ignares1, est la suite de Starcraft tout court, un des meilleurs jeux de stratégie en temps réel qui fut, et dont le scénario n'est pas fondamental au propos de ce billet. Ce dont il faut se souvenir, c'est que le premier opus fut un énorme succès à sa sortie en 1998. Un tel succès, à vrai dire, qu'on a assez rapidement compris (et annoncé) la sortie d'une deuxième version, vers le milieu des années 2000. Photos d'écrans et synopsis à l'appui.

La suite est effectivement sortie.

Douze ans après la première version. 

D'où l'intérêt de lire les petits caractères dans l'annonce faite sur le blog de la Fondation: mise en place prévue pour juin 2012, sur un petit wiki (e.g. un qui n'a pas trop d'infoboites ni de modèles imbriqués, a priori). Vu le temps qu'il a fallu pour sortir le "simple" redesign vector, la machine à chatons, et les boites à feedback (ces deux derniers n'étant il me semble toujours par disponibles de partout), je me dis que pour ce qui nous concerne, les francophones du troisième plus gros wiki, ça n'est pas gagné.



1. Ou les filles, soyons honnêtes dans le sexisme geek.

jeudi 24 novembre 2011

Chacun son combat

Ainsi donc, l'amendement 22 au projet de loi sur la retribution de la copie privée, amendement qui visait à la mise en place de la liberté de panorama en France, a été rejeté par les élus français. On remerciera MM. Lionel Tardy (UMP - Haute Savoie) et Jean Dionis du Séjour (NC - Lot-et-Garonne), les proposants ainsi que, même si le sourire sera un peu plus crispé, le Ministre Mitterrand, la rapporteuse Marie-Hélène Thoraval (UMP - Drôme) et surtout Patrick Bloche (PS - Paris), qui se sont opposés à l'amendement.

Le débat, plutôt intéressant, est disponible ici par écrit et  en vidéo, et la liste des votants devrait sous peu être en ligne . Il semble en gros qu'on ait suivi des disciplines de parti, puisque seuls les Nouveau-Centre ont soutenu leur collègue, tous les UMP et PS présents ayant voté contre (sauf un, Lionel Tardy: on n'est jamais trahi que par ses amis). C'est en soi un premier enseignement.

Le second enseignement, c'est que la politique c'est dur. Ce que je retiens du débat, au final, c'est que selon nos représentants (en tout cas ceux en séance en pleine nuit) la liberté de panorama c'est un truc bizarre dont on ne sait pas trop les effets, oulah, ça pourrait être dangereux-sait-on-jamais-il-faut-vite-une-étude-d'impact-sur-le-fait-qu'on-soit-archaïques. Je caricature un peu méchamment, tous les acteurs présents connaissaient visiblement leur dossier, même la rapporteuse qui a montré qu'elle avait fait ses devoirs:
"Depuis la loi du 1er août 2006 sur les droits d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information, s’agissant de l’article L. 122-5 du code de la propriété intellectuelle, il permet de disposer de la reproduction d’une œuvre d’art graphique, plastique ou architecturale par voie de presse écrite, audiovisuelle ou en ligne dans un but exclusif d’information immédiate et ceci est autorisé. En outre, la jurisprudence a permis de faire émerger ce qu’on appelle la théorie de l’accessoire, à savoir la représentation d’une œuvre située dans un lieu public qui est accessoire au sujet traité et échappe à la qualification de contrefaçon pourvu qu’elle soit fugitive."
Je ne sais pas pour vous, mais j'aurais du mal à citer tout cela dans une conversation à 23h30 passées. Je vous renvoie toutefois vers les billets de Jastrow (notamment le dernier) sur les points spécifiquement évoqués.

Pourquoi l'échec?
Viennent maintenant les usuels commentaires d'après match, où l'on se demande quel crime a encore commis l'infâme Raymond Domenech et comment on peut apprendre de nos échecs.

Concernant le ministre, je le soupçonne d'après ses commentaires de suivre sa rapporteuse et d'avoir juste envie de se coucher sans rentrer dans les détails d'une proposition qui, il le sent, n'est pas totalement à sa place ce soir. Pour Mme Thoraval, elle défend probablement son texte devant des mecs de son camp qui n'étaient pas dans sa commission (zéros amendements autres que d'orthographe selon Tardy, qui en a déposé 38 pour sa part) et, si ça se trouve ne l'ont pas prévenue avant (c'est en tout cas toujours ce genre de dynamique qu'on voit parfois là où je travaille: c'est fou ce que les gens sont territoriaux parfois). 

Il présente plutôt bien, je trouve.
Reste le cas Patrick Bloche, de loin l'adversaire le plus virulent ce soir-là de ce qu'il appelle "l'amendement Wikipédia". Ce n'est pas anodin comme remarque: il sait visiblement de quoi (et qui) il parle, dans la mesure où il pointe directement vers l'intérêt particulier du projet chez qui, il est vrai, la liberté de panorama a fait couler beaucoup, beaucoup d'octets. 

J'ai du coup moi aussi fait mes devoirs, et je suis allé voir (1) s'il savait vraiment de quoi il parle et (2) s'il n'a pas en fait juste une dent contre Wikipédia (ça arrive). Réglons d'emblée le deuxième point: il n'y a priori pas de contentieux entre l'encyclopédie et lui, à tout le moins dans la mesure où (i) son article ne fait pas ses poubelles; (ii) l'historique ne montre aucune tentative d'hagiographie dont l'auteur aurait été prestement bloqué-révoqué; (iii) il est parfaitement au courant de l'existence de l'article, vu que c'est lui qui a directement ou indirectement fourni la photo pour l'illustrer (cf. utilisateur:LaurentParis11, dont l'unique contribution sur Commons est... la mise en ligne d'une jolie photo du député).

Côté boulot, j'apprends en consultant sa fiche sur le site de l'Assemblée qu'il est membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation et co-président du groupe d'études parlementaire sur Internet, audiovisuel et société de l'information. Il s'occupe aussi de l'audiovisuel extérieur de la France et est membre du Haut conseil des musées de France. A première vue, la culture et sa diffusion, c'est donc plutôt son truc, surtout qu'il s'est apparemment opposé à HADOPI et se serait prononcé pour la licence globale. Enfin, et c'est le point qui m'a le plus intéressé, c'est que M.Bloche est le rédacteur de l'avis de la Commission de la culture sur le projet de loi de finances 2012, modestement intitulé "Création ; Transmission des savoirs et démocratisation de la culture", dont je recommande la lecture (ou à tout le moins le survol).

Rien que sur pedigree, ce monsieur devrait donc être du côté wikipédien. Et pourtant pas. Ou pas vraiment. Ou pas encore.

Prises de position
Bon, je vais être honnête, je trouve que son intervention est pas mal empreinte d'une certaine mauvaise foi, notamment sur le point DADVSI (voir vers 4:00 sur la vidéo). Mais si je recommande la lecture du rapport ci-dessus, c'est en fait parce qu'il est extrêmement informatif sur les priorités du député (c'est encore plus clair sur son site, en fait): visiblement, il s'agit avant tout pour lui d'assurer la rémunération des créateurs de contenus. Je n'ai pas l'impression qu'il croie beaucoup au libre ou au libre marché (voire au marché du libre), et ses interventions montrent souvent une plaidoirie pour le soutien affirmé de l'État (un point de vue qui se défend).

On peut aimer les subventions, mais il serait temps pour lui d'enlever ses oeillères et se rendre compte que d'autres modèles fonctionnent, sont viables, complémentent les démarches étatiques et encouragent de fait la création et la démocratisation du savoir (genre... Wikipédia, monstre libertarien s'il en est). Il me semble à tout le moins qu'un système hyper-restrictif est un frein à l'innovation parce que, honnêtement, un architecte a mieux à faire que gérer les droits visuels de ses bâtiments en l'absence d'organisme de collecte pour le faire à sa place (et qui mangerait tout en frais de fonctionnement de toute façon). Le problème de l'innovation, c'est qu'on ne sait pas à quoi elle va ressembler: pourquoi, dès lors, vouloir la brider?

Bref, il va falloir faire un peu de pédagogie. 

mardi 22 novembre 2011

Grassroots

L'info circule depuis quelques jours, notamment chez Moyg et sur le blog de Wikimédia France: un amendement à un projet de loi en discussion à partir du mercredi 23 novembre a été déposé à l'Assemblée nationale française. Le projet est le dernier à l'ordre d'une journée bien chargée, car dédiée au budget de la sécurité sociale1. Pour que la France avance dans l'ère internet, il nous faudra donc remplir trois conditions:
  1. Que les discussions sur la Sécu ne prennent pas tout le temps disponible;
  2. Que le projet de loi sur la copie privée soit accepté;
  3. Que l'amendement numéro 22 au projet de loi sur la copie privée soit accepté.
Ca fait beaucoup, mais avoir deux députés de l'actuelle majorité parlementaire pour présenter l'amendement, ça aide. Félicitations d'ailleurs aux gens de Wikimédia France qui les ont contactés et convaincus, c'est le genre d'exercice qui prend du temps. 

Comme c'est une opportunité qui ne se présente pas tous les jours, je vous propose d'aider et de faire un peu de grassroots campaign, c'est à dire une mobilisation à l'américaine: l'idée a été lancée dans un des commentaires chez Moyg et, franchement, c'est une bonne idée.

J'essplique.

Les enjeux
Le député lambda qui dans la même journée vote sur la sécu, la liberté de la presse, les accidents d'avion, la précarité professionnelle des femmes, les accidents nucléaires et la copie privée, on le comprendra, n'a pas forcément en tête l'importance que peut avoir la liberté de panorama pour Wikipédia et les projets libres (surtout si l'on pense qu'il s'agit là de l'Assemblée la plus grise de la Ve République).
En fait, et je schématise, pour n'importe quel élu la question de base pour un sujet qu'il ne connaît pas est:
  1. Qu'est-ce que ça rapporte? (à sa circonscription, à son parti, à sa plateforme, à sa réélection)
  2. Qu'est-ce que ça coute? (à la collectivité dont il est le plus proche, ou politiquement)
C'est assez basique mais c'est en fait le genre de choix qu'on fait tous, tous les jours. De votre côté, si vous vous êtes prononcé(e) sur la récente prise de décision sur l'abandon du fair use sur les bâtiments récents, que ce soit pour ou contre d'ailleurs, vous avez l'opportunité de mettre la loi en adéquation avec vos idées2. Ah oui, il faut être Français aussi.

Wikimedia prend l'Assemblée.
A ce stade la solution est en fait assez simple: à six mois des élections présidentielles et législatives il est important de faire comprendre à vos élus qu'ils doivent vous faire comprendre qu'ils ont à coeur les choses que vous, électeurs, avez à coeur. La phrase est compliquée, mais en gros cela veut dire une seule chose: appelez ou envoyez un mail à votre député et dites-lui exactement cela. Sinon, aucun moyen pour eux de savoir si ce qu'ils vont faire est bien ou pas. C'est un procédé assez courant aux États-Unis (c'est pratiquement une industrie à part entière), et beaucoup moins en Europe. Paradoxalement, cette relative nouveauté garantit l'efficacité du procédé: on aura autant de résultats avec 5 coups de fils dans la journée en France qu'avec 1'000 chez l'Oncle Sam. En Suisse, c'est légèrement différent vu l'importance des comités référendaires, mais le principe est le même: en démocratie, il ne faut pas s'attendre à être dirigés par des responsables omniscients.

La parole aux électeurs
La liste des 577 députés français est disponible ici, et si vous ne connaissez pas votre représentant la liste par département est . Je découvre qu'on en a parlé hier sur le Bistro wikipédien, mais tout le monde ne lit pas le bistro. Du coup, je vous propose un autre petit texte simple pour aller avec votre appel ou courriel.
Bonjour, 
Je suis un de vos administrés de la ville de Z et je me permets de vous appeler / de vous écrire car j'ai appris qu'à partir de mercredi allait être discutée la loi sur la copie privée, à propos de laquelle un amendement sera déposé par Messieurs Tardy et Dionis du Séjour. Cet amendement vise à permettre enfin la reproduction de bâtiments et oeuvres visibles sur le domaine public, ainsi que la libre circulation de ces images ou dessins - ce que dans d'autres pays européens on appelle la liberté de panorama.
Pour vous donner un exemple concret, il est en l'état interdit de prendre une photo de [nom d'un bâtiment public récent dans votre ville], et interdit de diffuser ces images sur internet. L'amendement en question vise à remédier à cette aberration qui empêche la publicisation d'oeuvres françaises, notamment via internet.
Je vous remercie d'avance de votre soutien et vous souhaite une excellente journée, 
XY
Et voilà, c'est tout, adaptez selon vos goûts mais restez simples. Pas besoin de parler du libre, de Wikipédia, de votre grand-mère malade. Ce n'est pas grave si votre député est PS ou Vert - il arrive que sur certains sujets tout l'échiquier se rejoigne (encore heureux!). Vous lui signalez juste un problème, et qu'il a une solution simple et pas chère à votre problème. Effort pour vous: environ 5 minutes.

Si jamais votre interlocuteur objecte qu'il doit défendre le droit d'auteur, prévoyez une ou deux réponses simples pour lui demander s'il trouve normal qu'un bâtiment ou monument payé par la collectivité ne puisse pas être entièrement à disposition du public (ou qu'on puisse parler de la Pyramide du Louvre mais pas la montrer sans autorisation préalable). Gardez des exemples simples et concrets.

Enfin, et c'est important, après le vote et quel que soit le résultat, envoyez un petit mot pour remercier votre député(e), surtout si il/elle vous a répondu. Ca ne coûte rien, ça fait plaisir, et ça met tout le monde dans de bonnes dispositions pour la prochaine fois.


1. On votera aussi sur la liberté de la presse, les accidents d'avion, la précarité professionnelle des femmes, et les accidents nucléaires. Être élu n'est pas une sinécure.
2. Je pars du principe que votants Pour et Contre préfèrent avoir des articles illustrés dans la légalité.

dimanche 4 septembre 2011

Apprenons de nos erreurs

En tout cas des miennes. Si vous passez sur Wikipédia en ce beau mois de septembre, il y a de fortes chances pour que aperceviez le bandeau suivant en haut de page:

Ca ou quelque chose dans le genre.
Wiki Loves Monuments, rappelons-le, est ce concours européen qui vise à encourager les masses tout aussi européennes à photographier les monuments historiques (MH) qu'ils voient, et à partager le résultat sur Wikimedia Commons pour que tout le monde puisse en profiter.

Chaque association nationale gère un peu l'affaire (communication, listes) comme elle l'entend, et jusque là tout va bien. Je sais par exemple qu'au niveau suisse le métrique du succès ne sera pas pas tant le nombre de photos que le taux de couverture finale des divers cantons et, bonus, le nombre de nouveaux comptes utilisateurs créés pour l'occasion.

Toujours est-il que si vous êtes un lecteur assidu de ce blog, vous vous souviendrez qu'en avril dernier je me décidais justement à explorer la Suisse et à profiter d'un outil dont je ne dirais jamais assez de bienet qui permet de repérer sur une carte quels monuments se trouvent où:

Au hasard: en Appenzell Rhodes-Extérieures. Pour le Canton de Vaud, c'est un brin plus dense.
C'est fou ce que ça facilite la vie, et je mets donc le cap sur Schaffhouse, que je ne connaissais pas mais dont le nom m'amuse énormément. Je ne verrai évidemment pas que ça, mais c'est au final l'endroit que j'aurais le plus mitraillé pour une simple raison de densité. C'est là qu'arrive le partage d'expérience.

1. Prévoyez à l'avance votre trajet, et une fois que c'est fait prévoyez-en une version réduite. Même quand c'est dense, les MH sont rarement côte-à-côte et il faut marcher, se garer, etc.. Plutôt que de vous faire une grande liste que vous ne couvrirez jamais, ce qui vous forcerait éventuellement à revenir, visez humble mais visez juste.

2. Si vous avez un GPS, prenez-le. Les MH sont assez rarement indiqués comme tels, bizarrement (en tout cas en Suisse). L'outil de WM CH permet par exemple d'exporter un fichier de coordonnées KML, et un tutoriel est disponible ici (je me suis contenté de rentrer les adresses dans mon smartphone): profitez au maximum de la technologie.

3. N'hésitez pas à demander: aux indigènes si vous n'êtes pas sûrs d'être au bon endroit (il existe de tous petits MH, ou bien ils sont intégrés à une plus grosse structure, genre une malheureuse colonne romaine dans un cimetière), ou aux voisins si vous voulez une meilleure vue (ou que le bâtiment / le parc est fermé ou un peu caché). Les gens sont plutôt réceptifs, au moins à l'idée de prendre la photo depuis leur jardin ou de vous indiquer d'où on aura un meilleur point de vue.

4. Prenez des notes! Si vous ne téléchargez pas vos photos rapidement, vous oublierez ce que vous avez dans vos fichiers. Résultat garanti (et vécu). Vu que sur le numérique la place est quasi-illimitée, une bonne technique que j'ai trouvée consiste à prendre juste avant ou dans la foulée une photo de plaque, de nom de rue, ou de n'importe quel élément écrit qui permettra par la suite de resituer le lieu. C'est bête à dire, mais ce qui sur le coup vous paraîtra unique le sera bien moins quelques jours et quelques dizaines de clichés plus tard.

C'est joli mais on ne sait pas ce que c'est.
Maintenant on le sait!
Bref, la chasse aux monuments est très honnêtement une bonne manière de passer un après-midi sympa, même si comme moi vous n'êtes pas branchés vieilles pierres: le côté jeu de piste est en fait assez ludique.

Sur ces bonnes paroles, bonne chasse!



1. En tout cas en public ;-)

mardi 19 juillet 2011

Il n'est jamais trop tard pour bien faire

On l'apprend par le blog officiel de la Fondation Wikimedia: après lancement expérimental en 2010 et un premier galop d'essai à grande échelle en mai, la Wikipédia anglophone va commencer à mettre des boîtes d'évaluation un peu partout sur les articles. Celles-ci vont ressembler à ça:

A vot' bon coeur
On peut évidemment discuter de la formulation des questions, mais ce sera intéressant d'avoir un feedback plus détaillé que "20'000 visites en un mois". 

Pour l'anecdote, si vous aimez l'humour potache vous ne manquerez pas de connaître cet autre projet qu'est la Désencyclopédie, qui depuis quelques années déjà nous propose... une boîte d'évaluation pour chaque article:

Le public est bon public.
Comme quoi les gens sérieux n'ont pas le monopole des bonnes idées.

L'autre bonne nouvelle, c'est que les données collectées (anonymement) seront librement disponibles - de quoi s'amuser et lancer des projets intéressants. Ceux disposant d'un compte spécial sur le Toolserver pourront même y accéder en temps réel.

mercredi 13 juillet 2011

Helpdesk

Bon, il semble qu'en voulant jouer avec la prochaine version de Blogger j'ai un peu tout cassé mon fil RSS, qui du coup s'est mis en arrêt maladie.

J'ai abîmé internet.

Si quelqu'un sait comment réparer ça, qu'il se fasse connaître, et pour les autres (en tout cas ceux qui viendraient), voici un petit intermède musical avec Bedouin Soundclash, un groupe de reggae canadien (!) que je viens de découvrir par hasard:


La chaîne complète est ici.

mardi 26 avril 2011

Essai de géolocalisation

Préambule : ce billet parle de géolocalisation et est très helvétocentré (voire genevocentré) mais je pense que les conclusions/problématiques soulevées voire les enseignements peuvent s'appliquer ailleurs.

J'ai déjà écrit ici tout le bien que je pensais de la géolocalisation sur les projets Wikimedia. C'est évident que c'est l'avenir. En attendant, c'est surtout un chemin de croix.

Comme l'a indiqué Ludo ici, avec commonist et le geolocator, la tâche est un peu plus aisée. Lorsque j'ai sérieusement commencé à mettre mes clichés sur Commons, les pages d'aide insistaient sur l'utilisation du modèle {{location}} en soulignant qu'il s'agit de la géolocalisation de l'appareil photo1 (et qu'accessoirement indiquer l'angle de photographie, c'est encore mieux). Du coup, je m'escrimais à changer les coordonnées du modèle quand je « tournais » autour d'une église, mairie ou autre. C'est sans doute plus précis mais je me dis qu'on se rapproche du calcul d'anges sur une tête d'épingle. Bien plus tard, Ludo (encore lui) m'a indiqué qu'il existe un modèle utilisé pour la localisation de l'objet photographié, il s'agit de {{Object location dec}}. Du coup, j'ai décidé de ne pas être plus royaliste que le roi et je me contente de ce modèle là dans l'immense majorité des cas.

Il me reste quelques questions pratiques sur l'usage de la localisation en degrés ou en décimales (l'un ou l'autre, on s'en fout ?) ou sur le degré de précision à insérer. En effet, il m'arrive de ne plus me souvenir où était exactement l'église banale de ce village paumé et internet m'aide peu à ce sujet. Alors, je peux être sûr à cinquante mètres près de l'endroit en me rappelant vaguement la route prise mais des fois, je ne peux pas être plus précis que cela. Je me dis que c'est assez précis pour être utile, assez pour indiquer cette géolocalisation indicative plutôt que de la laisser vide. J'espère juste que personne ne prendra la localisation de mon téléversement comme parole d'évangile2 pour sourcer des informations, demain ou dans cent ans.

Hier, je vois qu'il fait beau et après avoir entrainé mon corps d'athlète à dépasser ce mois-ci encore les cent kilomètres en course à pied, je m'en vais utiliser l'outil de Myst pour voir ce que je pourrais prendre comme photos sur la rive gauche3. Aucun souci, je trouve quelques éléments géolocalisés et en manque de photographies sur fr:wikipedia4.

Avant de partir, j'ai l'idée saugrenue de regarder si les articles dans le coin sont bien géolocalisés (si ce n'était pas le cas, ils échapperaient à l'outil). J'en teste une demi-douzaine, ils ont tous des coordonnées (on a des maniaques qui travaillent sur les articles suisses, cela aide) mais là je trouve un autre « souci » : je n'avais pas imaginé que Plaine de Plainpalais manquait d'illustrations. L'outil de Myst fait bien son boulot, l'article n'est pas signalé vu qu'il y a des images, j'ai regardé « manuellement » l'article en français. Et à mon avis, il y a un manque. J'essplique : cette plaine est une immense place très fréquentée et je pensais que l'article regorgeait déjà de photos de touristes5. Surprise, l'article a, comme illustrations, un plan de 1730, un dessin de joueurs de cricket de 1817 et moult images (dont un plan) sur « Neons », un projet d'art public et contemporain in situ. Rien sur la place telle qu'elle est et qu'on la voit maintenant. Idem sur Commons, j'ai cherché6.

Je pars donc faire des photos et la récolte se passe bien. Je profite du fait d'avoir un droit de panorama pour mitrailler les sculptures du Parc de Malagnou. J'ai un léger souci avec la Comédie car je suis à contre-jour, donc je me débrouille comme je peux, revenant plus tard pour que le soleil soit en position un peu plus favorable. J'arrive sur la plaine de Plainpalais et je me dis que je vais pouvoir ajouter des photos utiles de la place. Sauf qu'il y a une fête foraine (cela arrive de temps en temps, assez fréquemment d'ailleurs) donc impossible de donner une bonne vue de ce qu'est la place en temps « normal ». Tant pis, je photographie les extrêmités nord et sud, pour le reste, je reviendrai7.

De retour chez moi, je télécharge mes photos illico8, puis les trie et les téléverse sur Commons ({{Object location dec}} je t'aime car tu me permets de mettre le même endroit pour le même article) en créant les catégories qui vont bien. J'en profite aussi pour illustrer les articles francophones ainsi « affectés ». Je note ce matin que l'outil de Myst n'a pas pris en compte la mise à jour, j'ignore quand il actualise les données.
Pas de chocolat ni de papier d'alu....

On n'échappe jamais vraiment à son destin ; en me baladant (merci Google maps) je suis tombé sur le consulat d’Égypte. Mektoub !

1. Mais sur Wikipédia, il faut utiliser les coordonnées du sujet de l'article, attention ! Quand je photographie une mairie à 20 mètres de moi, je trouve ça un peu poussé. Pour le sommet en face de moi mais à 10 km, là je comprends.
2. Je mets en commentaire de résumé le fait que je ne suis pas à 100% sûr de l'endroit
3. Du Lac de Genève, bien entendu. Wher'else?
4. Je suis aussi allé voir brièvement sur Commons, juste pour être sûr. Autant, je peux concevoir comment l'outil peut aller comparer avec d'autres langues de Wikipédia, autant pour Commons, cela paraît très difficile (et pourtant ce serait très pratique).
5. Pas comme le ministère des tapis en somme
6. Ou sinon c'est mal rangé mais alors ce serait vraiment étonnant ^^
7. Je dois avoir sur mon disque dur des photos de l'endroit lors de l'Euro 2008 par exemple, cela pourrait être intéressant
8. Pour deux raisons. Déjà j'évite de repousser cela aux calendes grecques et puis c'est plus facile de se rappeler ce qu'on a pris en photo quand on vient de le faire que deux mois après.

samedi 23 avril 2011

Géolocalisation (bis !)

Un vendredi en fin de soirée... le choix entre avancer un peu le projet Valdensia, finir d'écrire le(s) billet(s) promis ou prévus pour ce blog, penser à la déclaration d'impôts qui aurait du être renvoyée il y a déjà trois semaines, voire même aller se coucher pour rattraper des heures de sommeil en retard ? Quelle drôle d'idée... pourquoi ne pas se lancer dans quelque chose qui n'a rien à voir avec tout ça ?

Or, pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps, un commentaire de Manoillon posait la question: "comment identifier, dans Wikipedia, les articles géolocalisables mais pas encore géolocalisés ?", suivi de bonnes idées mentionnées par Erdrokan.

Deux heures, ça risque d'être court pour résoudre le problème, mais on peut déjà commencer. Prenons par exemple tous les articles de la catégorie Monument suisse par canton (y compris les sous-catégories, soit 494 articles au total) et vérifions s'ils sont géolocalisés. 20 minutes de programmation en Perl, 20 minutes de test (entre autres pour enlever les faux-positifs genre les listes), et on obtient d'un coup une liste de 81 articles potentiellement géolocalisables, mais qui ne le sont pas. Il y a sûrement encore des faux-positifs là-dedans (il y a beaucoup de modèles différents pour faire de la géolocalisation et j'en ai probablement oublié quelques uns) mais c'est déjà un bon début pour ce qui concerne la Suisse (j'ai volontairement laissé les bâteaux dans la liste, certains étant amarrés à demeure).

Encore 20 minutes pour écrire ce billet, il me reste donc une heure pour continuer à chercher ces articles à géolocaliser. Une autre idée ? En attendant, j'ai découvert qu'il y a un monument d'importance nationale à moins de 500 mètres de chez moi, et même pas de photo sur commons... du boulot pour le week-end !

jeudi 21 avril 2011

Wikimedia Suisse aime les monuments suisses

Vous l'ignorez peut-être, mais en Suisse et dans beaucoup d'autres pays, pour Pâques, ce sont à la fois le vendredi et le lundi qui sont fériés.

J'avais d'abord songé à jeûner, puis à me gaver d'agneau mais, devant ce magnifique printemps et la perspective d'avoir quatre jours de congés, j'ai décidé d'opter pour le plan B: j'enfourche ma  mötö et je pars mettre un pied dans chacun des 26 cantons suisses, variante intéressante et touristique du problème du voyageur de commerce. Il est un jour dans la vie d'un homme où l'on ne peut simplement plus résister à l'appel de noms aussi terriblement exotiques que Schaffhouse, Porrentruy et Appenzell Rhodes-Extérieures. Ce jour-là est arrivé pour moi.

Mais jusque là vous vous en moquez et vous avez bien raison.

Là où tout cela devient intéressant, c'est que cet été plusieurs associations Wikimedia vont lancer une initiative à l'échelle européenne intitulée "Wiki loves monuments". Pour faire court, il s'agit d'attirer l'attention des gens sur le fait que si on a désormais dix millions de documents sur la médiathèque Commons, une fois fait le tri des chats et autres images pas forcément utiles on se retrouve bizarrement avec assez peu de photos de monuments historiques.

C'est balot, et je ne pensais pas qu'un jour ce constat viendrait de moi.

Arrive Wikimedia Suisse (CH pour les intimes), qui a décidé d'être un peu plus organisée que la moyenne et d'en faire un concours basé, histoire d'être helvétiquement efficaces, sur la liste des monuments d'importance nationale tels que définis par le département fédéral de la culture. Ledit concours n'est pas encore ouvert mais se déroulera tout au long de l'été, soutenu notamment par ce site, qui a la bonne idée de localiser chacun des monuments sus-cités sur une carte du canton pertinent. En gros, si cet été vous décidez d'aller rendre visite à vos amis près de Gland1, dans le rupestre canton de Vaud, vous pourriez vous saisir de cette carte:


Ou télécharger les données KML pour les transférer sur votre GPS2. C'est quand même bien fait, et on rendra à César ce que Nicolas Ray et Ludo ont fait, car c'est un sacré bon boulot.

Donc voilà. Je pars (mal) mitrailler ce qui me tombera sous la main. Ce sera trop tôt pour gagner la Ferrari mise en jeu, mais ça n'est pas grave non plus. En attendant, je vous souhaite un bon week-end pascal.



1. Pour ceux que ça intéresserait, Gland (VD) est à quelques kilomètres du Fion (74).
2. Ne me demandez pas comment, je n'ai pas de GPS. La bonne nouvelle, c'est que j'ouïs dire qu'un tutoriel sur le sujet est toutefois disponible. 

mercredi 6 avril 2011

Le zoo

Wikipédia est un intéressant phénomène qui n'en finit pas de susciter la curiosité des chercheurs de ce monde. Si vous êtes contributeur et vous-même curieux de savoir comment vous fonctionnez, sachez qu'il y a environ 600 articles qui ont été publiés à ce jour dans des journaux à comité de lecture, plus une vingtaine de thèses de doctorat, plus 1500 interventions lors de conférences scientifiques.

La bonne nouvelle, c'est que le groupe canadien qui se charge de les recenser le fait dans le but fort louable de compiler tout cela pour un article de synthèse (review article).

Sortie prévue: été 2011.

mercredi 9 février 2011

POV

Je decouvrais l'autre jour l'existence d'un outil qui permet de mesurer, sur Wikipédia, le nombre de visites par articles et de classer ceux-ci en fonction de leur fréquentation et selon le projet auquel ils sont affiliés.

Un projet, rappelons-le, a pour vocation de coordonner (ou à tout le moins d'encourager) la coordination du travail autour d'une thématique particulière. Une autre facette de ce travail consiste par ailleurs à "noter" les articles (ébauche, bon début, AdQ, etc.) et à leur attribuer une priorité. Il me semble que cela est à l'origine lié à un putatif projet "Wikipédia 1.0" qui vise à sortir une version stable du projet, mais je ne me suis pas trop penché dessus et le laisserai de côté pour l'instant.

Non, ce qui est intéressant quand on associe le premier et le second point, c'est qu'on découvre ceci:
Projet Culture
Projet Anime et BD asiatique
Projet Paranormal
Deux choses sautent ici aux yeux:
  1. Ce n'est pas parce qu'un article est d'importance "faible" ou "élevée" que cela motivera quelqu'un à y écrire quelque chose ou pas: on a d'une part des labels de qualité considérés d'importance "faible", et d'autre part des articles d'importance "maximale" qui ne sont guère que de bons débuts;
  2. Il n'y a pas de forte corrélation entre l'importance attribuée à un article et sa fréquentation.
En d'autres mots, ce critère d'importance ne répond pas à ce que les lecteurs de Wikipédia viennent apparemment chercher.

Je soupçonne que la notation consiste plus ou moins officieusement à recopier ce que fond les encyclopédies "sérieuses", et que cela reflète dès lors le jugement totalement subjectif du relecteur quant à la signification du terme "article sérieux". C'est vrai que voir que les gens s'intéressent plus aux pluies d'animaux qu'à l'Opéra Garnier, ça peut être dur à avaler, surtout si l'on a une certaine vision de ce qui est encyclopédiquement Bien ou Mal. Mais il faudra peut-être un jour, il me semble, assumer un peu mieux la notion de projet encyclopédique populaire.

dimanche 6 février 2011

Vos régions ont-elles du talent?

La cabale romande a de l'appétit et un foie à base d'éponge.
Aussi incredible que cela puisse paraître aux Wikimédiens chevronnés (et aux autres), il existe une catégorie de Wikimedia Commons qui ressemble encore à une vaste jachère, voire à Wikimedia circa 2004: une catégorie tellement vide de tout -et pourtant a priori tellement facile à remplir, et tellement essentielle- que j'hésite à publier ce billet et me garder le filon pour moi.

Mais je suis bon bougre et, en plus, je suis nul en photos. Donc accrochez vous:

Il n'y a quasiment pas de photos de spécialités culinaires.

Bon, je dramatise à peine1: on trouve plein de photos, évidemment, de nourriture. Et des fois même des très bien. Mais n'empêche, vous serez peut-être choqués d'apprendre que l'article Cuisine française... est en cours de traduction depuis l'article anglophone!

Si vous habitez Lyon, vous serez également surpris de découvrir que la catégorie Quenelles contient trois dessins bizarres et une photo piquées sur Flickr de boudins encore plus bizarre. Pour les autres, sachez qu'on ne trouve à première vue pas d'andouille de Vire, ni de lentilles du Puy, de boudin blanc ou même de... vinaigrette.

C'est quand même fou quand on y pense.

Donc voilà, si vous ne savez pas quoi faire pour agrémenter la conversation au restaurant (ou au marché, ou simplement à table en famille), prenez des photos: aussi étonnant que cela puisse paraître, il reste une petite chance pour que, cette fois, vous soyiez le premier à y penser.

Et une fois que vous aurez décoré l'article de votre choix (ou au moins uploadé votre oeuvre pour que les générations futures sachent à quoi ressemblait votre gourmandise), n'oubliez pas de faire de même sur son probable équivalent Wikilivre.

1. Mais je dramatise quand même - c'est comme ça qu'on attire le chaland.

vendredi 14 janvier 2011

Sky is the limit

Nous apprenons par le biais du blog de Wikimedia France que la bibliothèque Commons vient d'atteindre les huit millions de fichiers. Me souvenant avoir vu  il n'y a pas si longtemps un billet célébrant les cinq millions, je me dis que ce truc se remplit à la vitesse grand V. Du coup, je décide de vérifier, juste comme ça, ce que cela représente d'ajouter plus de 6'000 fichiers par jours:

Nombre de fichiers hébergés sur Wikimédia Commons, 2004-2011
Plus il y en a, et plus on semble en ajouter (bon, ce n'est pas le stockage qui coûte le plus cher de nos jours). Et puisqu'on me soutient mordicus que tout reste à faire et à documenter (ce qui n'est pas faux), où va-t-on, avec tout cela? Excel me propose de calculer (et tracer) une courbe de tendance:

Projection jusqu'en 2014
Il semble qu'on franchira allégrement le cap des dix millions de fichier aux alentours du 1er septembre de cette année et, inch'allah, les vingt millions d'ici deux ans et demi.

Ca va faire beaucoup de photos de chats. Je n'ose imaginer la taille de certains catégories mais, avec de la chance, cela incitera les développeurs à passer à un système de balises à la Flickr qui aidera à rendre cette masse un peu plus exploitable.

mercredi 5 janvier 2011

Surf's up!

Bon, soyons honnêtes, la photo pour Wikipédia c'est un secteur en surcharge, saturé de gens probablement meilleurs que vous. L'étalage de votre manque patent de talent artistique n'est du coup plus aussi nécessaire qu'il y a 6 ou 7 ans. Tout n'a certes pas été photographié, mais il y a de grandes chances que ce que vous irez désormais voir, même dans des endroits improbables et reculés, quelqu'un d'autre l'aura déjà mitraillé et téléversé sur Commons.

Diantre. C'est presque démotivant.

Heureusement, le XXIe siècle a démocratisé un truc génial: la vidéo amateur. Et bizarrement, personne n'a encore eu l'idée d'aller inonder les serveurs avec ses vidéos pourries de vacances1. Bon, c'est vrai qu'en n'acceptant que les formats ogg Theora (qui, nous dit-on en dépit des évidences, est celui de l'avenir parce que libre™), on restreint franchement les enthousiasmes. Mais tout reste à illustrer.

Et donc, à l'heure actuelle, le seul film de surf disponible sur tout Wikipedia, c'est bibi qui l'a tourné dimanche matin. En plus c'est un tube:


Il fait 29°C, je crois que je vais aller me prendre une bière. Après, j'irai spammer tous les projets.



1. Je n'ose d'ailleurs imaginer ce qu'on aura le jour où quelqu'un va réaliser qu'on peut ainsi illuster tout le portail pornogaphie...

jeudi 2 septembre 2010

Mon agenda

On m'attribue parfois des intentions (ou des performances) qui ne sont pourtant pas les miennes, et la dénégation de ma part est souvent perçue comme un aveu circonstancié. Outre le fait que je ne nie désormais plus grand-chose (c'est une perte de temps), il faut dès lors bien, de temps à autre, lâcher un peu de lest sur un sujet annexe et admettre que oui, c'est vrai, il m'arrive d'avoir une idée derrière la tête quand je traîne sur Wikipédia. Mais je le jure, je fais tout ça pour le bien commun.

J'ai donc décidé de vous parler aujourd'hui de mon agenda. Le vrai, le dur.

Nous1 avons récemment décidé que ce serait une bonne idée que d'offrir, à Noël prochain, un joli agenda à chacun de nos contacts dans la région. Joli dans la mesure où il ne serait pas cher, vu qu'on passe notre temps à racler les tiroirs et réduire les budgets pour nourrir ce monstre qu'est le QG2, et joli dans la mesure où on aurait quelques pages pour parler de chacun des pays de la région (genre belles images et données utiles). C'est là que Popo intervient, et ce pour deux bonnes raisons:
  1. La collègue qui devait s'en occuper a décrété qu'enceinte de trois mois, il fallait qu'elle évite de travailler trop dur;
  2. J'ai rien à faire (c'est Ramadan, c'est fin août, c'est calme) et je suis dans le bureau d'à côté.
Du coup on commence à éplucher les articles des pays de la région pour copier les infoboxes, et les portails pour voir ce qu'ils ont comme "le saviez-vous" sympas et images de qualité, bien évidemment, pour illustrer le bouzin. Le résultat fut inégal: infoboxes ok (et assez à jour, étonnamment), quelques infos sympas3, mais côté images c'était plutôt le désert complet.

Ce qui est assez surprenant, me dis-je, vu qu'on se félcitait encore récemment que Commons héberge désormais 4 ou 5 millions d'images.

En fait, vous l'aurez deviné, c'est encore la faute aux catégories: celles-ci sont suffisamment mal faites pour que si on cherche une image de qualité spécifiquement prise en Afrique (ou ailleurs en fait), on ne puisse pas trouver. Je ne cherche pas spécialement un paysage, même si on en trouve de très beaux. La photo ci-dessous nous vient par exemple du Niger, et est signée Jacques Tarberlet.

Région des montagnes bleues.

Le problème c'est que j'ignore qui est ce monsieur, que je m'en cogne assez royalement, et que la seule autre catégorie disponible indique que ce cliché fut pris dans les montagnes de l'Aïr (dont j'ignorais l'existence jusqu'à la semaine dernière, et pourtant j'ai toujours été bon en géographie). Pas de catégorisation "featured picture" d'aucune sorte. Idem pour cette image:

Gonzalo!
Fort habilement classée dans la seule catégorie Agama agama.

On a certes une page d'autocongratulation, mais pour ce qui est du côté pratique rien, nada, qui permette trouver rapidement en vue de les réutiliser utilement et effectivement les clichés que des milliards de vacanciers ont décidé de déposer sur les serveurs de la Fondation, le plus souvent en triple exemplaire.  Ce ne serait pourtant pas difficile (j'imagine) de créer une catégorie "Image de qualité qui servira à autre chose qu'à son auteur de gonfler son nombre de contributions sur Commons", mais je suppose que si on ne l'a pas fait, c'est qu'une quelconque politique interne l'en a empêché4.

Je n'ai pas l'impression que ce réservoir de document aie une procédure pour éjecter les clichés moches ou en double. Du coup, et contrairement aux articles wikipédiens que l'on peut retrouver, améliorer ou explorer assez facilement, la quantité sur Commons a franchement tué tout espoir de profiter de la qualité.

Et en ce qui concerne la réalisation de mon agenda, ce n'est donc pas gagné5.


1. C'est à dire la main qui me nourrit et moi-même, le Nous de majesté étant je le répète réservé à mes activités de bureaucrate.
2. Et sa salle de gym avec sauna/hammam.
3. J'en profite pour dire qu'un "Le saviez-vous: Justin Ahomadegbé est resté aux arrêts de 1972 à 1981 après son renversement dans un coup d'état" est certes informatif, mais pas super positif (c'était chez les anglophones). Je veux pas faire dans le politiquement correct, mais si on s'adresse aux Béninois, autant éviter de leur rappeler que chez eux c'était la zone (leur démocratie marche désormais, mais ça tout le monde s'en fout). Je n'ai pas vérifié, mais je doute que le portail France indique "Le saviez-vous: le soir de son élection à la présidence de la République, Nicolas Sarkozy est allé faire la bamboula au Fouquets' puis est parti en vacances sur le yacht d'un copain millardaire".
4. J'ai souvent remarqué que le client, dans le monde du libre, n'est pas toujours roi.
5. Et tant pis pour ceux qui pensaient lire autre chose - mais ce n'est pas comme si ce post n'était pas déjà pétri d'un peu de mauvaise foi ^^

mardi 31 août 2010

Avez-vous vu ce lézard?

L'un des problèmes de Commons c'est que l'on peut, avec ses milliards de catégories totalement obscures et faites sur mesure pour leurs créateurs, trouver quelque chose que l'on sait où chercher. Mais si par contre vous n'avez qu'une idée générale, bon courage.

Je vous présente par exemple le petit Gonzalo:

Le petit Gonzalo a été aperçu pour la dernière fois près de la route de la Corniche.
Il portait un pyjama jaune et violine à rayures.
Je me promène donc depuis quelques temps avec l'appareil photo en bandoulière, des fois qu'un truc incroyable et inédit m'arrive, ou simplement que j'aille visiter une destination déviante. Et puis je me dis, avec raison, que si on a au dernier pointage quatre millions d'espèces recensées (et 20 millions supposées, même s'il s'agit d'insectes à 95%), il y a de quoi documenter des articles de taxonomie sans trop de difficulté.

D'où ma rencontre avec le lézard ci-dessus par un après-midi d'août1. Le problème, c'est qu'il ne se balade pas avec une étiquette sur le dos, et que je n'ai pas fait zoologie quand j'étais petit. Le problème, c'est qu'on a plein de catégories à la mode de Linnée pour classer les bestioles, mais que même avec Saint Google je n'arrive pas à croiser deux méta-groupes plutôt simples et qui dans le cas d'espèce seraient plutôt utiles, à savoir "lézard" et "Afrique de l'Ouest" (je n'ai pas la prétention de croire que j'ai découvert une nouvelle espèce rare en plein centre-ville). Du coup j'ignore toujours ce que fait Gonzalo dans la vie (ou quel est son vrai nom). Je pourrais éventuellement poster l'image sur le bistro ou un projet en espérant qu'il y ait un zoologue dans la salle, mais ce n'est pas une solution à échelle industrielle: si l'on veut que les humains remplacent les catégories, c'est qu'on n'a pas besoin de catégories.

Bref, l'un dans l'autre, si vous avez un bon plan photo mais ne savez pas que ce que c'est, laissez tomber.

Mise à jour: Hexasoft indique qu'il s'agirait d'un agame des colons (qui bien évidemment a déjà une image de qualité). Merci à lui et Chandres. Et donc en fait laissez tomber les catégories ou Flickr pour chercher  - si vous avez un blog c'est bien aussi \o/


1. La photo est assez naze, mais je l'ai compressée pour le post et il y a plein de gonzalos très colorés dans les parages - je voulais donc avoir quelque chose pour  l'identifier sur Google/WP, et revenir plus tard pour faire une vraie séance avec Gonzalo.

dimanche 23 mai 2010

Une liste utile

La route de l'aéroport de Dakar passe devant le tout nouveau monument de la Renaissance africaine, qui a défaut d'être beau est assez impressionnant (et visible, avec ses 52m de haut). Inauguré le 3 avril dernier, Wikimedia Commons avait bien évidemment le bouzin dans ses dossiers moins d'une semaine plus tard.

Bon.

Admettons l'espace d'un instant que je ne suis pas contributeur à être découragé parce que tout paraît déjà photographié sous tous les angles, et que je décide de profiter de mon exil expatriation long séjour à venir pour étoffer les articles sur le pays du Lion rouge1. Après tout, en étant chanceux ou inventif on trouve toujours quelque chose qui n'a pas pas traversé l'objectif de mes collègues touristes. Sauf que rien n'empêche de vouloir être un peu systématique, et que j'ai un paquet de week-ends pourris2 en vue.

Fin connaisseur de la chose wikipédienne, je me dis: "On a des projets, obligé que les mecs aient pensé à lister les articles en mal d'illustration". Après tout cela tombe sous le sens, vu le nombre de personnes qui s'activent à classer les articles selon un obscur projet "Wikipédia 1.0" dont la finalité concrète, depuis qu'il existe, m'échapperait sinon un peu. On devrait donc facilement -et logiquement- pouvoir trouver la liste des articles les plus importants/étoffés qui bénéficieraient grandement d'une ch'tite photo (et ce sans avoir à éplucher soi-même les 400 pages de la catégorie). Ca me paraît une idée tout ce qu'il y a de plus collaborative entre rédacteurs et photographes, non?

Eh bien figure-toi, ami lecteur, que non. Le projet Sénégal existe et signale aimablement que prendre des photos c'est "très important", mais des photos de quoi on ne sait pas. Je suis à St-Pétersbourg à partir de demain et au Cap-Vert début juin, et là non plus, nada3. Les exceptions à ce désert sont rares, à l'heure actuelle je n'ai trouvé que quelques très gros projets (Suisse, Québec) pour y avoir pensé.

Ma première conclusion c'est que les idées circulent finalement assez mal à l'intérieur de l'encyclopédie, d'un projet à l'autre. Ma deuxième conclusion, c'est que les petits projets fonctionnent comme autant de petits clubs fermés où l'on se retrouve par affinité, mais que l'utilité (ou plutôt l'exploitation) des bonnes volontés passagères est quasi-nulle alors que ce sont ceux qui en bénéficieraient le plus. La création d'un Projet:interprojets, destiné à partager les bonnes idées de droite et de gauche serait une piste, mais demanderait à mon avis un certain niveau de diplomatie pour ne pas passer pour intrusif (le Wikipédien étant, quoi qu'on en dise, territorial).



1. Question idiote: sachant que l'article a l'entier des paroles écrites en 1960 par Senghor (mort en 2001), mais qu'il s'agit d'un hymne national, y-a-t-il une violation de copyright sur ce texte?
2. Juillet à Septembre = saison des pluies. Grosse déconne en perspective.
3. Bon, je suis injuste, le lien vers le Projet Cap-Vert redirige vers le Projet Afrique, qui indique qu'une illustration de l'Histoire de la Somalie serait bienvenue...

mercredi 5 mai 2010

Miracle!

Bon, ca fait deja quelques jours que je crapahute sur les routes ouzbekes (vous excuserez d'ailleurs l'absence irremediable d'accents) et je me dis "pas la peine de prendre des photos, il y en a plus et mieux sur Commons". Et c'est bien le cas1.

Mais bon, cela ne rafraichit pas mon enthousiasme pour cette region, hmm, enthousiasmante.

Le truc cool, c'est que les articles correspondants aux villes du coin sont presques indigents, et plus encore quand on pense a la richesse de l'histoire locale2.

Du coup, je crois que je vais acheter un peu de litterature locale, plutot fournie (c'est fou ce qu'ils ont comme touristes francais ici d'ailleurs).

C'etait l'anecdote touristique du mardi.


1. Soit dit en passant, le blaireau qui categorise Achgabat avec l'alphabet turc (Aşgabat) alors que Commons travaille essentiellement en anglais devra m'expliquer la pertinence de la chose pour les 5,9 milliards de contributeurs potentiels qui n'ont pas le ş sur leur clavier.
2. De mauvais esprits argueront qu'il est plus facile d'appuyer sur un bouton que de rediger un article. Ce n'est pas faux, mais appuyer sur le bouton est aussi un talent.

jeudi 25 mars 2010

User friendly

J'allais hier pondre un billet rageur à propos d'une menace grotesque qu'on m'aura adressée, mais il m'est arrivé entre-temps une chose incroyable: je suis allé sur Wikisource et j'ai cliqué sur "Un livre au hasard".

Il faut l'admettre d'emblée: ce truc est vraiment bien fait.

Bon, je réalise maintenant que j'aurais du cliquer sur "Un texte au hasard", mais du coup cette heureuse méprise m'aura causé plus de bonheur que si j'avais directement eu ce que je voulais. Je suis donc tombé sur cette page ou une autre des Liaisons dangereuses, seul ouvrage d'incitation à la débauche qui soit à ma connaissance sponsorisé par l'Éducation nationale.

Je n'ai pas trop le courage de faire une photo d'écran, mais il suffit de cliquer sur le lien pour le voir: on a, côte à côte, la retranscription de l'ouvrage ainsi que la version scannée(par qui?) d'icelui. Il suffit de comparer pour vérifier que tout y est, et hop, on valide et on passe à la suivante. Honnêtement il faut un certain penchant monastique pour faire plus de trois pages à la suite, mais il n'empêche que puisqu'on parle d'usabilité et de facilité de contributions, c'est là un bon exemple d'environnement simple et bien fait.

Le seul bémol -et où l'on se demande vraiment si ce truc a été construit pour les lecteurs, en sus des contributeurs- vient quand on essaie de tirer un PDF du livre: le système ne semble vouloir/pouvoir extrait que la seule page visionnée, plutôt que l'ouvrage entier auquel elle appartient...

mardi 23 mars 2010

République bananière

Le principe de base de Wikipédia, c'est bien connu, est à l'image de l'univers qui nous entoure: en laissant suffisamment de singes taper n'importe quoi pendant suffisamment longtemps, on aura à terme l'oeuvre intégrale de William Shakespeare, et un commentaire composé sur le sujet, histoire de montrer qu'on l'a lu et compris. En langage savant, on appelle cela le Paradoxe du singe... savant (Borel, 1909).

Mais un singe ne vit pas que de littérature et d'eau fraîche: il lui faut aussi sa banane quotidienne. Sur Wikipédia, cela s'appelle une prise de décision (PdD pour les intimes): Dieu qu'on aime cela, décider de choses hyperimportantes qui seront oubliées avant même la fin du vote. J'irais même jusqu'à dire que ça fait partie du charme local.

J'avais initialement l'idée de vérifier un postulat mien et récent comme quoi la plupart des votes sont, dans les faits, décidés dans les premières heures de leur ouverture. Je ne voulais pas aller voir les administrateurs ou les arbitres (j'avais déjà parlé des bureaucrates), il me restait donc à voir ce qu'on pourrait dénicher sur les consultations communautaires. Las! Tout ce que je peux vous dire, à l'heure actuelle, est qu'il s'agit surtout d'un sacré n'importe quoi.

De fait, premiers chiffres qui calment: sur les presque 250 Prises de décision initiées à ce jour, 92 ont été purement et simplement abandonnées1 soit, pour les votes échus, un taux d'échec des discussions de 41%. Si l'on compare à décembre 2008, époque où j'avais vaguement évoqué le sujet, cela nous fait 33 discussions de plus, mais un taux d'échec égal (41% également à l'époque).
Si l'on se penche maintenant sur le nombre de PdD ayant effectivement passé les fourches caudines du vote communautaire, le nombre de proposition effectivement acceptées dépasse difficilement les 50%. Donc en gros, si vous vous apprêtez à lancer une prise de décision, soyez conscient que votre démarche n'a pas un tiers de chances d'aboutir.

Mais le Wikipédien est malin - malin comme un singe, c'est l'évidence.

Et de quoi s'aperçoit-on? Qu'en fait il n'existe pas une méthode de prise de décision, mais bien autant de méthodes qu'il y a de votes. Je pensais naïvement qu'on estimait le consensus à deux tiers des avis exprimés, mais il s'avère que plus une décision est controversée, plus la barrière est basse: 66% pour la mise en place de l'oversight (elle-même dotée de deux sous-questions à 50% d'approbation), 60% pour le renommage des admins, et 50% pour la suppression des Wikipompiers ou l'encadrement des boîtes utilisateur.

Incidemment et non sans une certaine ironie, plus le taux d'acceptation fixé est bas, plus la proposition semble avoir de chance d'échouer. Une explication à ce phénomène pourrait être qu'un taux bas est fixé par les initiateurs d'une proposition qu'ils savent mal ficelée, et en retour la communauté se défie d'un travail bancal. Ou pas. A titre de comparaison, le taux de rejet des initiatives populaires fédérales suisses tourne autour de 90%: on ne s'en tire donc pas si mal.

Bref, tout ça pour dire que ce ne serait pas une mauvaise idée de lisser un peu tout cela, au moins au niveau des propositions binaires (oui/non). Pourquoi pas par le biais... d'une prise de décision?




1. Une vingtaine sont encore officiellement en cours de discussion, mais dans leur majorité et selon toutes apparences abandonnées également. Je vous le dis d'expérience: plus le sujet est compliqué, plus on perd rapidement des participants, y compris parfois l'initiateur des discussions.