Là vous m'arrêtez tout de suite et me dites "Popo on s'en moque de tes conférences, nous ce qu'on veut c'est du Wikipédia".
Et là je vous réponds: Wikipédia c'est très politique, alors écoutez et apprenez, bande d'ignares. Ca vous servira le jour où, par exemple, vous vous lancerez dans une prise de décision ou une controverse de neutralité. C'est en tout cas ce que je me suis dit en écoutant ce Vieux
Un vieux de la vieille comme on n'en fait pas, donc, avec un cuir épais comme une vieille table en chêne: tout ce qui ne l'a pas tué l'a, de fait, rendu plus fort. Vraiment plus fort. Sacrément plus fort. Et prêt à partager sa science, ne serait-ce que parce que ce qui ne l'a pas tué a quand même essayé à plusieurs reprises (et souvent dans le dos, avec des objets tranchants).
Le titre de la présentation était Les huit erreurs les plus fréquentes lors d'une proposition de loi. Ce vieux de la vieille partageait donc avec nous son expérience de conseiller politique au Capitole
1. Ne penser qu'aux risques, et pas aux opportunités. Chez nous on dirait "Wikipédia: n'hésitez pas!". Pour les PDD, je dirais aussi qu'il ne faut pas hésiter à proposer des trucs osés, on ne sait jamais et si l'idée est bonne elle sera reprise et transformée.
2. Ne faire attention que lorsque c'est nécessaire. Tout va bien, et quand vous revenez deux semaines plus tard la discussion ou l'article a été prise en otage par une andouille et rien ne va plus. C'est pour cela qu'on a inventé la liste de suivi.
3. Croire que les autres se soucient de vos soucis. Aussi incroyable que vous le pensiez, ils ont autre chose à faire. Que vous ayiez été victime d'une injustice (arbitrage, blocage, NPOV) dans un lointain passé n'est pas suffisant pour que quiconque lance une PDD ou soutienne vos propositions, surtout si elles sont irréalistes et pleines de bile.
4. Penser que les votants ou intervenants occasionnels comprennent le sujet. Vous avez passé quatre mois à discuter d'un thème X ou Y, vous êtes un pilier de bistro qui connaît tous les maronniers. C'est bien mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Toute intervention devrait se limiter au point à résoudre - avec des diffs s'il vous plait. Les détails, interprétations et effets de style on s'en moque, si les gens n'avaient rien de mieux à faire que les lire ils auraient déjà participé aux discussions ou seraient plus souvent sur le bistro.
5. Ne pas utiliser tous vos leviers. Si vous pensez que quelqu'un peut vous aider sur un point particulier, demandez. Attention, ça ne veut pas dire qu'il faut rameuter vos copains lorsqu'une proposition de suppression d'article vous défrise (ce serait du spam ou du bourrage d'urnes).
6. Ne pas savoir ce que vous ne savez pas. On ne peut pas tout savoir, mais sachez au moins où le trouver en cas de besoin (archives des arbitrages, pages d'aide diverses pour pouvoir faire un beau tableau, etc., sans parler de Pubmed et Google scholar: savoir changer d'avis sur la base de nouvelles -et meilleures- sources est glorieux).
7. Essayer de contrer quelque chose à mains nues (ça sonnait mieux en anglais: "Trying to beat something with nothing"). En gros il ne suffit pas de ne pas être d'accord et de refuser en bloc, il faut toujours proposer une solution alternative. Je reviendrai sûrement là-dessus un de ces quatre.
8. Ne pas voir une bonne affaire lorsqu'elle se présente et ne pas faire une bonne affaire lorsqu'on vous la propose. Le seul moyen de sortir d'un conflit en page de discussion n'est pas d'obtenir ce que vous voulez, mais d'obtenir quelque chose de relativement satisfaisant pour chacun. Mais ça, tout le monde le sait.
Et ainsi se conclut l'anecdote politique du samedi.
2 commentaires:
J'aime beaucoup "un cuir épais comme une vieille table en chêne". Popo le chien ou le dernier surréaliste !
A diffuser largement, je copie-colle; merci
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