mardi 17 mai 2011

Vous pouvez répéter la question?

Vous n'aurez pas manqué de noter dans vos calepins que le vote concernant la Prise de décision (PdD) sur les catégories de personnalités par nationalité arrive à son terme samedi prochain 21 mai.

Le problème semble suffisamment important pour qu'on s'attelle au processus laborieux d'une PdD mais, comme toujours, il y a un problème.

Personne n'a compris la question.

C'est en tout cas la seule explication logique que je puisse trouver pour expliquer la faible participation (23 votants au moment où j'écris), alors qu'on sort justement d'une autre votation qui a attiré un peu plus de 80 personnes, et d'une multi-élection administrative qui a vu jusqu'à 178 individus (!) se bousculer pour soutenir les aspirants impétrants. Il y a comme un truc, non?

Concernant la catégorisation par nationalités, on a une question introductive et quatre "remises en causes" de points particuliers. De fait, je dois bien admettre avoir relu trois fois la présentation du problème et les alternatives offertes et ne pas en être ressorti plus instruit. Ou en tout cas j'ai un doute sur la réalité de ce que j'ai compris, et plus encore sur l'impact global:  si on répond oui à deux questions et non à trois, ça veut dire qu'on n'accepte de régler le problème qu'à 40%?

Comme on dit en allemand, Qui a le choix a le soucis. Je me suis du coup prudemment gardé de voter1.

Un sujet obscur, à la base, n'intéresse pas grand-monde (même si le public indirectement concerné est plus large). Si en plus on n'arrive pas à présenter l'enjeu de manière suffisamment simple pour que le béotien -et votant- de base puisse se faire une opinion relativement informée (ou en tout cas lui laisser entendre que la Lumière, c'est par là), c'est l'échec assuré par faute de nez dans le guidon, et c'est bien dommage.

De là, deux solutions: 
- Laisser décider les experts (les projets), en gardant à l'esprit que dans la plupart des cas un expert est une personne qui raconte des bêtises avec autorité;
- Limiter les alternatives au maximum (quitte à prendre la température via un sondage) de manière à ce qu'au final on puisse avoir une PdD qui dise "Nous avons vu un problème; nous avons travaillé pour vous proposer la solution que voici: l'acceptez-vous oui ou non?".

La deuxième option est effectivement plus risquée dans la mesure où les proposants, surtout s'ils sont d'avis divergents à la base, peuvent vouloir maximiser leurs chances de gain en ayant chacune de leurs propositions mise au vote en dépit d'une position minoritaire lors de l'élaboration de la proposition. Mais à trop vouloir saucissonner on finit par proposer une PdD à la carte qui, si elle est la plus démocratique possible prima facie, permet surtout d'avoir un résultat final autorisant des interprétations complètement divergentes2.

Si le désaccord ne se limite pas à des points de détails, on peut envisager de lancer un contre-projet (ou proposition alternative) substantiellement différent. Mais on ne se battra pas pour des détails (même si pour certains le diable s'y trouve parfois).

Seule exception à ce besoin impératif de clarté des choix, l'utilisation de la méthode Condorcet pour choisir une durée. Au final, celle-ci ne fera que préciser un détail numérique alors que la réponse sera déjà "oui".




1. Une attitude qu'on voit par exemple beaucoup en Suisse, où des objets sont régulièrement votés avec 40-50% de participation. Pourtant le système fonctionne plutôt bien.
2. Voir à ce titre la PdD sur la Réforme du Comité d'arbitrage, avec ses sept questions et trois sous-questions alternatives - les soixante votants de l'époque étaient méritants.

1 commentaire:

Nouill a dit…

La PDD est complexe, car qu'elle a pris en compte les avis, des personnes qui était contre la PDD. Des personnes qui ont fortement participé à la discussion de la PDD, en essayant de la ralentir, de l'annulé, de lui rajouter des paragraphes, etc...

Dès fois, il faut juste pas chercher très loin. :)