Je répercute ici le dernier billet d'Erik Zachte, statisticien de la Fondation Wikimedia, et qui nous parle encore une fois de géolocalisation des éditions. Sauf que comme il est très fort et qu'il a accès au Ventre de la Bête, ça donne un résultat vraiment pas mal. Le principe: répertorier l'intensité et l'origine des éditions réalisées sur divers projets linguistiques le 14 février dernier, et voir leur évolution au cours de la journée.
Le lien direct vers l'animation est ici. Jouez avec tout votre soûl, j'aimerais pour ma part soulever quelques points qui m'ont paru intéressants.
Première image: la distribution des éditions, tous langages confondus.
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C'est une évidence mais c'est toujours mieux quand on le dit: pour éditer sur Wikipédia il faut 1. une connexion internet et 2. du temps de loisir, deux choses pas forcément disponibles de par le monde.
Du coup, à part l'Europe, la Côte Est américaine, le Japon et une ou deux grandes zones urbaines par-ci par là (Sydney, l'axe Buenos Aires-Rio, Taiwan et Israel), c'est plutôt calme.
Deuxième info d'intérêt: les wikipédiens sont polyglottes. Cela se voit un peu sur cette carte des contributions sur les principaux langages (mais distingués par couleur):
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Où l'on constate que les Indiens et Philippins contribuent avant tout en anglais (les points rouges y dominent). C'est encore mieux sur cette carte là, qui justement n'indique que les éditions en anglais:
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Où l'on s'aperçoit que l'Europe continentale contribue substantiellement dans la langue de Shakespeare. Un phénomène évidemment moins évident pour le français, mais qu'on trouve un peu hors de ses frontières linguistiques traditionnelles quand même:
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On relèvera l'intensité du côté Sud-Ouest de l'Ontario, pas énorme mais pas inexistante à côté de la vallée du Saint-Laurent, le Sud-Ouest de l'Allemagne et, surtout, le désert abyssal que représente l'Afrique, tant maghrebine que sub-saharienne. Je sais d'expérience qu'on y parle un très bon français mais, que ce soit pour des raisons économiques ou culturelles, on a visiblement mieux à faire de ses journées.
Et donc quoi? C'est intéressant, mais il manque une certaine granularité et longueur de temps (un mois? une année?) pour en profiter réellement.
Ce que je relève surtout avec ces contributions en anglais qu'on voit un peu partout en Europe et en Inde, c'est que Wikipédia est encore un produit occidental pour élites occidentalisées. Ce n'est pas un mal en soi, mais ça permet en tout cas de contextualiser l'importance des plans de la Fondation visant à faciliter l'accès aux locuteurs de nouveaux idiomes. Il y a du potentiel, vu que les classes moyennes indienne et chinoise comptent paraît-il entre 50 et 300 millions d'individus chacune, mais il y a peut-être aussi un fossé culturel qu'il faudra franchir pour y arriver.
2 commentaires:
Tu triches ! Tu me donnes un lien vers les stats sans me dire qu'il y a des super cartes !
Pour les chinois, il faut aussi voir qu'ils ont d'autres encyclopédies : Hudong qui représenterait environ 12 fois la WP en chinois (chiffres pas forcément à jour) et Baidu Baike qui aurait 6 fois plus d'articles.
C'est la seule langue (importante) où WP a vraiment de la concurrence et je me demande comment la fondation gère ça.
Il y a des choses étonnantes concernant Wiki en Français. Pourquoi Madagascar contribue-t-il plus que d'autres pays ? A quoi correspondent les deux points qui semblent dans le désert en Algérie. J'espère avoir bien vu.
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