mardi 27 janvier 2009

Les arbitres (2/3)

C'est bien connu, "pour prendre une décision il faut être un nombre impair de personnes, et trois c'est déjà trop."1 Voici qui constitue une bonne raison de se demander pourquoi il faudrait absolument cinq arbitres pour chaque affaire qui se présente.

Souci d'équité, me direz-vous, auquel on opposera la marque de confiance que constitue déjà l'élection avec deux tiers d'avis positifs. Symétrie des rotations, ajoutera-t-on, qui permet d'avoir deux Comités pour le prix d'un (il y a dix arbitres élus). Sauf que quand on commence à additionner freins et garde-fous on est surtout en train, me semble-t-il, de commettre le pêché de bureaucratie et de se créér une petite armée mexicaine2.

Les débats entre arbitres sont une aberration wikipédienne en ce qu'ils sont policés, précis (à défaut d'être toujours justes) et plutôt consensuels. Quelqu'un -je ne me souviens malheureusement plus qui- est même allé jusqu'à dire que le premier à se prononcer donnait le la, et que les interventions suivantes ne constituaient finalement qu'un micro-réglage (qui, dans la section concernant les éventuelles sanctions, consiste de plus en plus à dire "avec X=3 mois et Y=X+1 jours"). Ce n'est pas faux3.

S'il faut attendre une voire deux semaines supplémentaires pour qu'un voire deux arbitres supplémentaires se prononce et avoir un résultat somme toute identique, peut-être est-il temps de se demander si cette attente en vaut la chandelle. Peut-être, comme le suggérait Pwet-pwet dans son mot de départ, pourrait-on y gagner en efficacité en diminuant le nombre d'arbitres de cinq à trois.

Prochain billet: maintenant que les arbitres sont moins nombreux et qu'ils ne font qu'arbitrer (c'est à dire quand ils ne contribuent pas sur des articles), comment s'assurer que personne ne viendra les embêter.


1: Clémenceau.
2: La photo montre les 7 conseillers fédéraux suisses (2008), gouvernement restreint dont les décisions sont prises de manière collégiale. La chancelière (tout à droite) compte pour du beurre et sert les cookies läckerlis. A l'inverse, le Sri Lanka compte 105 ministres et sous-ministres (record mondial je crois). Le voyageur y relève souvent l'absence de läckerlis.
3: Et cela montre probablement une des qualités du système en ce que plusieurs personnes, pourvu qu'elles ne soient pas choisies dans un vivier de cas sociaux, peuvent avoir une lecture assez similaire d'un problème; ou en tout cas des conclusions à en tirer. D'autres parleront de suivisme, mais je ne pense pas que ce soit le cas général.

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