Honnêtement, et en dépit des bonnes remarques de Guillom, je trouve que c'était une excellente idée: on a un buzz à peu de frais, positif (pour changer), et qui rappelle aux gens que Wikipédia ne se fait pas par de petites mains invisibles (et occasionnellement fascisantes), mais par tout le monde. Les photos on s'en cogne, de toute façon comme le dit Poulpy (le dernier blogueur que je cite, promis), on aura juste 3000 clichés de plus sur le Louvre et tout Paris.Le problème c'est qu'on n'a pas que le Louvre. Et là je m'exprime en tant que touriste lambda: l'essentiel des points d'intérêts de cette planète est documenté. Même les plus déviants. Je parle en expert.
Démonstrassion.
Mai 2007: Biélorussie. Minsk n'est pas une très belle ville (bon, rasée par les nazis et reconstruite par les soviets, ça n'aide pas). N'empêche que Commons offre déjà Minsk by night depuis l'hiver précédent.
Septembre 2007: Transnistrie. Trois jours de bus et train aux marches de l'Europe. On croise un touriste japonais (forcément), on achète notre passage à la "douane" (80 centimes suisses, bakchich de 72 centimes inclus), mais de toute façon c'est pas grave: nous sommes battus d'au moins six mois.
Mai 2008: J'arrive à Dili, Timor-Oriental. Le Christ-roi est sur Commons depuis un an et demi.
Octobre 2008: là je passe à Chypre du Nord. Une photo du chateau d'Othello? Déjà prise.
Avril 2009: Iran. Coup de bol, on roule pile devant le centre d'enrichissement t0p s3cr3t de Natanz - trop fou! Je prends une photo un peu floue et devinez quoi? Ca fait trois (3!) ans qu'on a bien mieux sur Commons.
En novembre de cette année, je pars quelque jours sur le Mont Athos. Interdit aux femmes et aux non-moines (max. 100 laïcs par jour, dont 10 non-orthodoxes). Il m'a fallu une semaine d'appels à droite et à gauche et un entretien avec un proto-diacre pour obtenir le fameux diamonitirion. Autant vous dire que je n'amène pourtant pas d'appareil photo, ça ferait redondant avec la catégorie et ses 13 sous-catégories.
Je confirme donc: l'hébergement Wikimédia Commons déborde de souvenirs de vacances, n'en rajoutez plus. Ca n'est pas trop grave dans la mesure où ça me donne quand même l'occasion de frimer grave avec mes destinations exotiques, mais c'est quand même un peu frustrant quand on veut y mettre du sien (et qu'on n'est pas un forcené de l'insignifiant autoproclamé).
Ce dont Commons a cruellement besoin, c'est de graphistes et de cartographes. Ca, malheureusement, on en a beaucoup moins.



