J'ai finalement réalisé ce qui, sur Wikipédia, me décourage un peu plus chaque jour: l'inanité des biographies de personnes vivantes. J'en avais quelques une dans ma liste de suivi (forcément, vu que cela constitue au bas mot 50% des articles), et j'ai finalement classé les modifications apportées en trois grandes catégories d'égale portée encyclopédique:
- Information triviales sur les goûts et la vie de couple de la personne;
- Mise sous silence ou en exergue d'un quelconque scandale;
- Autopromotion éhontée de la part du rédacteur/sujet de l'article.
Chacune s'adressant respectivement aux gens du show-business, de la politique, et aux inconnus en mal de reconnaissance.
Vous m'objecterez que les contributeurs sont bien là pour ça, éviter les dérapages et élaguer les branches d'un arbre de la connaissance parfois encombré. Certes. D'un autre côté, entre me faire plaisir à corriger (ou commettre) des ajouts maladroits et désespérer du manque d'ambition intellectuelle des gens, le combat pour mon coeur et mon esprit est quelque peu inégal. Ces sujets n'étant pas morts, il y aura forcément toujours un nouveau scandale ou mariage ou réalisation à rapporter, tant et si bien que vouloir garder un oeil dessus pour tenter de conserver un minimum d'apparence encyclopédique aux articles me paraît aussi attirant que demander à Sisyphe de remplir le tonneau des Danaïdes.
C'est décourageant, et en plus je m'en fous.
J'ai donc viré Éric et Ramzy de ma liste de suivi.
Et Emma Watson.
Et Tariq Ramadan.
Et Amanda Lear.
Et Kilien Stegel.
Et Alain Ducasse.
Et André Torrent.
Et Bruno Granier.
...
Et 3 ou 400 autres qui ont la chance d'être encore en vie et ont donc la possibilité de faire plein de choses dans les jours, mois, années à venir. Et par définition leurs articles attireront suffisamment de trafic pour que la maintenance soir assurée par des visiteurs occasionnels.
"Que pensez-vous de la Révolution française?", a-t-on demandé un jour à Deng Xiaoping. "Qu'il est encore trop tôt pour se prononcer."
Il avait bien raison.
1 commentaire:
C'était pas plutôt "Pas assez de morts, mon fils?"
Ok, pas besoin de me montrer la sortie, je connais le chemin.
Enregistrer un commentaire