lundi 19 janvier 2009

Chats écrasés

Il y a maintenant bien longtemps que j'ai répondu à l'appel à l'extension du chaos. Après quelques idées vites abandonnées et un brouillon qui traine encore dans les entrailles de blogger, mon premier billet porte finalement sur les chats (et les chiens) écrasés. Le dernier en date, déjà évoqué chez Luminar, c'est le vol 1549 US Airways, un atterissage sur l'eau réussi qui a déclenché l'un de ces grands débats dont Wikipédia a le secret.

Le propos de ce billet n'est cependant pas de refaire le match et de discuter de l'avenir de la planète ou des encyclopédies du futur (incidemment, il est assez amusant d'imaginer que dans vingt, trente ou cinquante ans, des jeunes gens très sûr d'eux affirmeront peut-être que les incidents médiatiques ont leur place dans une encyclopédie mais pas les recettes de cuisine parce que c'était comme ça dans Wikipédia).

Il y a cependant quelquechose que l'on ne remarque pas souvent, c'est combien ces articles sont rares. En dépit de l'inquiétude souvent exprimée de voir Wikipédia transformée en encyclopédie des chiens écrasés, pleine d'articles sur des événements plus anecdotiques les uns que les autres, il n'y a guère plus d'une nouvelle par mois qui déclenche la rédaction d'un article suivie d'une demande de suppression rituelle. Le reste des grèves, décès, atterrissages ou actes de piraterie n'inspire ni les contributeurs anonymes de passage ni les utilisateurs soucieux de faire du chiffre. C'est même un argument de plus pour la suppression : après tout, qu'est-ce que l'attaque du Ponant a de différent des multiples actes de piraterie dans cette région du monde ?

Reste que d'une façon ou d'une autre, en ce qui concerne l'actualité, les contributeurs se limitent très bien tous seuls, avant même l'intervention des administrateurs et du petit groupe d'habitués qui débattent du problème avec intensité. En fait, parmi les milliers d'articles de presse publiés chaque jour, il n'y a qu'une poignée d'informations qui se retrouve sur Wikipédia. Il faut bien croire que ces informations ont quelquechose de particulier pour quelquesuns des visiteurs du site qui en font un peu plus que des faits divers supplémentaires. Bien sûr, cela ne signifie pas que cette régulation soit parfaite ni qu'elle corresponde à un quelconque plan de ce que doit être le projet. Mais il n'y a pas non plus de raison de craindre que l'encyclopédie ne se transforme en site d'actualités ou reprenne chacune des dépêches de l'AFP.

13 commentaires:

Poulpy a dit…

Fais attention. On commence par défendre les articles d'actualité et avant qu'on ait eu le temps de dire "Wikipédia", on se retrouve à être pour les Pokémons, voire à écrire sur le chien du voisin.

Anonyme a dit…

@Poulpy-> « écrire sur le chien du voisin ». Pauvre bête.

Un de ces quatre, il y aura des articles sur Wikipédia portant sur l'actualité de toutes les frontières, vous allez voir :D

Anonyme a dit…

Parmi les milliers d'articles de presse publiés chaque jour, il n'y a qu'une poignée d'informations qui se retrouve sur Wikipédia : j'aurais plutôt dit qu'il n'y en a qu'une poignée qui donne lieu à création d'une nouvelle entrée dans Wikipédia.

P. Lechien a dit…

Donc en gros ces articles sont biens pour savoir ce qui saisit l'imaginaire (ou l'émotionnel) collectif à un instant t? Pas faux.

@GillesC: c'est marrant moi aussi j'ai lu comme toi. Pôv' bête.

Anonyme a dit…

Oui, effectivement (je parlerais volontiers de "saturation médiatique de l'espace mental des contributeurs"). Mais je voulais surtout dire plus prosaïquement que Wikipédia est mise à jour quotidiennement avec de nombreuses informations tirées de la presse.

Anonyme a dit…

Nous on a http://en.wikipedia.org/wiki/November_2007_strikes_in_France :D

Qui se dévoue pour Saint Lazare? ;)

GL a dit…

@DC : les deux en fait. C'est une estimation au doigt mouillé mais à mon avis il n'y a qu'une poignée de mises à jours via la presse chaque jour et il faut vraiment qu'un événement ait fait l'objet de centaines d'articles pour qu'on lui consacre une entrée. Si on met ça en regard des milliers de dépêches quotidiennes, on est loin de la course à l'échalote ou de l'aggrégateur de news.

@Poulpy : si tu savais, il y a largement de quoi faire un article ! Mon voisin en a quatre ou cinq et quand il sort les promener, c'est spectaculaire.

Serein a dit…

@Popo : effectivement WP est un bon laboratoire d'étude des mentalités.

Une fois, sur je ne sais plus quel sondage (à propos d'une hypothétique réforme des PàS je crois), la "clique" des historiens de WP s'était tapé un délire en disant (je résume) : on s'en fout de savoir si on est suppressionniste, inclusionniste, si il faut faire ça ou ça, ce qui nous intéresse, ce sont les innombrables discussions et engueulades qui font des wikipédiens une future source de premier choix pour les historiens des mentalités du XXIIe siècle :D

Une étude sur le type d'articles d'actualité écrits, sur leur développement sur le long terme, sur leurs rédacteurs etc serait passionnante.

Bon je le reconnais, on est loin de l'encyclopédisme, là. Mais l'immense bocal qu'est WP, avec ses historiques monstrueux et sa discussionnite aigüe est d'une richesse dingue. Je suis jalouse des futurs historiens, na.

Anonyme a dit…

Oui ben même ici, ça ne tient toujours pas comme "argumentation". Voyons juste deux points :
* "les contributeurs se limitent très bien tous seuls" : oui, c'est vrai qu'indiquer la couleur du pantalon de la mère d'Ingrid B. a sa libération est une auto-limitation.
* "Il faut bien croire que ces informations ont quelquechose de particulier pour quelquesuns des visiteurs du site qui en font un peu plus que des faits divers supplémentaires." Le problème n'est pas ce que les gens croient, mais ce qui relève effectivement du notoire. Et justement, ça ne se fait pas du jour au lendemain (ça retombe vite ce genre de soufflé).
* "Mais il n'y a pas non plus de raison de craindre que l'encyclopédie ne se transforme en site d'actualités ou reprenne chacune des dépêches de l'AFP." Le projet:sport a su démontrer le contraire, sans exclusivité bien sûr.

Anonyme a dit…

Bon en fait, j'en ai mis trois. Tant pis.

GL a dit…

@Grimlock : de quelle « argumentation » parles-tu ? Il ne s'agit que d'observations sur un petit aspect des discussions autour de cet article. Cela dit, les anecdotes comme la couleur du pantalon causent à mon avis de vrais problèmes mais ce sera le sujet d'un autre billet.

Anonyme a dit…

@GL, c'est un premier pas que tu dis que la couleur du pantalon soit un problème. En effet, les articles d'actualités (neufs ou anciens) regorgent de ces petits détails insignifiants. Le plus récent (celui du vol qui a amerri) décrit quasiment le sexe des oiseaux qui ont pénétrés les réacteurs. On a également le numéro de série de l'avion.
Par contre, on cherche encore des vraies informations (cela dit, c'est vrai que des vraies informations, on n'en trouvera point ici, étant donné que c'est un nième fait divers).
Mais bon, n'espérons pas aller trop vite, vu que plus d'un an après, l'acte de piraterie du Ponant est toujours formidablement pertinent.
Les articles d'acutalités ne sont remplis que de ces anecdotes, mises à jours au fur et à mesure qu'elles sont présentées à la télé, et puis quand la télé cesse de s'y interesser (dans les jours qui suivent dans le meilleur des cas, dès le lendemain, comme c'est le cas pour notre avion flotteur), seuls les bots mettent à jours les articles.

GL a dit…

Mais justement, dans un article sur le vol en question, les détails sont tout à fait pertinents. C'est quand ils envahissent les autres articles que se pose un problème de pertinence.

Ce constat n'est pas nouveau et ce n'est pas dans mon esprit un pas vers la suppression des articles de ce genre. Bien au contraire, c'est abandonner la discussion d'un faux problème (l'existence d'articles annexes) pour se concentrer sur les vraies difficultés (quel niveau de détail, comment structurer l'information, comment apporter les informations les plus pertinentes à un niveau donné, etc.)

Il y a d'autres points intéressants dans ton message mais on s'éloigne du sujet. On aura certainement l'occasion d'en reparler ici ou ailleurs.